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Cette douce nostalgie des montres « vintage »
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Cette douce nostalgie des montres « vintage »

mardi, 20 mai 2008
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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6 min de lecture

Les visiteurs du stand IWC au Salon International de la Haute Horlogerie 2008 n’ont pu manquer de tomber sous le charme délicieusement rétro d’un décor conçu comme une réminiscence des époques marquées par les grandes réalisations de la marque : Montre d’Aviateur, Portugaise, Ingenieur…, Autant de modèles sublimés cette année par une collection « Vintage » censée marquer d’une pierre blanche les 140 ans de la manufacture de Schaffhouse (lire encadré).

Ce retour aux sources de Maisons dont on ne compte plus le nombre à revendiquer un passé ancestral ne date certes pas d’hier. Il démontre toutefois que le charme des montres du passé est bien loin de se faner, surtout si ces modèles sont devenus au fil des décennies de véritables icones horlogères à l’image de la Fifty Fathoms « remotorisée » l’an dernier par Blancpain ou de la montre Polaris rééditée cette année par Jaeger-LeCoultre en deux versions différentes, parfaitement identiques aux originaux datant de 1965 et 68.

Mais si ces montres vintage se doivent de respecter à la lettre les codes esthétiques des époques précédentes, elles n’en intègrent pas moins les derniers développements technologiques de cette industrie. Pour la montre Tribute to Polaris par exemple, la manufacture du Sentier l’a dotée du nouveau calibre 956 avec un mécanisme à sonnerie constitué d’un timbre suspendu au fond du boîtier, masse oscillante équipée de billes en céramique pour éviter toute lubrification et réserve de marche de 45 heures. A la place du fameux fond original en trois parties, le premier pour la résonnance, le deuxième pour l’étanchéité et le troisième, ajouré, pour éviter l’étouffement du son, Jaeger-LeCoultre a doté ses deux nouvelles versions d’un fond d’étanchéité faisant également office de caisse de résonnance grâce au timbre suspendu et d’un deuxième fonds ajouré de 16 ouvertures rondes afin de rester rigoureusement fidèle aux originaux. Comme quoi le respect du passé se loge dans les plus infimes détails !

Jules Audemars 30th Anniversary Perpetual Calendar © Audemars Piguet
Jules Audemars 30th Anniversary Perpetual Calendar © Audemars Piguet
Le quartz a du bon

C’est assurément la déferlante du quartz dans les années 70 qui a donné le coup d’envoi à cet engouement pour la montre vintage. Déconcertés par l’arrivée de pièces horlogères d’une précision diabolique mais aux formes résolument modernes, voire avant-gardistes, les amateurs de garde-temps mécaniques ont eu beaucoup de difficulté à se reconnaître dans ces montres bon marché, peu enclins à céder au chant des sirènes du tout électronique. Le problème, c’est que les professionnels helvétiques ont préféré faire la sourde oreille à cette clientèle aux goûts passéistes, davantage intéressés à battre les Japonais sur leur propre terrain plutôt que de miser sur leurs forces intrinsèques. Les belles mécaniques se sont ainsi retrouvées pour la plupart reléguées dans les tiroirs des maisons horlogères, prélude à la disparition de nombre de manufactures dans le pays.

Dans ces circonstances, les aficionados n’ont eu guère d’autre choix que de s’intéresser à des pièces dites « vintage », dont la date de fabrication est comprise entre les années 1910 et 1970, avant la déferlante du quartz. Les montres mécaniques ont ainsi commencé à perdre leur caractère purement fonctionnel pour devenir des objets plus ou moins rares, suscitant un intérêt grandissant auprès d’un public averti. C’est là que les collectionneurs sont entrés en jeu avec une nette préférence pour les marques qui ont toujours fait la part belle à une production classique comme Patek Philippe, Rolex ou Audemars Piguet. Des collectionneurs qui ont fait des ventes aux enchères leur terrain de chasse favori. Ces quinze dernières années, les coups de marteau des commissaires-priseurs spécialisés en horlogerie ont ainsi pris une telle résonnance que les Maisons auraient dû être aveugles et sourdes pour ne pas s’apercevoir que cet amour immodéré pour la mécanique horlogère de grand-papa gagnait sans cesse en importance. De là à revisiter leurs archives, le pas était vite franchi.

Le passé, source inépuisable d’inspiration

En lançant sa New Vintage 1965 il y a quelques années, Zénith proposait une montre « campée entre hier et aujourd’hui qui saute aisément 40 ans d’histoire, confirmant que le beau n’a pas d’âge ». Fidèles à ce principe, la plupart des manufactures se sont engouffrées dans la brèche. L’histoire horlogère récente est ainsi émaillée de grandes résurrections. A l’image de la montre Reverso de Jaeger-LeCoultre, un modèle datant des années 30 développé pour les joueurs de polo, à la base du renouveau de la marque. Idem pour la montre Radiomir de Panerai, une montre mise au point pour les nageurs de combat italiens de la deuxième Guerre mondiale. Audemars Piguet, de son côté, n’a pas hésité à baptiser du nom de ses fondateurs Jules Audemars et Edward Piguet ses deux collections vintage. Tag Heuer n’est pas moins bien loti pour disposer d’une véritable icône horlogère avec la Monaco, premier chronographe équipé du mouvement Chronomatic et d’un boîtier carré, sublimé par Steve McQueen dans « Le Mans ». Sans oublier la collection Vintage 45 de Girard-Perregaux, lancée en 1995, à l’inspiration art déco et enrichie cette année d’un modèle heures et minutes décentrées.

New Vintage 1965 © Zenith
New Vintage 1965 © Zenith

Les amateurs du genre ont ainsi largement répondu à l’appel, retrouvant dans ces garde-temps « vintage » cette senteur enivrante de la « grande époque ». Et s’il ne s’agit là que d’une impression, elle est suffisamment forte pour que les maisons horlogères continuent d’y répondre. Après tout, en matière de mouvement mécanique tout a déjà été inventé, dit-on à l’envi. Pourquoi ne réinventerait-on pas des formes et des émotions du passé ? L’horlogerie mécanique, c’est aussi cette part de rêve…

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