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Audemars Piguet veut revisiter les montres à sonnerie
Actualités

Audemars Piguet veut revisiter les montres à sonnerie

mardi, 22 janvier 2008
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

Spécialiste des montres à sonnerie, Audemars Piguet s’est lancé dans un projet de recherche avec les Hautes Ecoles de Suisse romande dans le but de recréer le son perdu des pièces du début du siècle. Une démarche qui devrait aboutir à l’horizon 2010.

« From knowledge to business », de la connaissance au monde des affaires, tel est le leitmotiv d’ « Alliance », un programme soutenu par la Confédération helvétique réunissant l’ensemble des Hautes Ecoles de Suisse romande dans le but d’assurer un transfert des savoirs et des technologies efficace dans la région. En d’autres termes, grâce à cette initiative vieille de deux ans, les entreprises ont désormais accès à un bassin de quelque 6’000 chercheurs de pointe prêts à collaborer à des travaux d’innovation, essentiellement au service des PME. Audemars Piguet fait partie de celles-là, avec un projet de recherche qui ne saurait mieux cadrer avec les lignes directrices d’Alliance, à savoir renouer avec la grande tradition des montres à sonnerie, une spécialité de la Maison, afin de retrouver le son perdu de ces carillons ancestraux, un savoir effiloché au cours des générations.

Une complication difficile

« Les montres à sonnerie représentent probablement une des complications les plus difficiles à réaliser, exposait Georges-Henri Meylan, patron de la marque lors d’une récente réunion dédiée à Alliance. Conçues à l’origine pour une lecture auditive de l’heure, notamment pendant la nuit, au temps de nos ancêtres qui ne connaissaient pas encore l’électricité, elles sont aujourd’hui généralement agrémentées d’autres complications pour enrichir un mécanisme qui se limite par définition aux deux aiguilles de base. Le problème, c’est que ces garde-temps étaient à l’origine des montres de poche, généralement plus volumineuses, réalisées de surcroît par des artisans horlogers qui avaient clairement l’oreille musicale. Avec le développement de la montre-bracelet, force est de constater que ce savoir-faire s’est perdu. Le passage de témoin n’a pas eu lieu. »

L’apparition du radium et des cadrans fluorescents rendant superflu les mouvements à sonnerie, le développement de l’étanchéité des montres bracelets posant de graves problèmes de transmission du son, ou encore le port au poignet réduisant la résonnance des boîtes ont fait que les mécanismes à sonnerie ont perdu de leur superbe au niveau de l’esthétique et de la sensorialité du son. « Miniaturisation, simplification, sûreté de fonctionnement sont autant de paramètres contemporains qui portent atteinte à ce type de mouvement, poursuit Georges-Henri Meylan. Pour nous le défi est clair : nous voulons retrouver un son beau, clair, identifiable, voire même personnalisable. Et notre référence en la matière remonte à 1925. » Derrière ces objectifs se cache un enjeu important explique encore la manufacture : trouver une approche du son mathématique, paramétrable et mesurable, qui dépasse le domaine empirique, afin de ne plus être dépendant uniquement de l’oreille humaine, trop souvent subjective.

Et pourquoi pas un nouvel alliage

Il n’en fallait guère plus à Audemars Piguet pour se lancer dans un projet sollicité par les responsables du programme de transfert de technologies. Depuis un an, les horlogers de la manufacture travaillent ainsi avec un panel de cinq à six chercheurs issus du monde scientifique et réunissant des ingénieurs en matériaux, en acoustique, en modélisation mathématique, voire même un luthier à même d’apporter sa propre expérience en matière de sonorisation. « Tout l’intérêt réside dans cette approche pluridisciplinaire, expose Serge Meylan, directeur technique chez Audemars Piguet. A l’origine, cette mise en son des montres à sonnerie relevait en grande partie d’une approche intuitive qui représentait le coup de main de l’artisan. Un peu comme une recette culinaire que les grands chefs sont seuls à pouvoir traduire en un régal de gastronome. Notre rôle consiste donc à réunir autour d’un même projet des spécialistes capables de codifier ce savoir-faire et pas uniquement en partant d’une base mathématique. »

Audemars Piguet, qui surfe sur la vague du succès avec une production qui devrait approcher les 28’000 pièces cette année contre 25’000 en 2006 pour un chiffre d’affaires de plus de 500 millions de francs par rapport aux 400 millions de l’an dernier, n’en est pas à son coup d’essai en la matière. Sa gamme Alinghi en carbone forgé réalisée pour la dernière Coupe de l’America est également issue d’une recherche conjointe menée avec l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne sur un matériau jusque là inédit en horlogerie. Avec ce nouveau projet, la manufacture du Brassus compte bien redonner aux montres à sonnerie leur lustre d’antan, quitte à développer un nouvel alliage pour obtenir un timbre parfait si cela devait s’imposer Réponse à l’horizon 2010.

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