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Cap sur une année record
Economie

Cap sur une année record

jeudi, 9 juin 2011
Par Quentin Simonet
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Quentin Simonet

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5 min de lecture
C

Le mois d’avril a confirmé l’excellente santé des exportations horlogères. Les analystes n’en attendaient pas tant.

Seize. Cela fait seize mois que l’horlogerie suisse est sortie de la récession. De plus, aucun signe de fléchissement à l’horizon tant les taux de croissance impressionnent mois après mois. Celui d’avril n’a pas dérogé à la règle, avec une progression des exportations de 32 %. En principe, rien de plus normal que de constater des hausses à deux chiffres après une période de marasme conjoncturel, comme le démontrent d’ailleurs d’autres secteurs industriels. Le simple fait que ce dynamisme se poursuive sur une aussi longue période est néanmoins hors normes et prouve une fois de plus l’incroyable attrait qu’exercent les montres suisses partout dans le monde. « C’est beaucoup mieux que ce que nous attendions, se réjouit Jon Cox, analyste chez Kepler. Et ce, en dépit de la cherté du franc. » Quant à la moyenne mobile sur douze mois, elle s’établit à un confortable taux de 22,6 %.

Source: Fédération de l'industrie horlogère suisse
Source: Fédération de l'industrie horlogère suisse
Cuvée exceptionnelle

De son côté, la banque Bordier estime que « l’accélération d’avril s’explique en partie par une base de comparaison plus aisée que celle du mois précédent ». À noter en effet que les exportations horlogères se sont inscrites en progression de 11,5 % en avril 2010, après un mois de mars de la même année particulièrement faste, marqué par une hausse de 32,6 %. La Fédération horlogère, qui relaie ces statistiques, constate pour sa part qu’en avril de cette année les ventes à l’étranger de la branche ont atteint « un niveau de 1,6 milliard de francs, soit nettement plus que durant l’excellente année 2008. » Tout porte donc à croire que la cuvée 2011 sera exceptionnelle, synonyme d’un nouveau niveau record effaçant la précédente référence d’il y a trois ans.

La banque privée Bordier corrobore : « La tendance positive de l’industrie horlogère reste forte avec une hausse de 19 % sur les quatre premiers mois de l’année. » Quant aux analystes de Barclays Capital, ils ont déjà fait leurs calculs : les exportations sont d’ores et déjà supérieures de 12 % par rapport aux niveaux de 2007 et de 1 % par rapport à ceux de 2008. De son côté, Vontobel fait acte de contrition en admettant que son estimation de croissance de 10 % pour l’ensemble de l’année 2011 semble trop conservatrice.

Source: Fédération de l'industrie horlogère suisse
Source: Fédération de l'industrie horlogère suisse
La bonne surprise du Japon

Dans le détail, Bordier souligne que les exportations de montres terminées ont progressé de 22 % en volume et de 33 % en valeur sur le seul mois d’avril. Et d’ajouter que toutes les zones ont enregistré de fortes progressions, à l’image de Hong Kong (+ 54 %), premier marché mondial pour les horlogers suisses, de la Chine (+ 44 %), désormais en quatrième position des destinations de la branche, ou encore de pays européens comme la France (+ 22 %) ou l’Allemagne (+ 27 %). À noter tout particulièrement, la croissance chinoise réalisée en dépit d’une base comparative largement défavorable avec un mois d’avril 2010 marqué par un bond de 150 %. La banque Vontobel s’est quant à elle enthousiasmée de la progression de 55 % des Émirats arabes unis.

Toutes les régions sont en croissance ? Barclays constate que le Royaume-Uni a reflué de 2,3 % et Taïwan de 2,5 %. Pas de péril en la demeure, toutefois, étant donné que les pays émergents ont plus que compensé ce léger passage à vide. Même les États-Unis, marché qui suscite quelques inquiétudes, ont crû de 49 % en avril, portant la hausse moyenne à 21 % sur les quatre premiers mois de 2011. Mais la véritable bonne surprise est venue du Japon. En raison des événements tragiques qui sont survenus, les experts s’attendaient à une chute de la consommation, notamment en matière horlogère. Une appréhension partiellement vérifiée en mars (– 13 %) mais vite balayée le mois suivant (+ 44 %). Alors que les spécialistes évoquent souvent un marché sclérosé, l’Empire du Soleil levant n’en a pas moins progressé de 12 % sur les quatre premiers mois de l’exercice en cours. Barclays Capital se garde cependant de tout triomphalisme. Les États-Unis et l’Amérique latine n’ont toujours pas retrouvé leur niveau d’avant-crise, avec un différentiel négatif de, respectivement, 25 % et 16 %.

Source: Fédération de l'industrie horlogère suisse
Source: Fédération de l'industrie horlogère suisse

La croissance observée durant ce début d’année est-elle durable ? De nombreuses marques, notamment celles des groupes Swatch et Richemont, font déjà état de goulets d’étranglement et de difficultés à répondre à la demande. Pas de miracle, il faudra donc investir pour augmenter les capacités de production. Avec, dans la foulée, une forte résurgence dans la création d’emplois, comme viennent d’ailleurs de le confirmer les deux compagnies.

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