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Heureux qui comme Ulysse…
Economie

Heureux qui comme Ulysse…

mardi, 4 décembre 2012
Par Quentin Simonet
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Quentin Simonet

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5 min de lecture

L’horlogerie met le cap vers de nouveaux territoires, ces pays qui feront parler d’eux dans cinq ans, peut-être dix. Des nations pas encore officiellement qualifiées d’émergentes mais qui le deviendront forcément un jour.

Explorer le temps et l’espace en reculant les limites, en élargissant l’horizon, en anticipant un avenir différent. Explorer mais aussi observer, défricher ou encore prospecter, sillonner, voyager… Tel Ulysse qui découvre le monde au cours de son périple vers Ithaque, sa terre d’origine, l’horlogerie a pris son bâton de pèlerin non sans avoir examiné minutieusement la carte des nouveaux pays, ces petits ou grands confettis si exotiques. Des pôles aux tropiques, du capricorne au cap Horn, elle s’est imprégnée de nouvelles senteurs et de nouvelles saveurs pour mieux repousser ses limites, prolonger son regard vers des pays pleins de promesses et de magie. Aucune frontière, aucune limite. Aucun marché n’est à négliger, tonnent aujourd’hui les CEO des entreprises horlogères, eux qui parcourent des milliers de kilomètres par année pour mieux s’imprégner des couleurs locales, des particularismes régionaux, selon le fameux adage « Think global, act local ». Aussi les marques prospectent-elles toujours plus loin, semant des graines qui, sans nul doute, écloront un jour.

Une ère de grandes explorations

L’horlogerie est ainsi entrée dans une nouvelle ère de grandes explorations. Elle a par exemple déjà pris place dans ces villes chinoises inconnues sous nos latitudes, pourtant fortes de plusieurs millions d’habitants. Ces cités appelées « second », « third », voire « fourth “tierˮ » par les économistes. Une dénomination qui reflète bien mal le potentiel horloger qui en découle. Sont venus s’ajouter des lieux improbables, comme des boutiques à 3’000 mètres d’altitude, des points de vente saisonniers, des « concept stores » évanescents, des magasins sur des bateaux… Sans oublier ces boutiques désormais implantées dans des cités tout droit sorties des ouvrages du voyageur au long cours Nicolas Bouvier, les horlogers traçant leur propre route de la soie vers les anciennes républiques de l’ex-bloc soviétique comme le Tadjikistan ou l’Ouzbékistan.

En attendant que les promesses de gigantesques marchés comme l’Inde ou le Brésil se matérialisent, question de venir à bout des barrières tarifaires et d’infrastructures défaillantes, cap est déjà mis sur ces pays qui feront parler d’eux dans cinq ans, peut-être dix. Ces nations pas encore officiellement qualifiées d’émergentes mais qui le deviendront forcément un jour. À commencer par les Philippines. Hublot a ainsi pris pied à Manille, capitale flamboyante et chaotique de l’archipel. Sa boutique de 40 m2 vient d’ouvrir dans le nouveau centre commercial Bonifacio High Street Central, le plus beau de la ville, dit-on. Aménagée sur la base du concept « Hublot Black », elle a été lancée avec l’appui d’un partenaire local, Lucerne Jewellers, avec qui la marque, aux mains de LVMH, travaille depuis de nombreuses années.

Du Pakistan au Pérou

Et que dire de TAG Heuer, qui, avec Daya Group, vient d’inaugurer un point de vente à Téhéran en Iran, le troisième plus grand de son réseau mondial fort de ses 160 m2. Une nouvelle boutique qui suit de peu celle ouverte à Surabaya, deuxième ville d’Indonésie, et celle de Karachi. Il y a dix ans, qui aurait osé prétendre qu’il existait des perspectives horlogères dans la capitale du Pakistan ? Une chose est sûre : la marque ne va pas s’arrêter en si bon chemin. L’objectif à moyen terme est de 300 boutiques dont quatre en Suisse et une quarantaine en Chine, selon Jean-Christophe Babin, président et CEO de la société.

Les Péruviens sont des épicuriens, amateurs de belles choses.
Antonio Calce

Corum complète également son tour du monde. La marque vient de jeter l’ancre au Pérou, autre lieu inédit pour les horlogers. Son CEO Antonio Calce est des plus affirmatifs : « Les Péruviens sont des épicuriens, amateurs de belles choses. Cette escale apparaissait donc comme une étape obligée dans la stratégie de développement de Corum en Amérique latine. Le Pérou, pays qui me tient particulièrement à cœur, est un marché en pleine expansion. » Dans ce contexte, si l’on peut s’attendre à une reprise hésitante et inégale de l’économie mondiale, l’horlogerie, elle, ne doute pas. Comme la croissance ne tombe pas du ciel, il convient d’aller la chercher et l’entretenir, la choyer et pourquoi pas la dupliquer. Les horlogers suisses l’ont bien compris. Heureux qui comme Ulysse…

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