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BNB Concept, le météorite de la Haute Horlogerie mécanique
Actualités

BNB Concept, le météorite de la Haute Horlogerie mécanique

jeudi, 21 février 2008
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

Avec une croissance de 200% tous les six mois, BNB concept, grand spécialiste de la conception de mouvements compliqués pour les grandes marques, a connu un départ fulgurant. En quelque trois ans, la Maison est passée du statut de start-up à celui de PME comptant déjà 130 collaborateurs. Et ce n’est qu’un début…

En juin 2004, quand l’entreprise BNB Concept a vu le jour, fondée par trois associés et un investisseur, personne ne connaissait cette nouvelle Maison qui se profilait comme un spécialiste de la création de mouvements de Haute Horlogerie. Et pourtant, cinq clients et non des moindres avaient passé commandes pour certaines de leurs pièces à présenter au Salon de Bâle 2005. Parmi eux, Hublot, DeWitt, Jacob, tous d’accord d’avancer un tiers de la facture finale pour permettre à BNB de se lancer. Résultat : les cinq Maisons ont toutes pu présenter un tourbillon inédit, basé sur le BNB 1000, calibre de base entièrement développé et produit à l’interne échappement compris, sauf le spiral et les rubis.

Démarrage en fanfare, donc, pour cette start-up horlogère qui est arrivée « au bon moment et au bon endroit », comme l’explique Mathias Buttet, membre fondateur et aujourd’hui actionnaire majoritaire de BNB Concept. Pas question toutefois d’apparaître au grand jour. Acteur de l’ombre à ses débuts, l’entreprise était toute à fait d’accord de jouer les « mères porteuses » pour les grands noms de l’industrie, selon les termes de Mathias Buttet.

Un écrin de haute technologie à la mesure des produits qui sortent de ses ateliers.
Changement de décors

Quelque trois ans et demi plus tard, changement de décors, au sens propre comme au figuré. BNB vient en effet de prendre ses quartiers à Duillier près de Nyon (Vaud/Suisse) dans une usine flambant neuve, parfait modèle d’architecture industrielle aux formes épurées de béton et de verre. Un écrin de haute technologie à la mesure des produits qui sortent de ses ateliers. Changement de décor également du côté de la notoriété. Si, dans la profession, BNB est devenue incontournable pour toute Maison désireuse de commercialiser des produits d’exception sans en avoir les capacités industrielles, son nom restait largement ignoré du grand public. Plus rien de tel aujourd’hui. « Quelque chose est effectivement en train de se passer, reconnaît Mathias Buttet. Certaines marques comme Romain Jérôme, Bell & Ross, Horus ou HD3 de Jorg Hysek n’hésitent plus à communiquer sur le fait que nous avons développé certains de leurs mouvements qu’ils cherchent clairement à positionner comme des produits haut de gamme. »

Mais pour arriver à un tel résultat, que de chemin parcouru en si peu de temps. Car Mathias Buttet n’est pas partisan des demi-mesures. Forte des premiers succès à BaselWorld, BNB enregistre en effet un décollage à la verticale. De cinq clients, le nombre passe rapidement à 10 puis 15 pour totaliser aujourd’hui une vingtaine de marques qui s’approvisionnent auprès du spécialiste des montres compliquées pour des petites séries d’une vingtaine de pièces, 100 au maximum. Les effectifs ont suivi. Des quatre collaborateurs initiaux, l’entreprise en compte aujourd’hui 130, dont une cinquantaine engagée au cours des six derniers mois pour une moyenne d’âge de 27 ans (lire notre rubrique Formation). Et ce n’est encore qu’un début tant la croissance de BNB est fulgurante avec une progression des ventes de l’ordre de 200% tous les six mois, progression qui ne devrait pas ralentir au cours des trois prochains exercices selon les données actuelles du carnet de commandes.

Restructuration de capital

« Au début, nous prenions tout, se rappelle Mathias Buttet. Nous disions oui à tout, comme toute entreprise en phase de démarrage. Mais au fil des ans, nous avons pu commencer à être un peu plus sélectifs dans le but de ne pas dépendre d’un ou deux clients en termes de chiffre d’affaires. Actuellement, aucun d’entre eux ne représente plus de 10% de nos ventes. Nous ne travaillons donc pas pour les grands groupes horlogers, hormis avec Concord qui appartient à Movado, et nous privilégions les petites séries. Notre outil de production et notre organisation du travail ne sont pas adaptés aux marchés de masse. Et si nous augmentons nos capacités industrielles, ce n’est pas pour accroître nos volumes mais bien pour être plus souples, plus réactifs et plus rapides. »

Cette rapidité chère à Mathias Buttet n’a toutefois pas été du goût de tout le monde. Non seulement BNB Concept a pris une place fort enviable dans l’environnement horloger helvétique mais sa course en avant a également quelque peu essoufflé les partenaires du début, désireux d’avancer à pas plus mesurés. Au milieu de l’année dernière, ils décident donc de se séparer. Mathias Buttet reprend la majorité de capital de BNB, tout en cherchant une solution financière pour le reste. Pas question en effet de se livrer pieds et poings liés à des intérêts horlogers qui auraient tôt fait de dicter leur loi. D’autant que ceux-ci ont déjà clairement fait savoir leur envie de gober cette mouche du coche si talentueuse à venir titiller la profession. Avec l’indépendance et le respect comme maîtres mots, BNB a trouvé des fonds de private equity qui vont entrer dans le capital. La transaction sera finalisée à la fin du mois de février 2008. BNB a définitivement quitté son statut de start-up. Une vie de PME s’ouvre devant elle.

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