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Ce que veulent les collectionneurs de montres (I)
Regards de connaisseurs

Ce que veulent les collectionneurs de montres (I)

jeudi, 4 octobre 2018
Par Victoria Townsend
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Victoria Townsend

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7 min de lecture

Cinq collectionneurs provenant des quatre coins du monde nous expliquent ce qui les décide à acheter (ou non). Robert M. Brenner, un médecin de la région de Boston, ouvre le bal. Il sera suivi dans les articles II à V d’autres expériences en provenance de Toronto, Paris, Beyrouth/Dubai et Singapour.

Sur les réseaux sociaux, l’heure est aux récriminations de la part d’internautes émanant de la « communauté horlogère ». Ils s’interrogent sur la provenance interne ou externe des mouvements et composants d’une montre, sur la transparence des marques et même sur l’utilité des stars, ces ambassadeurs qui font monter les prix des montres neuves. En effet, il semblerait que les connaisseurs expérimentés soient peu affectés par ces « petites anicroches », se laissant guider par des années d’expérience pour leurs achats de montres de première et (pour la plupart) également de seconde main. De leur côté, les collectionneurs moins chevronnés auraient plutôt tendance à privilégier des pièces plus excentriques à trouver auprès des horlogers indépendants. Cinq collectionneurs du monde entier nous font part de leur parcours et expliquent les débuts de leur collection et comment elle a évolué. Ces portraits s’accompagnent pour chacun d’une photo de « la » montre, s’il ne devait en rester qu’une.


 

États-Unis – Robert M. Brenner, MD, médecin de la région de Boston
S’il ne devait y avoir qu’une seule belle pièce, ce serait une Lange.

Robert M. Brenner a possédé quelques douzaines de garde-temps depuis qu’il a commencé à cultiver un intérêt sérieux pour l’horlogerie dès la fin des années 1990. Il a reçu sa première montre mécanique – une 1675 Rolex GMT Master – de la part de son père dans les années 1980 et, lorsqu’au milieu des années 1990 un ami de la famille lui a fait montrer une Ulysse Nardin San Marco Répétition Minutes et une Breguet Tourbillon, « cette rencontre m’a guidé sur la voie de la découverte horlogère, explique Robert Brenner. La période correspondait au moment où l’on commençait à trouver des contenus horlogers sur Internet. J’ai donc trouvé TimeZone et j’ai lu tout ce que je pouvais sur les montres. Je me suis directement laissé embarquer pour devenir complètement accro. En parallèle, A. Lange & Söhne connaissait les débuts de sa deuxième vie. Lorsque j’ai vu une Lange 1 sur la couverture d’un magazine de montres, j’ai été hypnotisé. Du point de vue design, elle était dramatiquement belle, très distincte de ce que les manufactures suisses fabriquaient à l’époque. La finition du mouvement était sublime et sur le poignet les modèles de la marque avaient une densité et un poids qui leur prodiguaient une sensation spéciale ».

Depuis lors, Lange s’est démarqué des autres marques. Robert Brenner en a possédé une quinzaine, dont une Richard Lange « Pour le Mérite » en or rose avec cadran en émail, ainsi qu’un certain nombre d’éditions limitées et de pièces de collection. Mais pas que du Lange. Au menu de ses préférences : Rolex, F.P.Journe, Laurent Ferrier et Vacheron Constantin pour n’en citer que quelques-unes.

Est-ce qu’un mouvement maison constitue une nécessité ? « La production à l’interne a de l’importance, mais ce n’est pas une exigence. Et ce n’est certainement pas ce qui me ferait renoncer à un achat. Le Lemania 1142 ne me semblait aucunement problématique lorsqu’il a été utilisé comme mouvement pour la Vacheron Constantin Historiques Cornes de Vache 1955 Édition Limitée en acier. Cela dit, même si je respecte des mouvements fiables comme le Valjoux 7750, ils ne me captivent pas de la même manière que d’autres le font. » Robert Brenner offre un bon conseil, celui qui lui a été donné dans les années 1990, lorsqu’il s’apprêtait à acheter sa première Lange : « Je voulais absolument une montre Lange et j’étais prêt à commencer par une Saxonia 34 mm, en grande partie parce qu’elle correspondait à ce que je pouvais m’offrir à l’époque. On m’a cependant conseillé d’attendre jusqu’à ce que j’aie les moyens de m’offrir un modèle plus grand et actuellement plus emblématique, la Lange 1… Ce que j’ai fait et qui m’a évité la frustration d’avoir en fin de compte un modèle qui ne correspondait pas à mon premier choix. »

Les histoires derrière les montres

Ses priorités ont changé au cours des années. La famille, les voitures de sport, la photographie, la musique et les bons vins accaparent maintenant le temps qu’il dédiait exclusivement à collectionner des montres. « Il va sans dire que j’ai acheté certaines montres en considérant leurs éventuelles ventes futures », explique-t-il. Aujourd’hui, Robert Brenner possède une Richard Lange Boutique Edition en or blanc et une Rolex Submariner 114060 « parce qu’au bout du compte je n’ai qu’un poignet pour porter une montre et seulement deux scénarios disponibles : soit un modèle qui correspond à mon amour des beaux garde-temps, soit une montre robuste et adéquate au quotidien ». La Rolex 1675, cadeau de son père, est toujours en sa possession, destinée un jour à son fils. « Une collection de montres plus conséquente serait un luxe et aujourd’hui ma petite collection, restreinte à deux montres, me satisfait. C’est exactement ce que je veux : posséder des montres de qualité et lisibles. Et s’il ne pouvait y avoir qu’une seule belle pièce, ce serait une Lange. Celle que je possède est ma quatrième montre de la collection Richard Lange. Elle n’est pas criarde ; elle est plutôt conventionnelle avec un design classique ; et elle possède un superbe mouvement sans complications avec trotteuse centrale. Tout l’intérêt est dans une chronométrie précise couplée à un haut niveau de finition. C’est une montre d’observation pour le poignet. Peut-être que cela entre en résonance avec mon métier de médecin, de scientifique, car ces éléments correspondent à ce que j’aime et recherche dans une montre. » Mais il y a plus…

« Le fait que Lange, avec ses propres spiraux, balanciers, échappements… et ses finitions de haute qualité, essaie de réaliser, à une échelle industrielle, ce que Philippe Dufour fait de manière individuelle est très important à mes yeux. Tout aussi important : la relation que j’entretiens avec les représentants et détaillants de Lange, ainsi qu’avec Swiss Watch Repair sur Madison Avenue. Les campagnes publicitaires, les activités promotionnelles et les dîners en ville n’ont que peu d’importance à mes yeux. J’aime connaître les histoires derrière les montres, les gens qui les ont inventées et créées, et l’horloger qui est prêt à m’assister afin de les entretenir correctement. »

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