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James Cameron, jamais sans sa Rolex Submariner
Histoires de montres

James Cameron, jamais sans sa Rolex Submariner

vendredi, 5 avril 2019
Par Frank Rousseau
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Frank Rousseau

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8 min de lecture

Producteur d’Alita ou l’histoire d’une teen-cyborg dotée de super-pouvoirs, James Cameron replonge une nouvelle fois dans son univers de prédilection : la science-fiction. Non sans évoquer le monde sous-marin qui lui est cher.

En plein tournage de la saga Avatar, James Cameron, génie du septième art et activiste éclairé lorsqu’il s’agit de la planète, profite de cette interview pour partager son attirance pour les fonds sous-marins et… la Rolex Submariner !

Après avoir vu Alita, on se demande immanquablement à quoi ressemblera notre monde dans cinq siècles et si l’intelligence artificielle contrôlera la destinée humaine…

C’est une question intéressante même si Alita ne parle pas d’intelligence artificielle. Dans ce film, nous montrons des cyborgs possédant des cerveaux humains placés dans un corps-machine. Je pense que dans l’avenir nous verrons de plus en plus de prothèses ultra-sophistiquées reliées au cerveau. Grâce à des signaux envoyés par notre cortex, nous pourrons agir sur la moelle épinière. Les stimuli provoqués permettront ainsi à des personnes paraplégiques ou tétraplégiques de retrouver leur mobilité.

À votre avis, les androïdes menaceront-ils un jour l’ordre humain ?

Personnellement, je pense que la menace est déjà là ! Le problème, c’est que nous refusons de voir les choses en face. Les plus grands experts dans le domaine de l’intelligence artificielle estiment que dans moins de 50 ans l’intelligence d’une machine sera égale à celle d’un humain. Le cerveau des hommes possède près de 100 milliards de neurones. Nous serons dépassés. Je prédis que le XXIe siècle sera dominé par des machines massivement intelligentes. On pourra même loger dans des cerveaux organiques un grand volume de mémoire artificielle. À l’inverse, les cerveaux positroniques pourront aussi accepter des parties d’un cerveau humain. La fusion sera totale. L’ingénierie évolutive permettra d’avancer vers la solution de l’autre grand problème que représente la fabrication d’un cerveau artificiel qui est sa complexité. L’idée est d’adapter une technique de programmation qu’on appelle les « algorithmes génétiques ». Il faudra bien sûr réfléchir aux conséquences qu’aura cette avancée technologique. Nous verrons se dessiner ce que les chercheurs ont d’ores et déjà baptisé les « artilects », des machines hyper-évoluées et à terme beaucoup plus intelligentes que l’homme !

On vous a souvent qualifié de Jules Verne canadien, mais quelle est la personne qui vous a le plus inspiré ?

Ray Harryhausen. C’était un des concepteurs d’effets spéciaux les plus géniaux de ces dernières décennies. Il a eu une grosse influence sur moi. Quand j’étais gamin, j’étais bluffé par ses monstres, des créatures hallucinantes qu’il avait créées notamment pour Jason et les Argonautes. Avec Stanley Kubrick et son 2001 : l’Odyssée de l’espace, c’est lui qui m’a donné envie de me lancer dans une carrière de cinéaste. Et puis, un jour, j’ai trouvé que les films ne m’apportaient plus assez. Le curseur au niveau de mon imagination ne bougeait plus. Il était comme figé. Je me suis donc mis à lire avec férocité des livres et des kilos de rapports scientifiques à la lueur d’une lampe de plongée. Bien plus tard, à l’université, j’ai étudié l’astronomie et la physique.

J’ai toujours su que Rolex était ce qui se fait de mieux dans les montres de plongée.
James Cameron
En 2012, vous être descendu à 10'898 mètres à bord de >i>Deepsea Challenger, un record.

Si je fais des films, c’est pour pouvoir financer mes expéditions et non l’inverse. Si vous voulez découvrir les créatures les plus étonnantes de notre planète, vous n’avez pas besoin d’aller dans l’espace. Il vous suffit de plonger dans un récif de corail, à 3 mètres de profondeur, de nuit et avec une lampe pour tomber nez à nez sur des bestioles qui auraient pu inspirer bien des auteurs de science-fiction.

On connaît votre attachement à la marque Rolex. D’où vient-il ?

J’ai toujours su que Rolex était ce qui se fait de mieux dans les montres de plongée. Cette marque a lancé son premier modèle « aquatique » en 1926. Et depuis, Rolex n’a jamais cessé de se perfectionner. On m’a demandé un jour si je voulais être ambassadeur pour cette prestigieuse maison. Comme je porte depuis plus de 30 ans une Submariner au poignet, cela m’a semblé naturel. J’ai même eu la chance de visiter leur usine à Genève. J’ai beaucoup aimé ce mariage entre la tradition et la modernité. Il y a notamment des robots qui sont impliqués dans les processus de production. Et comme je suis un fou de robotique et de science-fiction, j’avais les yeux écarquillés !

Que recherchez-vous dans une montre ?

La fiabilité et la précision ! Je suis quelqu’un de très à cheval là-dessus. Il faut savoir aussi qu’en plongée en eau profonde vous ne pouvez pas vous permettre d’avoir un outil qui vous lâche. Votre vie en dépend ! J’ai eu l’occasion de voir à quel point Rolex était une montre d’exception lors de cette fameuse plongée avec le Deepsea Challenger. Nous avions attaché une Rolex au bras articulé de notre sous-marin. À des profondeurs extrêmes, la montre s’est comportée tout à fait normalement.

J’ai bien peur que l’océan soit foutu !
James Cameron
Vous avez raconté un jour avoir donné votre Rolex Submariner à un autochtone de la forêt amazonienne. C’est arrivé comment ?

Pour inventer la langue Na’vi dans Avatar, je ne me suis pas levé un matin en me disant : « OK, je vais boire une bouteille de whisky d’une traite et je vais enregistrer mes délires ! » Non ! Il ne s’agit pas d’un charabia qui ne veut rien dire mais d’une langue que nous avons créée à 100 % en embauchant un linguiste renommé. Une fois le vocabulaire trouvé, nous avons travaillé sur le positionnement de la langue de nos personnages pour qu’il y ait une fluidité verbale. J’ai également effectué de nombreuses recherches sur les cultures indigènes. C’est en militant en faveur des peuples autochtones que j’ai fait la connaissance de Raoni, le chef du peuple kayapo, qui vit au cœur de la forêt amazonienne. Le premier jour, en guise de bienvenue, il m’a fait des offrandes de grande valeur. Je ne voulais pas être en reste. Je ne voulais pas être un minable. Il fallait donc que je trouve quelque chose m’appartenant et d’une grande valeur à mes yeux pour lui témoigner ma gratitude. Alors je lui ai donné ma Rolex Submariner. Ce qui était non pas un sacrifice mais un gage d’amitié extrême.

Comment voyez-vous le futur des océans ?

Dans 50 ans, nous n’aurons plus que nos yeux pour pleurer. Les scientifiques sont unanimes : le réchauffement climatique détruit plus rapidement le milieu marin que les écosystèmes terrestres. Augmentation de la température de l’eau, disparition et migration d’espèces, blanchissement des coraux, destruction des habitats… Les conséquences sont dramatiques et l’origine de ces changements est simple. C’est l’homme qui en est responsable. Alors qu’ils représentent 70 % de la surface de la planète, seulement 4 % des océans sont actuellement protégés ! Un chiffre dérisoire face aux nombreux dommages que subissent les écosystèmes marins. Pêche illégale ou en eau profonde, pollution par les plastiques ou les déchets nucléaires, tourisme… Toutes ces activités ont un point commun : l’homme. Il faut comprendre que la pollution des océans dépasse les clivages politiques. L’océan ne vote pas. Il n’est pas démocrate ou républicain. À l’évidence, nous ne répondons pas assez courageusement à la question du changement climatique. En parallèle, le dioxyde de carbone continue de pénétrer dans les océans avec des traces de potentiel hydrogène (pH). C’est ce qui va fondamentalement tuer la vie dans l’océan et ce, à partir du bas de la chaîne alimentaire. Ainsi, les minuscules diatomées calcaires (micro-algues à la base d’un quart de l’oxygène que nous respirons, ndlr) ne pourront plus former leur coquille. J’ai bien peur que l’océan soit foutu ! Il faut se rendre à l’évidence, le compteur de l’extinction de masse est bien enclenché. Le problème, c’est que nous élisons des abrutis qui me donnent l’impression de siffler les mains dans les poches alors que nous sommes au bord d’une falaise ! Suis-je assez clair ?

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