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Aux enchères, les montres pour femme prennent de la valeur
Evénements

Aux enchères, les montres pour femme prennent de la valeur

mardi, 17 juillet 2018
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Carol Besler
Journaliste

“Les montres sont un art fonctionnel.”

Carol Besler assure une couverture mondiale de l’horlogerie et la joaillerie.

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7 min de lecture

« Certaines des collections de montres pour femme les plus importantes sont en train de se constituer. »

Les ventes aux enchères de montres ont bien longtemps constitué un univers typiquement masculin où Patek Philippe règne en maître, la provenance des montres étant bien souvent devenue un argument plus important que leur valeur intrinsèque, comme l’a démontré la Daytona ayant appartenu à Paul Newman. Longtemps les montres pour femme sont restées relativement rares dans ce monde, généralement évaluées selon les gemmes qu’elles arborent ou par le nom de leurs créateurs, Cartier, Piaget et Patek Philippe étant les plus prisés. Mais depuis une décennie, plusieurs marques ont saisi toute l’importance de développer leur segment féminin en créant des montres aux calibres dédiés, y compris des mouvements à complications, et décorées en faisant appel aux plus subtils métiers d’art. Avec le temps, il était inévitable de retrouver certaines de ces montres dans les salons de ventes aux enchères, des montres émanant d’une variété de marques qui, aujourd’hui, changent complètement la donne sur ce marché. La vente Sotheby’s Important Watches, qui a eu lieu en mai dernier, en est une preuve flagrante. Elle présentait une rare collection privée de neuf montres pour femme, toutes produites en éditions limitées et regroupées sous le nom d’Artistic Timepieces from a California Collection. Comprenant cinq Van Cleef & Arpels, trois Jaeger-LeCoultre Reverso et une Rolex, datant toutes de ces 15 dernières années, elles ont totalisé 195’000 dollars à l’issue de la vente. Quelques rares Patek Philippe, Piaget, Zenith et Chopard ont également été placées sous les feux de la rampe.

Une plus grande diversité des marques

« Nous n’avons généralement pas de lots aussi larges et impressionnants et, très franchement, nous n’avons pas beaucoup de montres Van Cleef & Arpels dans nos ventes. Celle-ci est donc un événement très spécial pour nous », expliquait Katharine Thomas, directrice chez Sotheby’s New York du département Montres. La plupart des pièces ont été achetées en 2012. L’une d’entre elles, une Van Cleef & Arpels portant le numéro 8 d’une série de 22, est signée par l’émailleuse de renom Dominique Baron, qui a personnalisé la pièce après qu’elle a été achetée. Elle a personnellement gravé sur le dos du cadran « With love, Dominique » en guise de message d’amitié envers l’acheteuse d’origine. Ce cadran en émail paillonné dépeint la Fortuna Faerie en plein vol. Il est serti de grenats mandarins, de saphirs colorés et d’un peu moins de 3 carats de diamants, le tout sur un boîtier en or blanc de 18 carats. La montre s’est vendue à 50’000 dollars, au-dessus de son estimation de 40’000 dollars. « La personne qui a rassemblé ces pièces était un vrai mécène, il y a donc beaucoup de cœur et d’âme derrière cette collection », commentait Katharine Thomas. Une autre pièce de Van Cleef & Arpels de la collection Les Voyages Extraordinaires inspirée de Jules Verne arbore un cadran pavé de nacre et de diamants illustrant deux baleines dans un paysage polaire. Numéro 6 d’une série de 22, elle s’est vendue à 37’500 dollars, au-dessus de son estimation initiale de 30’000 dollars.

Nous dépassons progressivement le quartz comme point de départ des montres pour femme.
Katharine Thomas

Bien que la plupart des pièces présentes à cette vente du mois de mai fussent décoratives, encore un aspect central dans les enchères de montres dame, Katharine Thomas dit avoir vu nettement plus de montres pour femme à complications durant ces cinq dernières années. « Ces modèles compliqués sont en effet plus courants dans l’univers féminin, explique-t-elle. Les marques ont certainement compris que ces pièces exercent de nos jours tout autant d’attrait auprès des femmes que des hommes. » Cette évolution a ainsi ouvert la porte à un plus grand nombre de marques au-delà des Patek Philippe, Piaget, Cartier et Audemars Piguet, qui tenaient jusqu’ici le haut du pavé. Lors de ces enchères de mai, ont également été présentées à la vente une Richard Mille, quatre Chopard, une de Grisogono, une Roger Dubuis et deux Zenith. Katharine Thomas mentionne aussi une Graff tourbillon sertie de « méga diamants » consignée dans une vente récente à Genève. « Nous dépassons progressivement le quartz comme point de départ des montres pour femme », ajoute Katharine Thomas, qui insiste également sur l’intérêt que portent les femmes sur les montres vintage pour homme. Ce phénomène vient du fait que les montres masculines des années 1960 et 1970 font entre 32 et 35 mm, un diamètre plutôt petit selon les standards actuels mais que les femmes adorent. Katharine Thomas se souvient d’ailleurs d’un amateur s’exclamant devant des modèles des années 1960 et notamment des Daytona Paul Newman : « Mais non, je veux voir les Daytona pour homme. » Une Santos de Cartier, modèle masculin de taille moyenne, était également exposée dans la section pour femme.

Les montres vintage dame représentent l’une des meilleures propositions du marché en termes de valeur dans le monde horloger d’aujourd’hui.
John Reardon
« Au-delà de la traditionnelle montre-bijou »

Les montres femme des années 1950 à 1970 sont également très demandées. « Ces modèles deviennent de plus en plus prisés lors des enchères pour deux raisons principales : la valeur et le style, explique John Reardon, directeur international pour les montres chez Christie’s. Les montres vintage dame représentent l’une des meilleures propositions du marché en termes de valeur dans le monde horloger d’aujourd’hui. Lors d’une revente, vous êtes ainsi quasi assuré d’obtenir un meilleur prix, ce qui n’est pas nécessairement le cas dans l’univers masculin. Vous pouvez littéralement acheter une magnifique pièce vintage d’une marque éminente pour moins de 25 % de la valeur de son équivalent moderne. Quant au style, rien ne bat le look rétro des montres pour femme des années 1950, 1960 et 1970. La plupart de ces modèles ne pourraient pas être recréés aujourd’hui avec les méthodes de production modernes, sans considération de prix. »

John Reardon explique que les femmes s’intéressent de plus en plus à ce qui va « au-delà de la traditionnelle montre-bijou. Les références à complications de Patek Philippe créées spécialement pour les femmes par le passé sont particulièrement attractives, comme les Réf. 4857G [Calatrava Moon Phase] et 4936G [Classic Ladie’s Annual Calendar] ». Les femmes ont également découvert que les achats en ligne peuvent être une bonne solution. John Reardon observe qu’« elles sont de plus en plus nombreuses à acheter et collectionner des montres par l’intermédiaire de nos ventes en ligne. Certaines d’entre elles sont d’ailleurs des acheteuses régulières et quelques-unes font l’acquisition de plusieurs montres à chacune des ventes en ligne. À n’en pas douter, certaines des collections de montres pour femme les plus importantes sont en train de se constituer ». Restez à l’écoute !

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