Une hirondelle ne fait pas le printemps, mais son retour dans l’hémisphère Nord est souvent annonciateur de l’arrivée des beaux jours. Dévoilé au printemps 2016, il y a très exactement une année, le tout premier mouvement mécanique de Chanel, le bien nommé Calibre 1, avait mis la puce à l’oreille des amateurs en leur laissant supposer que la Maison de la rue Cambon ne se contenterait pas d’un acte isolé. De là à parler de printemps mécanique pour cette maison dont le versant horloger semblait jusqu’ici porté davantage sur la forme que sur le fond ? Avec le Calibre 2, développé à l’occasion des 30 ans de la montre Première, pas de doute. Chanel fait éclore une nouvelle fleur dans son jardin horloger et confirme ainsi l’essai. Entre technique mécanique et créativité esthétique, le printemps semble être enfin arrivé !
Coco, es-tu là ?
À l’instar du Calibre 1, développé pour faire battre le cœur de la montre Monsieur de Chanel, la mise au point de ce deuxième mouvement repose sur une équation impliquant le studio de création Chanel à Paris, et la manufacture Châtelain à La Chaux-de-Fonds. Un travail main dans la main initié dans la capitale française pour la partie esthétique et appliqué ensuite techniquement dans le berceau traditionnel du savoir-faire horloger selon une devise chère à la Maison : « La technique au service de la création ». C’est ainsi que tout est parti d’un dessin, d’un détail, d’une forme chère à la maison. Le choix des créatifs s’est tout naturellement porté sur le camélia, fleur fétiche de Gabrielle Chanel dès 1923. Le postulat de départ ? Squeletter un camélia étagé afin que les ponts en forme de pétales puissent accueillir l’ensemble des rouages. Le nouveau pôle horloger de la manufacture Châtelain n’est pas parti d’une page blanche et a repris quelques éléments – l’ancre, la roue d’échappement et le double plateau –, développés par Renaud & Papi pour le mouvement squelette équipant la J12 présentée il y a deux ans. Pour le reste, le calibre a été entièrement reconstruit par les horlogers de la manufacture de La Chaux-de-Fonds. Pour l’usinage des roues et pignons du mouvement, Chanel a fait appel à la manufacture Romain Gauthier, dans laquelle la maison possède une participation.
Quelle dame au camélia serez-vous ?
Le résultat du travail conjoint du studio de création parisien, des horlogers de la manufacture Châtelain et de Romain Gauthier prend la forme d’un mouvement squelette mécanique à remontage manuel. 107 composants, 21 rubis, 48 heures de réserve de marche, une fréquence de 28 800 alternances/heure… Voilà pour les données techniques du Calibre 2. Pour la forme, les codes Chanel sont en tout point respectés. Après le lion, animal préféré de Gabrielle Chanel, qui ornait discrètement le Calibre 1, c’est cette fois un élément autrement plus féminin – une fleur de camélia – qui donne la mesure de l’attachement de Chanel à son héritage. Un parti pris esthétique qui ne s’arrête pas là puisque la signature Chanel est soulignée par de multiples détails. Le noir du mouvement squelette, bien sûr, avec un élégant traitement ADLC. La forme du boîtier, qui, malgré un nouveau dessin permettant d’adapter au mieux le Calibre 2, a conservé les proportions originelles de la montre Première, inspirées par le bouchon du flacon de Chanel N°5. Enfin, un regard averti ne manquera pas de souligner l’anglage brillant sur les ponts satinés qui ganse le mouvement comme le liseré bordant les vestes de tailleur Chanel.
Serti de 246 diamants taille brillant ou tout simplement en noir, rehaussé par des aiguilles serties, les deux versions du Calibre 2 rappellent la virtuosité créative de la maison. Entre transparence et flamboyance, les trois modèles de la montre Première Squelette Camélia, dont une édition limitée à 12 exemplaires full pavée de diamants baguette, livrent une belle expression des nouveaux savoir-faire de Chanel.
Et après ? Il est fort à parier que Chanel ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Avec un outil industriel complet réunissant le studio de création parisien, la fabrication de composants chez Romain Gauthier et la manufacture horlogère Châtelain, dont le pôle Mouvement maîtrise désormais le développement et l’assemblage des calibres en plus d’un savoir-faire reconnu dans la production de céramique, Chanel a tous les atouts en main pour allier technique et créativité. D’autres calibres sont d’ores et déjà annoncés. Le printemps ne fait que commencer !