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Cartier repousse les limites horlogères
Actualités

Cartier repousse les limites horlogères

jeudi, 19 juillet 2012
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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6 min de lecture

Après la ID One, voici la ID Two, deuxième montre concept de Cartier qui revisite complètement le principe du haut rendement. Au final, une pièce totalement novatrice de par les matériaux utilisés et les technologies mises en œuvre qui vient démontrer les capacités de la Maison à inventer l’horlogerie de demain.

Quand Cartier a une vision, autant prendre la Maison au sérieux tant les moyens déployés se déclinent au superlatif. Son incursion dans l’univers de la Haute Horlogerie en est une preuve éclatante. En quelque quatre ans, Cartier a en effet doté ses lignes de 15 calibres maison dont le 1904 MC, mouvement de manufacture de base, le tout avec une cohérence rare et une unicité de style remarquable. Comme si cela ne suffisait pas, la Maison s’est également ingéniée à explorer les chemins de traverse, ceux qui conduisent inexorablement la maîtrise du temps vers les garde-temps de demain grâce à une recherche de pointe. Une première démonstration en a été faite en 2009 avec la présentation de la ID One, première montre concept de la manufacture ne nécessitant aucun réglage et aucune lubrification.

Vision du futur

Aujourd’hui, Cartier pousse le bouchon encore plus loin avec sa ID Two, deuxième réalisation du genre, héritière de la première, qui revisite complètement les rendements d’un calibre horloger. « Ces montres concept ne répondent en aucun cas à un quelconque coup marketing, précisait Bernard Fornas, CEO de Cartier International lors de la journée consacrée à la ID Two. Les innovations qu’elles intègrent doivent à terme avoir des répercussions dans les mouvements que nous commercialisons pour en améliorer la qualité, la fiabilité et la durabilité. Autrement dit, l’objectif est d’arriver à produire en série ce que nous réalisons au niveau de la recherche et du développement. Grâce à l’innovation, une seconde nature chez Cartier, nous sommes déjà relativement bien positionnés avec un taux de retour sur garantie de moins de 5%. C’est précisément dans cette voie que nous poursuivons nos efforts. »

En bref, les montres concept de Cartier incarnent la vision de la Maison sur l’horlogerie du futur. Et celle-ci inclut inévitablement une réponse au lancinant problème de rendement dans la mesure où une montre mécanique traditionnelle subit une perte d’énergie de l’ordre de 75% entre le barillet et l’oscillateur. Remédier à cette difficulté signifie la possibilité de réduire les mécanismes ou, dans un volume identique, d’ajouter des fonctionnalités gourmandes en énergie tout en améliorant la chronométrie. Pour Cartier, l’équation a ainsi consisté à pouvoir stocker davantage d’énergie et d’en limiter la consommation tout au long de la chaîne de transmission et de régulation. La Maison y est donc allée pas à pas, à commencer par le barillet pour ensuite analyser le train d’engrenage et l’échappement avant de revoir l’oscillateur.

Montre concept Cartier ID Two © Cartier 2012 / Joël Von Allmen
Condensé d’innovation

Première nouveauté : le ressort de barillet. Généralement réalisé en métal dont les limites physiques sont connues, sans parler des problèmes de friction, il a ainsi fait l’objet de recherches sur de nouveaux matériaux susceptibles d’emmagasiner de l’énergie supplémentaire. En l’occurrence, la Maison a opté pour de la fibre de verre recouverte de Parylene permettant d’ éviter toute lubrification. Ce nouveau matériau a été calculé de telle sorte que son épaisseur permet d’en réduire la largeur, donnant ainsi l’opportunité de superposer deux ressorts dans les deux barillets couplés de la montre. Au final, la ID Two stocke 30% d’énergie supplémentaire dans un volume standard. Deuxième innovation : le train de rouage pour lequel la Maison a choisi une solution épicycloïdale à haute démultiplication. De plus, les engrenages, dont les dentures ont été redessinées, sont réalisés en silicium revêtu de cristal de carbone au très faible coefficient de frottement. Comme ces pièces peuvent être réalisées par gravure grâce à la technologie DRIE (Deep Reactive Ion Etching), la précision en est rehaussée et le jeu entre les rouages fortement diminué. Pour ce qui est de l’échappement, c’est celui de la ID One qui a été repris, parfaitement adapté à la recherche de rendement.

Restait enfin à résoudre le problème de l’oscillateur (balancier-spiral), l’organe le plus gourmand en énergie du fait des frottements et des turbulences aérodynamiques. Là également, le cristal de carbone a apporté un début de solution au niveau des ponts avec un axe en titane revêtu d’ADLC. Cartier ne s’est toutefois pas contenté de cette demi-mesure. Poussant le raisonnement au stade ultime, la Maison a alors imaginé de faire le vide d’air à l’intérieur de la boîte, permettant de gagner en amplitude au niveau du balancier. Une idée de génie autant qu’un casse-tête industriel dans la mesure où les joints existants sont conçus pour résister avant tout à l’eau et non à l’air. Qu’à cela ne tienne. Il n’est défi que Cartier n’est prêt à relever.

Première commercialisation

La Maison a ainsi commencé à plancher sur de nouveaux joints qui, recouverts de nanoparticules, disposent désormais des qualités requises. Encore fallait-il également diminuer au maximum les surfaces de contact entre les différentes pièces de la boîte pour diminuer le nombre de joints. Nouvelle percée avec le développement d’une céramique polycristalline transparente, une première en horlogerie. Comme la céramique peut être moulée, la carrure et la glace ne font qu’un bloc. Seul le fond de la montre est ajouté, sans aucune vis, maintenu simplement par le vide d’air réalisé à l’intérieur du boîtier. Le résultat final est proprement ahurissant : 30% d’énergie stockée en plus pour une consommation d’énergie diminuée de moitié sur la base d’un mouvement de 4 Hz disposant d’une réserve de marche de 32 jours ! Cartier a déposé six demandes de brevet sur son ID Two.

Comme l’expliquait Bernard Fornas, les montres concept de Cartier n’ont rien à voir avec un pur exercice de style. Des recherches réalisées pour la ID One est ainsi née la Rotonde de Cartier Astrotourbillon cristal de carbone, première réalisation qui intègre les percées de ce mouvement sans réglage ni lubrification. Conclusion de la Maison : « présentée en édition limitée et numérotée de 50 pièces, la Rotonde de Cartier Astrotourbillon cristal de carbone ouvre une nouvelle page de l’histoire de l’horlogerie Cartier. »

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