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Immersion horlogère chez Jaeger-LeCoultre
Culture

Immersion horlogère chez Jaeger-LeCoultre

jeudi, 30 septembre 2021
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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6 min de lecture

« La Grande Maison » de la Vallée de Joux peaufine ses relations clients en proposant une série d’expériences originales au cœur de sa manufacture. Réunies sous l’intitulé « L’Atelier d’Antoine* », ces visites du site et ateliers didactiques plongent les visiteurs dans l’univers unique de la Haute Horlogerie. Reportage.

Quand on a l’insigne honneur d’avoir à sa disposition une manufacture horlogère parfaitement intégrée, une des très rares réunissant l’ensemble des métiers sous un même toit, autant en profiter. Ou, plutôt, autant en faire profiter ces clients avides d’en connaître toujours plus sur les arcanes de la Haute Horlogerie. Pour Jaeger-LeCoultre, qui emploie 1 200 personnes sur son site de production au cœur de la Vallée de Joux, fief de la mesure du temps, cette situation unique méritait bien un concept d’exception devant répondre au nouveau diktat de la profession : « l’expérience client ». Chez Jaeger-LeCoultre, la démarche a ainsi pris le nom d’« Atelier d’Antoine », un concept qui regroupe diverses visites thématiques du site et des ateliers d’initiation aux secrets de la mécanique horlogère. Dans le cadre bucolique des bords du lac de Joux, autant dire que ce plongeon dans les méandres des pignons, roues et timbres d’un calibre de montres que l’on s’arrache d’Anchorage à Canberra a tout du voyage initiatique. De ceux que l’on n’oublie pas et qui, précisément, viennent conforter les liens entre la manufacture et ses aficionados. Pari tenu, en quelque sorte…

Photo 1 - L'Atelier d'Antoine -Atelier Découverte

Annoncé l’an dernier, L’Atelier d’Antoine a aujourd’hui pris ses marques avec un premier « atelier découverte » dédié aux montres à sonnerie, une spécialité de la Vallée de Joux qui fait partie de l’héritage de Jaeger-LeCoultre depuis 150 ans. Un second sur la Reverso, qui célèbre son 90e anniversaire cette année, est également agendé pour l’automne, en attendant que divers « master classes » viennent agrémenter le programme. En complément, trois parcours d’une demi-journée dans les dédales de la manufacture proposent de se familiariser avec l’histoire de la Maison et les étapes de fabrication d’une montre, avec les innovations majeures qui ont émaillé son parcours ou avec les métiers les plus techniques et les plus artistiques que Jaeger-LeCoultre s’ingénie à pérenniser. Le programme complet – atelier et visite, toujours prévus en petits comités de huit personnes au maximum – nécessite ainsi une journée. De quoi prendre ses premières marques dans un univers aussi insolite que fascinant.

Pour le néophyte, les montres à sonnerie représentent certainement des garde-temps parmi les plus fascinants à découvrir. Non seulement parce qu’il s’agit de calibres complexes mais également parce qu’elles s’apparentent à de véritables instruments de musique où l’acoustique a autant d’importance que la mécanique. Comme le rappelle l’un des deux experts en charge de l’atelier, « sur 1,2 milliard de montres vendues chaque année, 5 millions sont mécaniques, dont seulement 200 à 300 se voient dotées d’une fonction de répétition minutes. Un nombre qui tombe à une petite dizaine quand on parle de montres à grande sonnerie, soit des garde-temps qui sonnent les quarts au passage avec répétition de l’heure à chaque quart. À ce niveau, plus question de parler business, l’horlogerie devient un art ». Un art qui demande toutefois une maîtrise technique rare dont quelques-unes des particularités vont être disséquées tout au long de cette matinée didactique. À commencer par la différence entre sons et bruits parasites, entre le tic-tac de l’échappement ou le frôlement d’une masse oscillante et le tintement d’une sonnerie Westminster sur quatre timbres. Autrement dit tout y passe, pour bien faire comprendre comment la transmission d’énergie aboutit à la frappe de timbres permettant d’« écouter » l’heure. Sans oublier les « spécialités » de la Maison comme les marteaux à trébuchet, inspirés des catapultes du Moyen Âge, ou le fameux timbre hélicoïdal tridimensionnel de la Master Grande Tradition Répétition Minutes Perpétuelle.

Kyoto 2019, MASTER, grande tradition répétition minute quantième perpétuel_Q52334E1 QP, RM, GT

Après la théorie, place à la pratique. Celle que les maîtres horlogers, prototypistes, artisans décorateurs et autres constructeurs, notamment en charge de montres à sonnerie de la Maison, illustrent tout au long de la visite des ateliers de production. On y découvre, par exemple, comment le boîtier de la fameuse Master Grande Tradition Répétition Minutes Perpétuelle a été complètement retravaillé pour intégrer 83 composants et que son timbre hélicoïdal demande pas moins de 15 jours de réglage machine et 3 heures et demie d’usinage à partir d’un bloc de métal dont l’alliage est tenu parfaitement secret. Et la messe n’est pas encore dite puisque, une fois usiné sur une machine à commande numérique 7 axes, le timbre doit encore être peaufiné à la lime sous-binoculaire. Une tâche qui demande encore une journée par timbre. En horlogerie, pas question en effet de brûler les étapes en sachant, notamment, que l’assemblage d’une seule grande complication à sonnerie demande entre 9 et 12 mois d’un travail ponctué de plusieurs montages et démontages pour assurer le bon fonctionnement, la sonorité idéale et la décoration de chaque composant.

La visite se termine par un passage à la Galerie du Patrimoine, un espace muséal qui regroupe les plus belles réalisations de Jaeger-LeCoultre depuis sa création en 1833, ses archives historiques ainsi qu’un atelier de restauration des pièces anciennes. Mais avant de quitter les lieux, une dernière surprise se présente sous la forme de la Reverso Tribute Minute Repeater, une édition limitée de 10 pièces dévoilée en avant-première. Question de démontrer, si besoin était, que la Haute Horlogerie n’est jamais mieux comprise qu’au cœur même de ses fascinants processus de production.

* L’Atelier d’Antoine

Plateforme d’information et e-réservation en ligne : https://online-booking.jaeger-lecoultre.com/

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