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Développement durable : les horlogers passent à la pratique
Economie

Développement durable : les horlogers passent à la pratique

mercredi, 27 février 2013
Par Quentin Simonet
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Quentin Simonet

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7 min de lecture

Voyage dans le ciel, sur la terre et sous les mers avec Omega, Piaget et Jaeger-LeCoultre.

Il existe autant d’entreprises de par le monde que de politiques en matière de développement durable et de responsabilité sociale. L’horlogerie ne déroge pas à la règle, apportant sa pierre à l’édifice, même si le chantier de construction peut parfois sembler quelque peu chaotique. En tout état de cause, le secteur a le mérite de s’engager. Pour être en mesure de créer de la valeur actionnariale, une firme doit impérativement se mobiliser en faveur de la société dans laquelle elle agit, aime à répéter Peter Brabeck-Letmathe, président de Nestlé.

S’il n’existe pas de définition universelle de la responsabilité sociale des entreprises, les experts s’accordent à dire qu’il en va essentiellement de pratiques volontaires. D’où leur implication dans des actions sociales, sociétales et environnementales, quand bien même leur objectif principal vise avant tout la croissance des bénéfices. Pour Josh Makower, professeur à l’Université de Standford, « la responsabilité sociale traduit la conviction profonde de certains dirigeants d’entreprise selon laquelle celles-ci peuvent et doivent jouer un rôle qui ne se limite pas à maximiser leurs profits ». En d’autres termes, l’entreprise ne se considère pas redevable seulement envers ses seuls actionnaires mais également face à ses employés, clients, fournisseurs et sous-traitants. En bref, vis-à-vis de communautés au sens large qui lui permettent d’exister.

Omega se met en Orbis

Dans ce registre, l’horlogerie joue pleinement son rôle. Et plus que proportionnellement si l’on en juge par l’exemple de Rolex, qui fait partie des pionniers en la matière. Les esprits chagrins rétorqueront que le secteur dégage des marges suffisantes pour lui permettre de pareils investissements. Débat stérile. On a rarement ou jamais vu des hedge funds gratifier une ONG d’un chèque à plusieurs zéros, s’engager dans la lutte contre les gaz à effets de serre ou financer une école dans les Andes colombiennes. À ce titre, il est bien plus constructif de se plonger dans des cas concrets, horlogers bien sûr, choisis il est vrai au hasard et de manière quelque peu arbitraire tant les exemples sont pléthore.

Omega d’abord. La marque phare du groupe Swatch s’est en effet engagée aux côtés d’Orbis. Point de missions spatiales dans ce cas, comme son nom pourrait facilement le faire croire, mais une organisation à but non lucratif consacrée à la prévention et au traitement de la cécité comme aux soins ophtalmologiques. Sa particularité : l’ONG dispose d’un avion DC-10 remis à neuf, transformé en véritable hôpital, qui peut se poser dans les régions les plus reculées et les plus inaccessibles du globe. Dans le jet, une salle de classe a même été installée. Elle permet d’organiser des conférences et des discussions avec les médecins et de diffuser en direct les interventions chirurgicales qui s’effectuent juste à côté, dans la salle d’opération. Au besoin, ces interventions peuvent aussi être diffusées à l’extérieur de l’avion. Ce dispositif permet à un grand nombre de stagiaires non seulement d’observer les techniques chirurgicales mais aussi de poser des questions par le biais d’un système audiovisuel bilatéral. Et surtout d’apprendre. Depuis sa création, en 1982, Orbis a mené des programmes dans près de 90 pays. Plus de 12 millions d’individus ont reçu des soins médicaux et plus d’un quart de million de professionnels ont été formés en matière de soins ophtalmologiques, l’objectif à terme étant de permettre aux institutions partenaires de prodiguer des soins de qualité abordables, accessibles et durables.

Piaget investit l’Altiplano

De son côté, Piaget a décidé de s’engager en Bolivie. Et dans une région très particulière : l’Altiplano, dénomination qui porte haut les couleurs de la marque pour représenter une de ses collections emblématiques. Rendons à César… « Notre démarche, empreinte de philanthropie et à but humanitaire, vise à rendre à l’Altiplano, région très isolée et défavorisée, un peu de ce qu’elle a donné à Piaget », explique Philippe Léopold-Metzger, CEO de la marque genevoise. Pour quelle démarche concrète ? Relier par Internet cinq sites médicaux permettant de déployer des outils de télé-expertise et de télé-échographie afin d’assurer la formation nécessaire du personnel de santé chargé de recevoir les patients. Cette mise en réseau permet ainsi de connecter les professionnels de la santé de La Paz et de Copacabana avec ceux de trois hôpitaux reculés de l’Altiplano.

Piaget a décidé de s’engager en Bolivie. Et dans une région très particulière : l’Altiplano © Piaget

Piloté par le professeur Antoine Geissbuhler, médecin-chef du service de cybersanté et de télémédecine aux HUG , le projet a été mené à bien entre juin et décembre 2011 : les connexions par satellites et paraboles sont désormais assurées, le matériel est installé et les sites sont opérationnels. Pour Antoine Geissbuhler, « ces outils de télémédecine améliorent la prise en charge des patients en facilitant le transfert d’information et d’expertise sans avoir à transporter ni le patient ni le médecin spécialiste ». À terme, l’objectif consiste à poser les jalons d’une stratégie nationale de télémédecine dans tout le pays, l’un des plus pauvres du monde malgré ses richesses en matières premières. « Le but est de rompre l’isolement de certains centres qui deviennent des déserts médicaux », expliquait alors le professeur Geissbuhler.

L’immersion de Jaeger-LeCoultre

Qui dit « développement durable » pense immanquablement aux océans menacés, une cause chère à Jaeger-LeCoultre, partenaire de Tides of Time, programme du patrimoine mondial marin aux côtés de l’International Herald Tribune et de l’Unesco. Tout a commencé en 2007, lors du lancement de la montre de plongée Master Compressor Diving, synonyme d’une prise de conscience de la fragilité de ces écosystèmes et de l’urgence d’en préserver la biodiversité. Jaeger-LeCoultre décide alors d’apporter son soutien à la défense et à la protection des sites marins. L’engagement de la grande Maison en faveur de cette cause écologique s’inscrit dans la durée, un critère essentiel pour une marque horlogère qui n’a cessé de privilégier un développement harmonieux et un impact environnemental aussi faible que possible.

De nombreux sites ont déjà bénéficié du programme Tides of Time, comme les îles Galápagos (Équateur), le récif de la barrière du Belize, le parc marin du récif de Tubbataha (Philippines) ou encore le sanctuaire des baleines d’El Vizcaíno (Mexique) et la Grande Barrière de corail (Australie). Il est en effet urgent d’agir. Un seul exemple : en raison des tempêtes, de la prédation des étoiles de mer et du réchauffement climatique, le récif australien a perdu plus de la moitié de ses prairies coralliennes au cours des 27 dernières années. Une détérioration qui pourrait se poursuivre dans les mêmes proportions d’ici à 2022 si rien n’était fait, selon l’Institut océanographique d’Australie. Le temps est compté…

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