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Grand Prix d’Horlogerie de Genève 2013, peut encore mieux...
Economie

Grand Prix d’Horlogerie de Genève 2013, peut encore mieux faire

mardi, 26 novembre 2013
Par Thierry Brandt
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Thierry Brandt

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5 min de lecture

À défaut de déchaîner l’enthousiasme, la 13e édition du Grand Prix d’Horlogerie de Genève s’est révélée plus intéressante que prévu en distinguant, à côté des grandes marques comme Girard-Perregaux, A. Lange & Söhne, Chopard, Zenith ou Chanel, une jolie brochette de créateurs indépendants et originaux comme Philippe Dufour, Romain Gauthier, Kari Voutilainen et Vianney Halter. Cela dit, il y a toujours trop de grands absents.

Le Grand Prix d’Horlogerie de Genève, c’est avant toute chose un événement mondain auquel la profession se rend autant pour papoter autour d’une flûte de champagne que pour célébrer des produits, aussi merveilleux soient-ils. Et pourquoi pas, après tout. C’est ce qui fait parfois le charme de ce genre de rendez-vous. Cela dit, par la force des choses, distinguer des montres et des horlogers, c’est moins glamour que des acteurs et des films à Hollywood. Pas de jolis garçons bronzés et ni de décolletés vertigineux pour se rincer les mirettes. Encore moins d’envolées lyriques, de tirades burlesques ou de coups de théâtre fumants. Assister à la remise de 15 prix à la queue leu leu, c’est se laisser assez rapidement gagner par l’ennui, malgré les efforts des uns et des autres.

À boire et à manger

Côté présentation, mention bien tout de même à Frédéric Beigbeider, qui officiait comme maître de cérémonie pour la deuxième fois. Sa désinvolture décalée et son esprit de dandy parisien nous changent en tout cas des genevoiseries à deux balles de l’avocat et conseiller national Christian Lüscher. Côté discours officiels, rien à signaler, sinon les banalités d’usage. À ce petit jeu-là, Sandrine Salerno, la maire de Genève, a rivalisé avec Ueli Maurer, le président de la Confédération. C’est dire. Le seul à sortir du lot fut, comme de coutume, Pierre-François Unger, le conseiller d’État genevois sortant.

Côté prix maintenant, que faut-il penser des choix qui ont été faits ? D’une part − c’est une constante −, il y a toujours trop d’absents importants pour que le GPHG occupe la place qu’il mérite dans le calendrier annuel. Pas trace, comme d’habitude, des marques du Swatch Group, ni de Cartier, ni de Jaeger-LeCoultre, ni de Vacheron Constantin, ni de Rolex, ni de Patek Philippe, pour ne citer que ces fleurons. La règle du concours, qui oblige chaque marque à faire acte de candidature en envoyant elle-même un dossier à la fondation organisatrice, sera-t-elle revue un jour ? Le point est toujours en discussion.

Le jury a fait preuve d’originalité et d’indépendance.
Jury perspicace

Que dire enfin des lauréats ? C’est tout de même la bonne surprise de ce millésime 2013 : le jury a fait preuve d’originalité et d’indépendance, en privilégiant notamment des créateurs d’exception, dont Philippe Dufour, le vieux briscard de la Vallée de Joux (Prix spécial du jury pour l’ensemble de sa carrière), l’un de ses fils spirituels, Romain Gauthier (Prix de la Complication homme, Logical One), Vianney Halter (Prix de l’Innovation, Deep Space Tourbillon) et Kari Voutilainen (Prix de la Montre homme, V-8R). En bonne logique, il n’a pas oublié non plus les marques indépendantes, petites ou grandes, telles la genevoise Chopard (Prix de la Montre joaillerie, Heure du Diamant), l’autrichienne Habring (Prix de la Petite aiguille, Jumping Second Pilot) et la belge Ressence (Prix de la Révélation horlogère, Type 3 – Le Scaphandrier). Tout cela sans faire l’impasse sur les grands horlogers de prestige.

Des hommes et des montres

À cet égard, les Allemands de A. Lange & Söhne se sont taillé la part du lion en raflant deux prix (Prix de la Grande Complication, 1815 Rattrapante Quantième Perpétuel, et Prix du Public pour le même modèle). Quant à l’Aiguille d’Or, le Graal du concours, elle a été attribuée de manière fort judicieuse à Girard-Perregaux pour son Échappement Constant L.M. Un prix qui couronne un travail plus qu’intéressant sur l’un des organes clés de la montre mécanique. Comme quoi le jury n’a pas manqué non plus d’éclectisme et d’internationalisme.

Le mot de la fin ? On l’attribuera à Stéphane Linder, le nouveau patron de TAG-Heuer (marque lauréate de l’Aiguille d’Or en 2012), pour cette déclaration recueillie à l’issue de la cérémonie : « Je ne sais pas si ce verdict va fâcher ou non les grandes entreprises qui sont peut-être moins présentes dans le palmarès cette année que les précédentes. Mais cela démontre en tout cas que le jury, en toute liberté, a voté avant tout pour des hommes et des montres, et non pour des marques. »

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