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Belle réussite pour les horlogers indépendants aux enchères genevoises

mardi, 28 mai 2019
Par Flavia Giovannelli
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Flavia Giovannelli

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6 min de lecture

En pariant sur les horlogers indépendants pour la troisième fois, Phillips a réalisé un joli coup. Avec George Daniels comme fer de lance, la Maison britannique de ventes aux enchères a attiré les passionnés et battu des records !

Cette année, c’est Phillips qui a marqué les esprits lors des ventes aux enchères horlogères de mai, réalisant un montant record de 25,8 millions de francs. Bien sûr, des Rolex, Patek Philippe et Vacheron Constantin ont comme toujours contribué à ce beau résultat d’ensemble. Mais Phillips a aussi atteint l’enchère la plus élevée avec la Grand Complication de George Daniels, partie pour plus du double de son estimation, à 2,420 millions de francs. Il s’agissait du lot phare de la vente (lot 34), soit une magnifique montre de poche en or jaune d’importance historique avec calendrier perpétuel instantané, date rétrograde, tourbillon co-axial, répétition minutes, phases de lune, équation du temps, réserve de marche et thermomètre.

La Grand Complication de George Daniels, une des montres de poche les plus compliquées jamais réalisées par l’horloger anglais.
La Grand Complication de George Daniels, une des montres de poche les plus compliquées jamais réalisées par l’horloger anglais.

Lors de la même vente, un autre garde-temps de George Daniels, ce célèbre autodidacte volontiers considéré comme le père spirituel des horlogers indépendants actuels, atteignait également des sommets. Sous le marteau d’Aurel Bacs, cette montre anniversaire célébrant les 35 ans de l’échappement coaxial de son invention atteignait un record mondial pour ce modèle faisant partie d’une série limitée de 35 pièces, soit 456’250 francs. Auparavant, l’exposition classique des lots avait déjà fait la part belle aux créateurs indépendants avec un espace dédié. Une démarche qui a sans doute permis de faire monter la pression puisque Phillips a réussi à écouler 100 % des lots proposés dans cette section. La preuve que l’intérêt pour ces horlogers contemporains indépendants ne cesse de croître.

Voir et acquérir

Pour comprendre comment s’est orchestrée cette opération, il faut remonter à quelques années. En 2014, lorsqu’Aurel Bacs quitte Christie’s, où il a longtemps brillé comme commissaire-priseur, il fonde sa propre Maison Bacs & Russo, qui va devenir une sorte d’annexe au département Montres de Phillips, avec le projet d’innover dans les enchères horlogères. Il va trouver en Alex Ghotbi, responsable des ventes horlogères et directeur associé chez Phillips, un interlocuteur de choix pour mettre sur pied un projet inédit : réunir, dans le cadre élégant du parc de l’hôtel La Réserve à Genève, 12 horlogers indépendants contemporains. Début mai, une grande tente accueillait ainsi l’exposition ouverte au public.

Parmi les pièces à contempler de près, les passionnés ont eu l’occasion de se familiariser avec la Grande Sonnerie de Philippe Dufour.

Les curieux ont ainsi pu se faire une idée plus précise de certaines créations marquantes signées Akrivia, Louis Cottier, De Bethune, Philippe Dufour, Laurent Ferrier, Charles Frodsham, Greubel Forsey, F.P.Journe, MB&F, Derek Pratt for Urban Jürgensen, Roger W. Smith, Urwerk et Kari Voutilainen. Parmi les pièces à contempler de près, les passionnés ont eu l’occasion de se familiariser avec la Grande Sonnerie de Philippe Dufour, tout en contemplant des prototypes de la Nautilus dessinée par le génial Gérald Genta ou l’Oval Tourbillon avec échappement à détente de Derek Pratt.

En d’autres termes, cette exposition s’adressait à un public averti, soucieux de découvrir, de revoir ou de toucher des modèles qui feront le vintage de demain. « Phillips est reconnue pour sa sélection rigoureuse, explique Asta Ponzo, responsable de communication. D’ailleurs, nos ventes dépassent rarement les 200, voire 250 lots. Sachant cela, nous voulions montrer la vitalité de ces horlogers indépendants qui font preuve d’une créativité toujours plus débordante. » Loin des impératifs des grands groupes horlogers et du diktat marketing, ces hommes d’exception peuvent en effet mener leurs projets comme ils l’entendent, sans concession.

Côté exposants

Pour les Maisons exposantes, dont certaines avaient des pièces destinées à passer sous le marteau, l’enjeu n’était certainement pas aussi anodin qu’on pourrait le croire. « Nous étions un peu nerveux, reconnaît Charris Yadigaroglou, directeur de la communication chez MB&F. Nous avions trois pièces mises en vente par des clients. Il faut surtout bien comprendre que nous n’avons aucune maîtrise sur les prix d’adjudication minimum. Heureusement, les résultats ont été excellents. À commencer par la Music Machine, partie pour plus du double de son prix d’estimation. »

Ces artisans sont les témoins et les gardiens d’un savoir-faire séculaire auquel ils apportent la richesse de leur créativité.
Alex Ghotbi

Dans un tel cas, il est intéressant de voir que même les « modernes » parmi ces indépendants font mieux que tirer leur épingle du jeu. D’après Charris Yadigaroglou, la jonction entre les tenants d’une horlogerie « débridée » et les héritiers d’un George Daniels n’est pas si évidente. « C’est tout le débat qui consiste à savoir si on est réellement dans du vintage ou seulement sur un marché de seconde main », relève-t-il satisfait de voir que des pièces MB&F, Maison fondée en 2005 seulement, ont déjà leur place au sein de garde-temps que l’on peut considérer comme l’héritage de demain.

George Daniels et Roger W. Smith, son ancien protégé
George Daniels et Roger W. Smith, son ancien protégé

Dans tous les cas, s’agissant de François-Paul Journe ou de Félix Baumgartner, l’occasion était bonne de dialoguer avec les collectionneurs. De prendre le temps d’expliquer l’intention et les détails de leurs créations, de lever le voile sur quelques mystères qui font le charme de ces garde-temps d’exception. Au final, ce mélange des genres entre exposition et ventes, hommage aux horlogers disparus et célébration des stars d’aujourd’hui, s’est révélé une formule gagnante. Quant à Alex Ghotbi, il ne pouvait que se réjouir de ce long week-end. « C’était la toute première fois non seulement que ces horlogers exposaient ensemble mais que certaines des pièces étaient dévoilées. Cette exposition a permis aux amateurs romands ainsi qu’aux collectionneurs internationaux de découvrir de magnifiques créations. Elle a également permis aux collectionneurs déjà familiers avec ces artisans de renouer le contact et de découvrir de rares merveilles. Phillips met un point d’honneur à porter à la connaissance de tous la valeur et l’extrême importance du travail de ces artisans qui sont les témoins et les gardiens d’un savoir-faire séculaire auquel ils apportent la richesse de leur créativité. » L’idée d’un nouveau rendez-vous de ce genre fait déjà son chemin.

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