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10 minutes avec « Captain » Hanks
Points de vue

10 minutes avec « Captain » Hanks

jeudi, 24 novembre 2016
Par Frank Rousseau
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Frank Rousseau

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9 min de lecture

Après avoir joué les capitaines dans Il faut sauver le soldat Ryan, Apollo XIII, La Guerre selon Charlie Wilson et Captain Phillips, Tom Hanks revient dans la peau du commandant Sullenberger sous la direction de Clint Eastwood. Entre deux tournages, l’ex-Forrest Gump parle de sa relation avec les montres.

Le 15 janvier 2009, le monde entier assistait au Miracle sur l’Hudson, accompli par le commandant « Sully » Sullenberger. Flash-back. Après que des oies sauvages eurent fait exploser les deux moteurs de son Airbus A320 d’US Airways, ce pilote aux nerfs d’acier réussissait à poser l’avion sur les eaux glacées de l’Hudson rivière, sauvant la vie de 155 passagers et celle de milliers d’habitants de Manhattan. Une telle histoire ne pouvait qu’être récupérée par Hollywood, en l’occurrence par Clint Eastwood, qui a confié le rôle-titre à Tom Hanks.

Comment vous êtes-vous retrouvé à l’affiche de ce film ? Rappelons que le capitaine Chesley « Sully » Sullenberger, héros dans l’opinion publique, a été mis sous enquête…

Je connaissais bien entendu cette histoire incroyable. J’avais même rencontré le capitaine Sully lors d’une cérémonie des Oscars. Quelqu’un est venu me voir en me demandant si cela me ferait plaisir de rencontrer le capitaine Sully Sullenberger. J’ai évidemment répondu par l’affirmative, si bien que nous avons pu échanger quelques mots durant cette soirée. Quelques années plus tard, un autre miracle est survenu sous la forme d’un scénario que j’ai lu en 17 minutes tant il était passionnant. En fait, au-delà de cet incroyable amerrissage, c’est surtout l’histoire d’un type remarquable et courageux, salué par l’opinion publique et les médias pour un exploit inédit dans l’histoire de l’aviation, qui, pendant 18 mois, s’est retrouvé au milieu d’une enquête de la National Transportation Safety Board (NTSB), agence fédérale chargée de faire la lumière sur tous les accidents de l’aviation civile aux États-Unis. Pendant tout ce temps, Sully a subi une pression d’enfer au cours d’une enquête qui a bien failli lui coûter sa carrière.

Je crois que j’ai un instinct naturel qui me permet de ne pas trop m’appesantir sur l’inutile
Tom Hanks
Si, comme votre personnage dans le film Cloud Atlas, vous disposiez d’une montre capable de vous faire voyager dans le temps, où iriez-vous ?

Dans le passé et pourquoi pas au XVIIIe siècle, époque de la jeune Amérique. J’aurais tellement voulu connaître Lincoln. Lui serrer la main. Lui dire à quel point il fut une bénédiction pour les États-Unis. D’un autre côté, les conditions de vie n’étaient vraiment pas bonnes en ce temps-là. Admettez qu’aujourd’hui nous vivons un siècle « presque » formidable. Nous avons éradiqué des tas de maladies de la surface de la Terre et sensiblement allongé notre espérance de vie. Bon, d’accord, on se fout toujours sur la gueule dans certains endroits du globe. Nous avons aussi « salopé » durablement notre planète avec nos industries énergivores et nos émanations de CO2, mais globalement on ne va pas se plaindre, non ?

Tom Hanks
Tom Hanks
Le futur ne vous attire donc pas ?

Qui dit « futur » sous-entend « hyper-technologie ». J’aime bien les gadgets à la mode. Je ne pourrais en aucun cas me passer de mon Blackberry, par exemple. Il me permet de tout faire : téléphoner, envoyer des fax, des e-mails, en recevoir… Bref, j’essaie d’être à la page, de suivre l’évolution. Mais cette technologie avance trop vite à mon goût. En ce moment, je me demande par exemple pourquoi je devrais avoir une caméra-vidéo plus perfectionnée intégrée à mon téléphone alors que je ne regarde jamais les photos prises avec ! (rires) Je ne suis donc pas un gadget freak. Je sais encore ce dont j’ai besoin et ce qui ne me servira pas. Je sais faire la distinction entre l’utile et le superflu. Je crois que j’ai un instinct naturel qui me permet de ne pas trop m’appesantir sur l’inutile.

Et les montres « connectées », vous en pensez quoi ?

Je me méfie du mot « connecté ». Je suis un gars cool, mais s’il y a bien un truc qui me fait hausser la voix, c’est lorsque, dans ma société de production, l’imprimante n’est pas connectée ! Vous êtes là, à essayer d’imprimer un document, et rien ne se produit. Jusqu’à ce que vous vous rendiez compte que quelqu’un a débranché la machine ! Du coup, je m’énerve parce que l’imprimante n’est pas B-R-A-N-C-H-É-E ! Cela me met dans tous mes états. Les montres connectées, je pense que cela vous déconnecte de certaines réalités, car il y a un côté addictif ! Vous devenez très vite esclave de la machine ! D’accord, je trouve ça fun, mais je n’ai pas non plus envie de passer des heures à pianoter sur un écran de la taille d’un timbre-poste. Je ne suis pas pour autant hermétique à la technologie ! Pour preuve, je me suis amusé à créer une « app » pour smartphones. Elle s’appelle Hanx Writer. C’est une application qui m’a fait gagner quelques centaines de dollars. Vous tapez un texte sur votre écran et vous obtenez la vieille typo des machines d’antan sur votre téléphone intelligent. (rires)

Tom Hanks
Tom Hanks
C’est donc vrai, cette histoire, vous collectionnez de vieilles machines à écrire…

Et comment que c’est vrai, je dois en avoir 200 ! Il y en a autant chez moi que dans mon bureau. Assez régulièrement, je les fais tourner.

Revenons aux montres ! Qu’est-ce que vous recherchez dans ce type d’objet ?

Il faut qu’elle soit fonctionnelle et que les matériaux soient résistants. Si, en plus, elle est belle, tant mieux ! Je n’aime pas les montres trop petites, car j’arrive à un âge où les objets m’apparaissent de plus en plus lointains. Mais je n’aime pas non plus les montres trop volumineuses. Vous savez, ces trucs gros comme un œuf de poule que vous cognez partout dès que vous faites un mouvement.

J’aime les montres qui se contentent de nous donner ce pour quoi elles sont prévues à la base : l’heure !
Tom Hanks
Vous aimez donc les montres discrètes !

Oui ! J’aime aussi les montres qui ne servent pas à déterminer si vous avez un compte en banque bien rempli vous permettant d’acheter le modèle en question. D’ailleurs, cela ne veut rien dire. Vous avez des gens qui, j’en suis sûr, sont tellement fous de montres qu’ils pourraient prendre un crédit sur 20 ans et coucher dans leur voiture pour compléter leur collection ! (rires) Vous avez enfin des personnes qui héritent de belles montres et qui ne souhaitent pas s’en séparer, car elles leur rappellent la personne qui la portait avant eux ! Pour ma part, j’aime voir les chiffres de manière claire. Il faut que les aiguilles soient lisibles aussi. Je n’ai pas envie de coller mon nez sur le cadran et d’incliner la montre sous différents angles pour lire l’heure. Un jour, j’ai rencontré quelqu’un qui m’a fait la liste des fonctionnalités de sa montre : altimètre, chronomètre, température… À l’évidence, il en était très fier. À la fin, je lui ai quand même demandé si elle donnait l’heure ! Plaisanterie mise à part, on oublie souvent la fonction première des objets. C’est comme pour les téléphones portables. Aujourd’hui, on se focalise davantage sur la mémoire et les lentilles photographiques plutôt que sur la qualité du son durant les conversations téléphoniques. J’aime donc les montres qui se contentent de nous donner ce pour quoi elles sont prévues à la base : l’heure ! (rires)

Vous collectionnez les montres ?

J’en ai effectivement quelques-unes. J’ai la chance d’exercer un métier qui me permet d’avoir certains avantages. Les montres en font partie. J’en achète aussi. J’ai plusieurs Rolex, une Sea Dweller, une Explorer et une GV Milgauss. Dans mes films, mes personnages ont porté toutes sortes de montres, de la Casio G-Shock à cristaux liquides à l’Omega Speedmaster. Une montre que la Nasa avait choisie pour ses missions dans l’espace, notamment parce qu’elle résiste à des températures extrêmes et n’est pas sensible à la gravité zéro. J’ai même lu quelque part que cette montre était le seul élément d’équipement des astronautes disponible pour le grand public. J’en avais une dans le film Apollo XIII. J’ai toujours été fasciné par la conquête spatiale. Ces hommes n’ont pas hésité à mettre leur vie en péril pour concrétiser nos rêves de gosse. Le 21 juillet 1969, tout le monde était réuni devant la télé. Les yeux écarquillés et la bouche gobant les mouches, nous suivions en quasi-direct l’atterrissage du module Eagle sur la Lune. L’image était pourrie, sautillante et le son franchement mauvais, mais quelle émotion ! J’entends encore résonner dans ma tête la voix un peu lointaine d’Armstrong et son fameux « Un petit pas pour l’homme, un pas de géant pour l’humanité ». Un événement majeur : la réalité venait de rejoindre la science-fiction !

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