Dans l’industrie du luxe en général, et dans l’horlogerie en particulier, les causes environnementales à défendre sont pratiquement devenues un passage obligé pour des Maisons soucieuses des questions de développement durable. On ne compte en effet plus les initiatives, notamment celles liées aux océans, visant à préserver les ressources d’une planète malmenée par l’activité humaine. S’agit-il dès lors de démarches marketing adressées aux nouveaux consommateurs de plus en plus sensibles à l’empreinte laissée par les industriels ou d’une réelle conscience écologique de la part de producteurs pour qui l’obsolescence programmée est une preuve de déloyauté ? Si l’on ne peut totalement exclure la première proposition, force est de constater que la seconde prend de plus en plus de relief. Aussi la Maison Panerai peut-elle organiser une « expérience » consistant à accompagner Mike Horn au pôle Nord pour constater les conséquences du réchauffement climatique sans aucun souci de combler les rangs, tout en promettant pour 2021 la première montre recyclée à 100 %.
Un processus sans fin
Pour IWC, la démarche va bien au-delà. La manufacture sise à Schaffhouse depuis ses origines en 1868 a en effet été la première marque horlogère helvétique à se référer aux normes internationales édictées par la Global Reporting Initiative (GRI) pour la publication de son rapport initial sur le développement durable. C’était en 2018 et les objectifs posés étaient déjà ambitieux. « Nous avons alors fait preuve d’une transparence comme aucune manufacture horlogère suisse avant nous, explique Christoph Grainger-Herr, CEO d’IWC Schaffhausen. Le respect de nos engagements nous a rapprochés de nos clients, fournisseurs, communautés et collaborateurs. C’est une expérience vraiment inspirante, et je suis fier de tous les progrès déjà accomplis par IWC. Agir durablement requiert un effort collectif, continu et collaboratif, sans véritable fin. Nous sommes d’ailleurs les premiers à reconnaître qu’il est possible de faire davantage. Nous continuerons ainsi d’assumer notre responsabilité et de favoriser un impact positif. »

Ces déclarations vont de pair avec la publication à fin juillet 2020 du deuxième rapport sur le développement durable de la part d’IWC, une manufacture qui produit des montres « conçues pour durer des génération grâce à l’alliance de techniques traditionnelles et de technologies de pointe qui reflètent une vision à long terme de l’horlogerie ». C’est ainsi l’occasion pour IWC de faire le point sur les objectifs que s’était fixée la manufacture dès fin 2017, non sans cette pointe de fierté relevée par le CEO. La Maison ne s’était-elle pas astreinte à réduire de 10 % ses émissions de gaz à effet de serre et à diminuer de 30 % les poids et volumes de ses emballages, tout en s’efforçant de remplir son rôle d’employeur responsable ? Au rang de ses priorités figuraient en effet une réduction de 10 % du taux d’absentéisme via une promotion de la santé et du bien-être, un respect des parités dans le domaine de la formation et un doublement du nombre d’heures annuelles de volontariat d’entreprise ? Autant de propositions concrètes, autant de défis relevés avec succès. Seule la volonté de doubler la présence féminine au sein des équipes de management aura fait défaut. Qu’à cela ne tienne, l’objectif est reconduit pour les deux à venir.
Chaque décision compte
Là ne s’arrête toutefois pas la démarche à l’horizon 2022. Première marque de luxe à satisfaire les critères du Code de bonnes pratiques fixés par le Responsible Jewellery Council (RJC) et révisés en 2019 – exigences en matière de gestion commerciale et de la chaîne d’approvisionnement –, IWC vise désormais la certification RJC «Chain of Custody » pour ses composants horlogers. L’impact environnemental est également au programme dans le but de s’approvisionner exclusivement en énergie renouvelable partout où la Maison est implantée, d’appliquer un stratégie éco-TIC pour les technologies de l’information et de privilégier les principes liés aux économies circulaires comme la récupération de chaleur générée par la production, le recyclage de l’or ou le développement de matériaux durables. Déjà au bénéfice de la certification « Great Place to Work™ », une première pour une marque horlogère dont 90 % des collaborateurs se sont déclarés fiers de faire partie de la famille IWC, la Maison entend maintenir ce statut. Dans cet ordre d’idées, IWC a clairement l’intention de décrocher la certification Equal Pay qui bannit toute forme de discrimination salariale entre hommes et femmes.

Comme le résume Franziska Gsell, à la tête du marketing d’IWC comme de son Sustainability Committee, « notre engagement à publier des rapports bisannuels sur le développement durable est l’un des moyens qui nous rend responsables de la gestion de notre impact. Nous sommes d’ailleurs déterminés à progresser encore davantage en intégrant de façon permanente la durabilité dans nos processus décisionnels ». Une déclaration suffisamment rare au sein des Maisons horlogères pour faire figure d’exemple.
