>SHOP

restez informés

Inscrivez-vous à notre newsletter mensuelle pour recevoir des infos et tendances exclusives

Suivez-nous sur toutes nos plateformes

Pour encore plus d'actualités, de tendances et d'inspiration

La feuille de route « martiale » de...
Visite guidée

La feuille de route « martiale » de Longines (II)

vendredi, 14 juillet 2017
fermer
Editor Image
Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

Lire plus

CLOSE
7 min de lecture

Paradoxalement, si Longines prône l’élégance comme un art de vivre, sa stratégie relève davantage d’un plan de conquête parfaitement orchestré qui a amené la Maison au quatrième rang de l’horlogerie suisse. Un homme derrière l’exploit : Walter von Känel, toujours en campagne après 48 ans de Maison, pour détrôner le concurrent le plus proche.

C’est cette rigueur propre à Walter von Känel qui a véritablement fait des merveilles chez Longines. Avec sa faconde des plus imagées et une série de principes chevillés au corps, le « Chef », comme on l’appelle au sein de l’entreprise dont le bureau est totalement « digital free », a imposé des règles strictes et des plus efficaces. Quelques exemples : pour que la tradition ne soit pas un vain mot, la Maison dispose d’un magnifique musée dans ses locaux. Musée qui repose sur quelque 10 000 pièces historiques en patrimoine et dispose d’une véritable perle informatique. Grâce aux livres d’établissage qui remontent à la création de la Maison en 1932 et qui ont tous été numérisés, tout comme les livres de facturation et les archives, Longines dispose d’une base de données proprement unique dans la profession. Une base qui ne cesse d’ailleurs de s’enrichir au fur et à mesure des sollicitations de la clientèle dont chaque pièce entrante est dûment cataloguée numériquement. Avec un tel outil, pour lequel Walter von Känel a bataillé ferme, Longines peut retracer chacune de ses quelque 47 millions de montres vendues à ce jour ! Plus les modèles sont récents et plus la base de données se complète par des photos, des plans de construction, voire par un historique des réparations.

The Longines RailRoad inspirée d’un modèle de 1960

Pour l’instant, si la Longines No 200 a été repérée au Japon comme étant la plus ancienne pièce connue, c’est la Longines No 335 qui décroche la palme de l’ancienneté dans la collection de la Maison, pièce rachetée à un collectionneur allemand et parfaitement restaurée. Car si le musée est une chose, l’atelier dédié aux pièces historiques en est le parfait complément, à même de traiter les montres de la Maison depuis l’année 1867, date d’inauguration de la fabrique sur le lieu-dit Es Longines (les « prés allongés »), qu’elle occupe toujours aujourd’hui, et date également de la production de son premier mouvement, le 20A, récompensé la même année à l’Exposition universelle de Paris.

Longines Flagship Heritage
Longines Flagship Heritage
Un monde de superlatifs

Autant dire que cet atelier Héritage ne chôme pas avec quelque 2 000 montres produites entre 1867 et 1984 à restaurer par année et pour lesquelles il peut compter sur un stock de fournitures couvrant toutes les époques. Viennent-elles à manquer que les horlogers sont équipés pour les réaliser à l’ancienne. Fait suffisamment rare puisqu’il ne s’est produit que trois fois ces dix dernières années. Comme l’explique Julien Bochent, responsable du Service clientèle mondiale, ses équipes ont sillonné la planète en quête de stocks de composants d’origine, Longines évidemment. Et elles en ont trouvé jusqu’au Chili et en Argentine ! Le Chili précisément où la Maison a organisé son dernier « concours de montres anciennes » en 2016, un autre événement de la marque consistant à inviter tous les propriétaires de Longines à venir enregistrer leur pièce historique, la palme revenant à la doyenne d’entre elles. Un seul point de vente à Santiago accueillait les participants. Ils ont été pas moins de 1 200 à venir exhiber leurs merveilles.

Longines
La manufacture Longines

Avec Longines, on est donc dans les grands nombres. Le service clientèle suisse a ainsi été configuré pour traiter 20 000 montres par année, celles datant d’après 1984, pour un service, un changement de pile ou une réparation. En Chine, on passe au nombre de 1 000 par jour, prises en charge par une cinquantaine d’horlogers. Et puisque l’on est dans les milliers, restons-y dans la mesure où ce ne sont pas moins de 6 000 montres qui quittent quotidiennement les ateliers de Saint-Imier, là où la Maison a récemment inauguré un entrepôt de stockage entièrement automatisé qui est déjà destiné à grandir. Sur son site historique, la Maison produit les deux calibres automatiques qui constituent le cœur de ses collections mécaniques : le L888.2 et le L595, soit deux mouvements exclusifs Longines, dérivés de calibres ETA (A31 et A20), l’antenne du Swatch Group spécialisée dans la production de mouvements qui a pris ses quartiers au sein même de la manufacture Longines pour en assurer la production. « En 1988, quand nous avons arrêté avec les calibres de manufacture Longines, personnellement j’y étais fermement opposé, expose Walter von Känel. Mais j’avais tort. Sans la coopération avec ETA, nous ne serions jamais arrivés là où nous sommes aujourd’hui. »

The Longines Heritage 1918
The Longines Heritage 1918
Précieuse collaboration

Avec ETA, Longines est en effet en de bonnes mains. À visiter les ateliers semi-automatisés où les centres d’usinage ont été spécifiquement conçus pour la production en gros volumes et où le partage du travail est d’une rigueur mathématique, autant dire que rien n’a été laissé au hasard. Précision, fiabilité et innovation sont au rendez-vous. Longines a-t-elle besoin d’un nouveau moteur, qu’à cela ne tienne, ETA est à même d’y répondre, notamment en adaptant ses calibres hautement éprouvés, comme ce fut le cas avec le mouvement chronographe L688.2 roue à colonnes, déviré du fameux 7750, permettant des prix véritablement concurrentiels. Plus compliqué ? Qu’à cela ne tienne. La collection Master ne cède pas sa place en termes de fonctions utiles avec heure universelle, indications de réserve de marche, des phases de lune, chronographe avec calendrier complet, sans oublier des affichages originaux comme un quadruple rétrograde (jour, date, seconde, second fuseau).

Longines
Walter von Känel

Cette année, les équipes travaillent sur un nouveau mouvement pour la gamme Record à naître, qui intégrera pour la première fois chez Longines un spiral en silicium et sera donc certifié COSC. Au menu également, le VPH (Very High Precision), mouvement à quartz de dernière génération qui aura nécessité quatre ans de développement et qui intègre, notamment, un quantième perpétuel, un système antichoc révolutionnaire, un détecteur de champ magnétique qui stoppe la montre pour une remise à l’heure automatique dès que le « danger » est écarté, le tout pour une autonomie de quatre ans et une précision « diabolique » avec un écart de marche d’au maximum 5 seconde/an. Lancé dans la ligne Conquest pour un prix inférieur à 1 000 francs, le calibre risque bien de faire des envieux au sein du Groupe. Mais là n’est peut-être pas l’essentiel. Walter von Känel le dit et le répète : « Longines vend des montres, pas des mouvements. » Des montres fiables à des prix raisonnables. Des montres élégantes et de tradition. Des montres que le « Chef » a amenées à la conquête du monde.

Haut de page