Complications féminines : le fond et la forme

Ce que les femmes portent aujourd’hui au poignet en dit long sur l’évolution de leur place dans la société. Présentes sur tous les fronts, capables de concilier carrière professionnelle et vie familiale, fortes d’un véritable pouvoir d’achat, au même titre que les hommes, elles ne se contentent plus d’une offre horlogère centrée sur la pure esthétique. L’or, les diamants et la nacre, certes, mais pas seulement.

On a ainsi assisté ces 20 dernières années à la mutation d’un pan entier de l’industrie horlogère, à savoir le segment féminin. Du simple bijou capable de donner l’heure grâce à un mouvement à quartz dont les maisons horlogères ont pendant longtemps fait usage à l’attention de leur clientèle féminine, les montres pour dames se dévoilent désormais dans des atours mécaniques que l’on pensait jusqu’ici réservés aux hommes. Les grandes manufactures qui jouent sur les deux tableaux ont donné le ton, à l’image de Girard-Perregaux avec sa fameuse Cat’s Eye ou encore la ww.tc24 Hour Shopping. Nombre de quantièmes annuels ont afflué sur le marché, de même que les phases de lune, complication poétique à souhait, susceptible de plaire aux femmes.

Gourmandise mécanique

Les perles mécaniques dévoilées récemment sont aussi là pour témoigner de cette évolution. Si les chronos sont désormais légion dans les collections, celui dévoilé cette année par Zenith mérite un petit clin d’œil. Le chronographe El Primero 36’000 VPH 38 mm Lady combine le calibre El Primero le plus précis au monde à l’élégance et au raffinement d’un boîtier en or rose serti de diamants, soulignant les couleurs gourmandes d’un cadran chocolat assorti au bracelet marron.

L’année 2011 a également vu une maison comme Jaeger-LeCoultre révéler un grand savoir-faire dans l’art délicat de mêler la haute joaillerie féminine avec des mouvements mécaniques dotés de complications. À l’image des modèles Master Lady Tourbillon ou Master Lady Tourbillon Wild qui mettent en scène le temps délivré par le célèbre Calibre Jaeger-LeCoultre 978. Quand la première offre une bague de diamants à son tourbillon, la seconde auréole la reine des complications d’un précieux éventail de diamants, de nacre, d’aventurine et de plumes véritables qui se déploient sur le cadran.

Ladies First !

Comment ne pas parler des nouveautés signées Patek Philippe, qui s’avance en véritable précurseur sur le terrain des complications offertes aux femmes ? En présentant la référence 7000 Ladies First Minute Repeater et la référence 7059 Ladies First Split Seconds Chronographe, l’illustre horloger ne s’adresse plus seulement aux femmes désireuses de calquer leurs goûts sur ceux des hommes. Ces deux modèles parlent aux connaisseuses, aux collectionneuses – pourtant encore assez rares d’après les professionnels de la branche –, aux amatrices fortunées qui savent combien ce genre de mécanique est complexe et difficile à mettre au point. La répétition à minutes, considérée comme l’une des complications les plus prestigieuses, trouverait-elle un écho grandissant auprès des oreilles féminines ? Patek Philippe semble tout à fait convaincu que les hommes ne sont pas les seuls à céder à la fascination du ballet d’un tel mouvement. Tout comme à celui qui anime le nouveau chronographe à rattrapante dont la haute complexité technique le classe parmi les grandes complications.

Dans la lignée de ses garde-temps compliqués pour dames proposés ces dernières années – phases de lune, second fuseau horaire, quantième annuel –, la manufacture franchit en effet une nouvelle étape avec ce mouvement de chrono à rattrapante le plus plat du monde, soit 5,25 mm d’épaisseur. Une prouesse technique qui n’omet cependant pas de se draper d’or rose et… de diamants. Le meilleur ami de la femme, selon Marilyn Monroe, a désormais une forte concurrence : un engrenage de roues hautement compliqué et doté d’un fort pouvoir d’attraction qui conjugue le grand art horloger au féminin. Avis aux avant-gardistes…