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« Chaud devant ! »
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« Chaud devant ! »

mardi, 4 octobre 2022
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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6 min de lecture

Lors du Watch Forum organisé sur le thème du développement durable par Watches and Culture, pôle culturel de la Fondation de la Haute Horlogerie, il y a été évidemment question du changement climatique. Etat des lieux.

Depuis la COP26, plus personne n’ignore les « bandes du climat » ou climate stripes du climatologue britannique Ed Hawkins. Ces rayures allant du bleu « glacial » au rouge « suffoquant », qui représentent 170 ans de réchauffement climatique d’un seul coup d’œil, ont en effet servi de symbole lors de cette 26e conférence des Nations unies sur le climat tenue en novembre 2021 à Glasgow. Basées sur les données issues des différentes organisations météorologiques nationales, ces bandes, analogues à celles que l’on retrouve sur tous les produits de consommation, servent à illustrer les anomalies du climat année après année. Plus les températures sont au-dessous de la moyenne calculée depuis 1900, plus la bande sera bleu foncé ; à l’inverse, plus elles sont au-dessus, plus la bande apparaît en rouge vif. Le verdict est sans appel : les barres rouges s’accumulent dès que l’on entre dans le IIIe millénaire, laissant entrevoir l’étuve que sera bientôt la planète Terre si le rythme actuel du réchauffement se poursuit.

Net zéro

C’est en affichant ces bandes du climat qu’Andrew Prag, Consultant senior auprès de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), a entamé sa présentation sur le climat lors du Watch Forum. Avec le développement durable comme thématique déclinée tout au long de la journée, cette rencontre organisée par Watches and Culture avait pour but d’en cerner les défis pour inciter la branche horlogère à l’action. C’est donc avec un panel sur le réchauffement climatique que l’état des lieux a commencé. « Actuellement, nous connaissons une augmentation moyenne des températures de 1,2 °C par rapport à celles enregistrées avant la révolution industrielle, exposait Andrew Prag. Or les conséquences physiques du réchauffement, nous les subissons déjà, notamment avec des dômes de chaleur extrême, la fonte des glaciers et la hausse du niveau de la mer, les sécheresses, les incendies, les ouragans… Autant de changements irréversibles à l’impact global ! Qu’en sera-t-il avec une augmentation moyenne de 1,5 °C, comme le veulent les accords de Paris, si tant est que nous arrivions à atteindre cet objectif ? »

Agir sur le climat est bénéfique pour l’économie.
Andrew Prag

Dans ce contexte, c’est la solution du « net zéro » qui est largement mise en avant. Mais que signifie cet objectif « zéro émission nette » à l’horizon 2050 ratifié dans le cadre des accords de Paris et que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) met en avant pour stabiliser les températures mondiales ? Étant donné que la Terre est sensible aux modifications des taux de CO₂, de méthane et d’autres gaz à effet de serre dans l’atmosphère, il est indispensable de diminuer ces émissions jusqu’à retrouver l’équilibre. Le concept zéro émission nette signifie dès lors que toutes les émissions de gaz à effet de serre produites par l’activité humaine doivent être suffisamment réduites pour que le bilan climatique net de la Terre soit équivalent à zéro après déduction des diminutions naturelles et artificielles de CO₂. L’activité humaine serait alors climatiquement neutre et la température mondiale se stabiliserait. « Lors de la dernière COP26, de nombreux gouvernements ont rejoint les premiers signataires des accords de Paris et souscrit à cet objectif du « net zéro », poursuivait Andrew Prag. Mais la mise en œuvre immédiate des mesures qui permettraient d’y parvenir fait encore largement défaut. Or nous savons pertinemment que des réductions rapides d’émissions sont nécessaires. » Pour finir toutefois sur une note positive, Andrew Prag a insisté sur un point essentiel : « Agir sur le climat est bénéfique pour l’économie. La décarbonisation implique en effet une autonomie énergétique dont personne ne se plaindrait aujourd’hui ! »

Quantifier pour avancer

Mais pour agir sur le climat via la réduction des émissions de carbone, encore faut-il avoir les bons outils pour le mesurer, notamment auprès des entreprises, en sachant par exemple que, dans l’industrie de l’horlogerie et de la bijouterie, ce sont les émissions du scope 3, les plus difficiles à quantifier, qui en représentent l’essentiel (70 à 100 %). Par émissions du scope 3, on entend les émissions de gaz à effet de serre qui ont lieu en amont ou en aval de l’entreprise et de ses émissions directes (scope 1) et indirectes liées à sa consommation énergétique (scope 2). Ces émissions couvrent ainsi celles liées à l’extraction minière et donc à la chaîne d’approvisionnement, à l’achat de produits et services, aux déplacements professionnels, au recyclage des produits ou aux investissements, par exemple. Dans cette optique d’actions sur le climat, c’est la norme SBTi qui est aujourd’hui en train de s’imposer. « Mis au point par un groupe d’organisations non gouvernementales comptant le WWF, le Carbone Disclosure Project et le World Resources Institute en partenariat avec le Pacte mondial des Nations unies, l’initiative Science Based Targets – SBTi repose sur la volonté de transposer les accords de Paris en normes mesurables », expliquait McKenna Smith, Target Validation Manager auprès de la SBTi.

Dans l’optique des actions sur le climat, c’est la norme SBTi qui est en train de s’imposer.

Avec la SBTi, chaque entreprise peut fixer des objectifs climatiques fondés sur la science et définir à quel rythme et comment elle souhaite réduire ses émissions pour atteindre l’objectif « zéro émission nette » d’ici à 2050. Elles ont entre 5 et 10 ans pour y parvenir. Les entreprises atteignent ainsi leurs objectifs climatiques de manière autonome, en préservant leur compétitivité et sans se voir imposer des obligations d’État. « En ce qui concerne les émissions du scope 3, la difficulté consiste souvent à pouvoir récolter les données dans un environnement peu transparent, comme c’est notamment le cas pour ce qui est de l’extraction de pierres et métaux précieux, où les achats ne se font pas directement, précisait McKenna Smith. Si l’on veut obtenir des données fiables pour commencer à mesurer et quantifier, les actions collectives et les collaborations peuvent être une très bonne solution. » Impact positif des mesures « climatiques » sur la bonne marche de l’entreprise, actions collectives qui permettent d’avancer plus vite, implication de la compagnie dans son ensemble sur des objectifs mesurables en matière de durabilité : les solutions qui voient le jour sont de celles qui incitent à aller de l’avant.

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