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Actualités

IWC veut produire la montre la plus « durable » sur le marché

mardi, 29 mars 2022
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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9 min de lecture

En conversation avec Iris Van der Veken, Directrice exécutive du Responsible Jewellery Council, Christoph Grainger-Herr, CEO d’IWC, livre ses réflexions sur le développement durable et son impact.

« Creating Beautiful », tel est le cycle de conversations tenues par Iris Van der Veken, Directrice exécutive du Responsible Jewellery Council (RJC), avec différents dirigeants du monde de l’horlogerie et de la joaillerie. Relayés par Spotify, ces entretiens cherchent des réponses à cette simple question : « Que se passerait-il au sein de votre compagnie si vous donniez la priorité à la planète et aux personnes qui l’habitent ? » Christoph Grainger-Herr, CEO d’IWC, est le premier à avoir répondu.

Boutique IWC à Zurich
L’importance du développement durable

« Nos montres sont des produits émotionnels, des produits de luxe, donc non essentiels, où tout est une question de plaisir. Le client doit se sentir à l’aise avec nos garde-temps pour en retirer une expérience positive. C’est pourquoi notre vision, chez IWC, est de réaliser les montres mécaniques les plus “durables” sur le marché. Il s’agit bien évidemment d’un processus à long terme, un processus d’amélioration constante, conforme aux objectifs de développement durable que nous nous sommes fixés et qui figurent dans notre rapport 2020. Si l’on regarde en arrière, on se rend d’ailleurs compte que ces préoccupations font partie de l’histoire de la Maison. Lorsque Florentine Ariosto Jones arrive en Suisse en 1868 pour fonder une manufacture de montres, il l’installe au bord du Rhin, là où nous sommes encore aujourd’hui, pour disposer d’une alimentation en énergie d’origine hydraulique. Aujourd’hui encore, notre énergie provient en totalité de la centrale hydroélectrique située à 200 mètres d’ici. Comme on le voit, les notions de durabilité ont accompagné le développement d’IWC depuis plus de 150 ans. Ce qui se reflète dans nos montres, qui, contrairement à de nombreux produits de consommation actuels, vont à l’encontre de l’obsolescence programmée. En ce qui nous concerne, nous garantissons à nos clients de pouvoir entretenir leurs montres, et les réparer si besoin, pour l’éternité. Les montres mécaniques, dont l’énergie provient uniquement d’un ressort remonté à la main ou grâce aux mouvements du poignet, sont par essence des produits durables. Les interrogations du consommateur portent ainsi aujourd’hui surtout sur l’impact que notre industrie a sur l’environnement. Or notre message est clair ! Regardez, voilà un produit qui est dessiné, conçu, fabriqué et assemblé dans un seul centre de production situé au cœur de l’Europe qui crée des emplois et cultive des talents depuis 154 ans. »

Christoph Grainger-Herr, CEO IWC Schaffhausen
La durabilité, un facteur de confiance ?

« Je suis d’accord pour dire que les jeunes générations sont plus sensibles aux questions liées au développement durable, mais ces préoccupations ont aujourd’hui tendance à se généraliser. Ce qui nous incite évidemment à nous poser un certain nombre de questions sur nos modes de vie, surtout en Occident, dont l’impact sur l’environnement est disproportionné. Le Covid a d’ailleurs largement amplifié cette prise de conscience en nous poussant à nous concentrer sur l’essentiel et à nous demander quelle responsabilité nous portons en termes d’impact sur la planète. Dans cet ordre d’idées, chez IWC, nous sommes convaincus de la nécessité d’être ouvert et transparent quand il s’agit de communiquer sur ce que l’on fait et comment on le fait. À l’heure actuelle, tout le monde dit vouloir faire des efforts en matière de durabilité, mais qu’en est-il en réalité ? Chez IWC, nous invitons tout le monde à venir nous visiter, virtuellement ou, encore mieux, physiquement, pour suivre l’entier du processus de fabrication d’une montre. Tout est transparent. Il y a quelques années, nous avons reçu une « bonne note » de la part du WWF dans son rapport sur l’impact environnemental d’une quinzaine de marques de l’industrie horlogère et joaillière suisse. Les questions d’approvisionnement, qui en font partie, sont ouvertement discutées chez IWC avec la presse ou nos clients. Il nous appartient d’ailleurs d’être une sorte de catalyseur envers nos fournisseurs en matière d’innovation durable. Si nous arrivons avec des exigences bien précises, par exemple pour des bracelets durables et recyclés à 100 %, c’est l’occasion de faire bouger les choses pour que les sous-traitants se mobilisent. »

En 2020, IWC a remporté le GEO Award (Global Excellence in Operations) lors de sa première participation au concours industriel Usine de l’Année.
Pour un approvisionnement responsable

« Parmi les objectifs de développement durable de l’ONU sur lesquels nous nous concentrons, il est question d’un approvisionnement responsable qui s’adresse à tous les fournisseurs avec lesquels nous travaillons. Cette démarche s’inscrit dans le cadre du Code des Pratiques (Code of Practices) du Responsible Jewellery Council qu’IWC a rejoint en 2012. En 2020, nous avons été la première marque horlogère à satisfaire aux nouvelles exigences du COP et, en mars 2021, nous avons obtenu la certification RJC de la Chaîne de Traçabilité (Chain of Custody), qui, comme son nom l’indique, sert de point de départ dans la traçabilité des métaux précieux utilisés dans nos garde-temps. Si l’on veut établir une relation de confiance avec le client, ces éléments sont indispensables. Avec des produits comme les montres, qui suscitent de forts liens personnels et émotionnels, le propriétaire doit pouvoir aller au-delà du discours formaté et remonter à la source de chaque composant, idéalement certifié au travers d’une blockchain. C’est le but vers lequel nous tendons, en sachant par exemple que chez IWC la quasi-totalité de l’or que nous utilisons est de l’or recyclé provenant de l’industrie et que nous incitons fortement notre principal fournisseur d’acier à augmenter la part d’acier recyclé dans le métal qu’il nous fournit. Dans le même ordre d’idées, nous éliminons le plastique partout où c’est possible. Les seuls plastiques utilisés sont recyclables et les plus durables possible. Nous avons également mis au point un nouveau concept d’emballage modulaire qui réduit les volumes et donc les émissions liées au transport. Nous n’utilisons que du papier labellisé FSC (Forest Stewardship Council), et nous reconsidérons la manière dont nous organisons nos événements et l’aménagement de nos boutiques. Tout cela dans le but de s’assurer que notre impact environnemental et sociétal soit le plus faible possible. »

En 2021, IWC est à nouveau élue « Great Place to Work® » par ses collaborateurs.
Préoccupations sociales

« Nous vivons dans une petite communauté. Le canton de Schaffhouse ne compte en effet pas plus de 80 000 personnes. Et nous en faisons partie depuis 150 ans, aujourd’hui comme l’un des principaux employeurs de la région. Au-delà de notre participation aux programmes sociaux et aux organismes de bienfaisance de la région, nous voulons également agir en tant que centre de formation pour les jeunes et pas seulement pour des emplois industriels. Il n’est d’ailleurs pas rare que certaines familles qui habitent dans les environs aient des représentants de troisième génération comme collaborateurs d’IWC. Cela me rend particulièrement fier. Personnellement, je suis architecte d’intérieur de formation et j’ai travaillé pendant six ans à la réalisation de la nouvelle manufacture IWC, qui a ouvert ses portes il y a maintenant trois ans. Une manufacture qui incarne notre vision pour les 50 prochaines années et qui est très performante en termes d’environnement professionnel, d’ergonomie, d’efficience et de durabilité, avec un impact considérablement réduit de notre activité de production sur l’environnement. Alors quand je vois des horlogers qui travaillent chez IWC depuis une quarantaine d’années, me dire qu’ils se sentent pleinement investis dans ce nouvel environnement de travail, c’est très gratifiant. »

En 2019, IWC apportait son soutien à Cousteau Divers et son projet d’étude sur les changements climatiques.
Les plus grands défis

En tant qu’horlogers, nous sommes actifs dans un domaine qui dispose de certains avantages par rapport à d’autres industries lorsqu’il s’agit d’adopter les principes du développement durable. Nous sommes en effet assujettis au « Swiss Made », qui se traduit par un approvisionnement de proximité et l’intégration des capacités manufacturières. Les facteurs d’amélioration sont ainsi plus aisés à adopter que pour d’autres secteurs d’activité. Dans cet ordre d’idées, il n’est pas difficile de motiver les collaborateurs à embrasser la cause de la durabilité, comme le démontrent notamment nos programmes de mobilité douce, qui ont un franc succès. Pour ce qui est de la chaîne d’approvisionnement, les choses sont évidemment plus complexes et plus difficiles à anticiper. Prenons un exemple. Pour ce qui est des cuirs que nous utilisons, je pensais qu’il serait très facile d’obtenir des cuirs de veau en accord avec les principes régissant un élevage conforme au bien-être des animaux. Un petit détour par nos campagnes me confortait d’ailleurs pleinement dans cette idée. Or il n’en est rien. Cette filière est totalement étrangère aux questions de contrôle et de traçabilité, si bien que nos exigences vont encore prendre du temps pour être satisfaites, car elles impliquent des bouleversements majeurs dans cette filière. Comme je le disais, cet engagement en faveur de la durabilité est un voyage au long cours !

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