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Actualités

« Concept watch » : TAG Heuer persiste et signe

vendredi, 14 mai 2010
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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6 min de lecture

Pour son 150e anniversaire, la Maison frappe un grand coup avec la première ébauche d’un mouvement à échappement sans spiral. Une véritable révolution dans l’univers horloger. Le calibre 1887 complète la donne. (Voir les films.)

Décidément, TAG Heuer a le don d’arriver exactement là où personne ne l’attend. D’autant que son 150e anniversaire méritait bien une nouvelle exploration des chemins de traverse dont la Maison est coutumière. Autant dire qu’elle n’a pas déçu lors de la dernière édition de Baselworld en présentant son concept  » Pendulum « , en référence à l’horloge à pendule de Christian Huygens réalisée en 1657 sur la base des travaux de Galilée, une innovation majeure de l’époque. De telles références ne sont d’ailleurs pas fortuites. La TAG Heuer Pendulum Concept représente à ce jour le premier prototype d’une montre dont l’organe réglant est dépourvu de spiral, cette pièce essentielle de tout garde-temps qui est certainement un des enjeux stratégiques majeurs de la profession. En un mot, TAG Heuer s’est mis en tête de retravailler le Graal de l’horlogerie.

TAG HEUER – Pendulum

Un spiral, pourquoi faire ?

En 2004, quand la Maison est arrivée avec sa nouvelle vision du train de rouage traditionnel via une transmission par courroie au sein de sa fameuse V4, les observateurs ont crié au génie. Au fil des ans, cet enthousiasme s’est toutefois largement émoussé vu les difficultés rencontrées pour stabiliser le mouvement. TAG Heuer n’a toutefois pas abandonné la partie, faisant appel aux compétences les plus pointues pour arriver à ses fins. Les esprits chagrins ont ainsi dû déchanter : les 150 pièces de la V4 sont quasi toutes livrées. Cette opiniâtreté est aujourd’hui clairement perceptible avec cette nouvelle pièce révolutionnaire. Tout n’est certes pas au point mais la démarche vaut une chandelle en or massif tant elle ouvre de nouvelles perspectives aux calibres du troisième millénaire.

Les quatre grands principes des montres mécaniques reposent sur le stockage d’énergie dans le barillet, sa transmission par un train d’engrenages, sa distribution grâce à la roue d’échappement et l’ancre et sa régulation via le balancier-spiral selon une fréquence donnée. « Avec la V4, nous avons déjà apporté une première solution au train de rouages rappelle Stéphane Linder, marketing manager de TAG Heuer. C’est pourquoi, pour notre 150e anniversaire, nous nous sommes penchés sur l’étape ultérieure : l’échappement et son principal point faible, à savoir le spiral dont les oscillations sont déterminantes pour la précision des montres. Des percées majeures ont certes été réalisées dans ce domaine, notamment grâce à l’Elinvar, matériau composite relativement insensibles aux écarts de température datant de 1920, puis avec le silicium. Cela dit, on a toujours à faire à des spiraux sur lesquels la gravité et les chocs ont une influence néfaste, sans parler des difficultés majeures à les produire de manière industrielle. D’où notre décision de nous passer de spiraux avec cette questions lancinante : par quoi les remplacer ! »

Le casse-tête des forces magnétiques

La solution est venue des champs magnétiques et de ses forces attractives et répulsives, soit exactement la transmission d’énergie nécessaire à l’oscillation du balancier via l’ancre et la roue d’échappement, grâce à deux aimants sur le rotor et deux sur le stator. « Le ressort mécanique est ainsi remplacée par un « ressort » magnétique », précise Stéphane Linder. Premier problème : si un spiral de qualité et bien réglé fourni une énergie linéaire, la courbe de force des aimants n’est pas constante. Pour pallier à cette première difficulté, TAG Heuer a travaillé avec l’Institut de microtechnique de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne afin de déterminer la forme optimale des aimants de manière à corriger ce « défaut » intrinsèque pour retrouver une force constante. Après trois ans de travail, pari tenu. La TAG Heuer Pendulum Concept au 43’200 alternances/heure fonctionne à pleine satisfaction, comme le constate volontiers Stéphane Linder en contrôlant régulièrement la marche du mouvement équipant pour l’instant une Grand Carrera.

« Nous éliminons le problème de gravité, celui des chocs et de la lubrification des composants, sans parler des facilités d’usinage et de fabrications par rapport aux spiraux traditionnels, poursuit-il. A première vue, cela pourrait sembler génial mais il faut savoir que les aimants sont sensibles à la température ambiante. En d’autres termes, les champs magnétiques varient en fonction du chaud et du froid. Pour nous, il s’agit maintenant de résoudre cette question, soit par des poudres d’aimant, soit par des alliages permettant de compenser mécaniquement ces écarts de température, probablement la solution le plus difficile » Mais le Graal est à portée. Connaissant TAG Heuer, la Maison saura certainement le saisir, question de temps, une notion chère à la marque. D’autant que le spectre des alternances permis par cette application des champs magnétiques ouvre toute grande la porte aux applications les plus folles.

Le calibre 1887

L’exclusivité du « Pendulum » ne doit toutefois pas cacher le métier de base de TAG Heuer consistant à produire des garde-temps de qualité mais dans des volumes considérables. « Nous sommes à la pointe des mouvements chronographe avec des besoins de capacités industrielles importants, commente Stéphane Linder. Il nous fallait donc assurer cette production en faisant le choix d’un mouvement de qualité. Le calibre 1887 est ainsi doté d’une version revisitée du pignon oscillant, invention brevetée de la Maison en 1887 qui permet le démarrage du chronographe en moins de 2 millièmes de seconde, et d’une roue à colonne, signe distinctif des chronographes de qualité qui, dans notre version Carrera compte 320 composants, une complication en soi. »

TAG Heuer a ainsi conçu les choses en grand : CHF 20 millions d’investissement, un nouveau centre de production à Cornol, une automatisation des processus des plus poussée, sans céder aux contrôles qualité, pour un prix public des plus agressif à CHF 3’900.-. Le gros lancement commercial pour cette année anniversaire de TAG Heuer. La Maison a-t-elle pris des raccourcis pour y parvenir ? Elle avoue aujourd’hui volontiers avoir racheté des patentes liées à la propriété intellectuelle appartenant à Seiko pour son mouvement TC78, qu’elle a entièrement revisité. « Un excellent calibre qui nous a permis de gagner trois ans de développement », explique pragmatique Stéphane Linder. Il suffisait de le dire !

TAG HEUER – Calibre 1887

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