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Antonio Banderas, l’homme qui aimait les montres
Histoires de montres

Antonio Banderas, l’homme qui aimait les montres

jeudi, 14 juin 2018
Par Frank Rousseau
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Frank Rousseau

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6 min de lecture

Une nouvelle série d’anthologie Genius était récemment de retour sur National Geographic avec Antonio Banderas, plus convaincant que jamais dans le rôle de Pablo Picasso. Rencontre.

Quand el señor nous reçoit dans les fastes du Four Seasons Hotel à Beverly Hills, c’est avec la simplicité d’un bon amigo d’enfance qui nous inviterait à partager la paella à la casa. Mais nous ne sommes pas là pour parler cuisine avec Antonio Banderas mais plutôt pour le cuisiner sur son amour des montres !

Antonio Banderas
Antonio Banderas
Vous n’êtes pas le premier acteur à incarner Picasso, mais j’imagine que pour vous, en tant qu’Espagnol, c’était quasi un passage obligé…

Eh bien non ! Et tous ceux qui m’ont fait cette remarque se trompent. C’est même le contraire. J’ai tout fait pour y échapper quand bien même ce rôle me pourchasse depuis des années. Quand j’avais une vingtaine d’années, c’est même le premier rôle que j’ai refusé. Idem une dizaine d’années plus tard. Un peu après, un script sur la vie de Picasso a cette fois retenu toute mon attention. Mais c’est la boîte de production qui a fait faillite ! (rires) Finalement, j’ai reçu un appel téléphonique de Ron Howard et Ken Biller, qui m’ont parlé de ce projet de réaliser une minisérie de 10 épisodes pour National Geographic. Comme la qualité était au rendez-vous, je n’avais plus aucune raison de refuser.

Cette minisérie s’intitule Genius. Qu’est donc un génie à vos yeux ?

Pour moi, la définition d’un génie est très simple. C’est quelqu’un qui a réussi à s’affranchir de certains carcans, de certaines règles. Quelqu’un qui arrive à se projeter. Mais qui dit « génie » ne dit pas « perfection ». Les génies sont des êtres humains qui peuvent aussi se tromper. Leur génie, c’est justement qu’ils savent peut-être mieux que quiconque apprendre de leurs erreurs. Notamment dans leur comportement au quotidien et dans leur façon d’interagir avec les autres. Dans le cas de Picasso, vous aviez affaire à un être complexe qui ne vivait que pour son art. La seule chose qu’il respectait, au fond, c’était ses peintures. Je crois que le vrai génie de Pablo fut surtout d’être en avance sur son époque.

Et les horlogers sont-ils aussi des génies ?

Indéniablement ! Il faut en avoir dans la tête pour créer des micromécanismes si complexes ! Ce qui m’épate toujours dans le monde de l’horlogerie, c’est cette capacité qu’ont les artisans de se renouveler constamment. Certes, il y a des pièces qui n’évoluent pas, des classiques intemporels, mais en marge de ces montres vous avez aussi des modèles qui doivent suivre la mode, les tendances, le goût des gens. Et si possible aux quatre coins de monde. Je suis toujours bluffé quand je vois qu’une certaine montre, un modèle spécifique, se vend avec succès dans tous les pays. Car après tout les cultures sont différentes. Mais étrangement certaines montres réussissent à s’affranchir des frontières, à toucher toutes les cibles. Dès que les gens les voient, ils sont conquis ! Il y a comme un effet magnétique…

Êtes-vous d’accord pour dire qu’une montre en dit beaucoup sur la personne qui la porte ?

Cela dépend. Vous avez des personnes qui seraient prêtes à mettre le prix d’un petit appartement dans une montre. Pour eux, c’est le Graal, un objet de dévotion absolue ! Et tant pis si, pour l’obtenir, il faut se saigner aux quatre veines. Pour d’autres, qui cherchent avant tout à faire partie d’une élite, la montre devient un signe d’appartenance au club de ceux qui affichent leur réussite au poignet. Et puis il y a les collectionneurs qui aiment les montres pour leurs prouesses techniques, leur look, la beauté de leur design. Quand vous leur demandez l’heure, vous prenez le risque qu’ils vous expliquent quelles sont les complications de leur montre. Ces personnes-là ne regardent plus les aiguilles ou le cadran mais ce que ces montres ont dans leur ventre. À l’instar des amoureux de course automobile, ils s’intéressent davantage à ce qu’il y a sous le capot ! (rires)

Et quand vous achetez une montre, c’est un achat coup de cœur ou réfléchi ?

Aujourd’hui, c’est un achat coup de cœur ! Mais quand je suis arrivé à Madrid pour faire mes débuts de comédien au théâtre, je n’avais que 15’000 pesetas en poche. En clair, je n’avais même pas de quoi mettre du chorizo dans ma salade. Je devais posséder à l’époque une montre à cristaux liquides pas très glamour. Vous savez, le truc qui faisait « bip ! bip ! » chaque fois que vous appuyiez sur le bouton ! (rires)

Et aujourd’hui, alors que vous avez les moyens ?

Je ne suis pas du genre à dilapider un demi-million de dollars pour en étaler. En fait, j’ai des goûts simples. Maintenant, j’avoue qu’une belle montre, c’est un cadeau qui fait toujours plaisir. Mais de là à dépenser une fortune pour en acheter une, je ne pense pas. Je possède plusieurs montres chez moi. Notamment des Viceroy (dont la star est l’ambassadeur, ndlr). Je choisis la montre que je vais mettre au poignet en fonction de mon humeur et des vêtements que je vais porter. Voire de l’activité !

Qu’est-ce que vous recherchez dans une montre ?

Je suis très sensible au look, au style et aussi à la fiabilité. En fait, c’est un tout. Une montre, c’est une question de coup de foudre, on tombe sous son charme ou pas !

Possédez-vous des Picasso chez vous ?

J’en avais deux ! Mais après mon divorce d’avec Melanie Griffith, j’ai dû lui en laisser un. Je le regrette, j’aurai dû négocier avec ma femme et trouver un autre deal. Si j’avais de très gros moyens financiers, j’achèterai Le Baiser et son orgasme de couleurs, Le Portrait de Dora Maar ou Les Demoiselles d’Avignon. Selon moi, cette dernière toile a changé le monde de la peinture.

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