Incontournable Chopard

Autant dire que tous les signaux sont au vert, étant donné que l’horlogerie suisse a été confrontée à nombre de défis de taille, à commencer par la force du franc suisse, l’envol des prix des matières premières, couronnés par un environnement macroéconomique des plus incertains. « Au final, à taux de change constants, Chopard a enregistré une croissance de ses ventes de 15 %, déclare Karl-Friedrich Scheufele. Nous ne sommes pas tout à fait revenus au niveau de 2008, mais nous nous en approchons. Ce qui me rassure et m’encourage, c’est que 2011 a été une année bien plus saine, plus représentative et significative qu’il y a trois ans, au plus fort de la bulle horlogère, période de tous les excès. »

Fort de cette assurance, Chopard investit, notamment dans son réseau de boutiques en propre, au nombre de 20 l’an dernier dans la Grande Chine – Hong Kong et Macao compris –, à quoi s’ajoutent 11 nouveaux points de vente sur les autres marchés et une quinzaine de rénovations. Pour l’année en cours, de nouvelles ouvertures sont au programme avec, en point d’orgue, l’extension de la boutique genevoise de la marque, sise rue du Rhône, qui gagnera un étage. Au total, Chopard compte actuellement 131 enseignes propres et environ 1’500 partenaires détaillants.

Fleurier Ébauches est opérationnel

Même souci d’asseoir la marque côté industriel. « Les travaux du site Fleurier Ébauches sont presque terminés, poursuit Karl-Friedrich Scheufele dans son entretien. La production a d’ailleurs déjà commencé. En plus des 4’500 mouvements L.U.C, nous devrions réaliser quelque 5’000 Chopard destinés à nos diverses collections. Nous disposons de trois calibres maison de base, émanant de notre site. Par rapport à Chopard Manufacture, l’approche est différente, très industrielle, et nécessite donc davantage de planification et une gestion logistique optimisée. Une partie des nouvelles collections présentées à Baselworld sera équipée de ces produits. Dans deux ou trois ans en fait, nous escomptons parvenir à une production annuelle de 15’000 à 20’000 pièces. »

Cette montée en puissance s’accompagne bien évidemment d’une vague d’embauche, soit 150 nouveaux emplois en 2011, portant les effectifs de la Maison à 1’965 personnes, et d’investissements massifs : « Production et distribution comprises, nous avons investi CHF 50 millions (USD 55 millions / EUR 41,5 millions) en 2011, précise Karl-Friedrich Scheufele. Chopard va d’ailleurs à nouveau investir 50 millions de francs dans ses capacités cette année. » Sans compter les CHF 10 à 15 millions (USD 11 à 16,5 millions / EUR 8,3 à 12,45 millions) d’ores et déjà prévus pour l’extension du site de Meyrin en 2013, où il est prévu d’ériger un nouveau bâtiment destiné à la fabrication des boîtiers en or, nouvelles créations d’emploi à la clé. Conclusion de Karl-Friedrich Scheufele pour 2012 : « Il pourrait s’agir d’un exercice assez similaire au précédent, également truffé de défis. Il faudra être prêt à faire des ajustements à court terme. »