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« La Haute Horlogerie, c’est aussi un “jeu” collectif ! »
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« La Haute Horlogerie, c’est aussi un “jeu” collectif ! »

jeudi, 6 décembre 2018
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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9 min de lecture

Salons horlogers, formation, nouveaux quartiers généraux de la Fondation de la Haute Horlogerie au cœur de la cité genevoise : sa directrice et présidente Fabienne Lupo parle des projets de la FHH et de la place qu’elle occupe dans l’environnement horloger.

C’est en 2005 que la Fondation de la Haute Horlogerie a vu le jour avec trois membres fondateurs. Aujourd’hui, la FHH est une organisation incontournable, à tel point qu’il n’est plus nécessaire de préciser ce que recouvre son acronyme. Sa présidente et directrice générale Fabienne Lupo nous livre ses réflexions sur les initiatives de la Fondation comme la HH Academy ou le SIHH nouvelle formule.

Au fil des ans, la Fondation de la Haute Horlogerie n’a cessé de gagner de nouveaux partenaires, pour en compter aujourd’hui 44. Qu’est-ce qui a changé par rapport à la FHH des débuts ?

Fabienne Lupo, présidente et directrice générale de la FHH : Je pense qu’aujourd’hui nous avons atteint une taille et un champ d’action qui donnent toute la crédibilité et la légitimité nécessaires aux missions de la Fondation. Et celles-ci consistent essentiellement à promouvoir et faire connaître la culture de la Haute Horlogerie partout dans le monde. Comme nous voulons augmenter la désirabilité de ces produits auprès de nouveaux publics, notamment auprès des jeunes, en leur faisant découvrir les talents, les techniques et l’innovation qui entourent l’activité horlogère, et comme nous collaborons avec ce qui se fait de mieux dans la profession, nous avons de très belles cartes à jouer. Il est vrai que certaines Maisons restent encore en marge de nos actions parce qu’elles nous perçoivent encore trop proches de nos fondateurs. On se rappellera que la FHH a été créée par le groupe Richemont, Audemars Piguet et Girard-Perregaux, mais il n’a jamais été question de restreindre nos activités à ces seules Maisons, bien au contraire. Nos missions sont fédératrices ; nos messages sont rassembleurs. En un mot, nous développons des projets en faveur de toutes les Maisons de Haute Horlogerie. En ayant à nos côtés 44 des quelque 60 acteurs de la belle horlogerie, il est évident que nos actions sur les marchés ont désormais plus de poids. C’est pourquoi je tiens à remercier tous nos partenaires qui nous aident et nous soutiennent. Au début des activités de la Fondation, nous avons peut-être eu tendance à multiplier les initiatives. Un réflexe naturel pour exister. Aujourd’hui, nous nous concentrons sur moins de projets, mais des projets plus ambitieux, tous à portée internationale. Ils gravitent autour de deux axes complémentaires, l’un culturel et l’autre événementiel, qui se nourrissent l’un l’autre.

Nos missions sont fédératrices ; nos messages sont rassembleurs.
Fabienne Lupo
Qu’en est-il de la formation ?

La formation, un pilier de nos « activités culturelles », est en effet un département qui a nettement gagné en consistance ces dernières années pour former aujourd’hui notre FHH Academy. Dans un premier temps, nous nous sommes concentrés sur des programmes de formation en présentiel et de certification destinés aux professionnels de la branche, essentiellement le personnel de vente. Au fil des ans, nous avons ainsi été amenés à travailler avec tous les grands acteurs de la Haute Horlogerie, même ceux qui ne sont pas (encore) nos partenaires. Je pense que l’on peut y voir une forme de reconnaissance du travail accompli et de la qualité de nos programmes, au niveau tant du contenu que de l’approche pédagogique et didactique. Mais nous ne voulons pas en rester là. Notre objectif consiste aujourd’hui à ouvrir les programmes de la FHH Academy pour toucher un public plus vaste. Dans cet ordre d’idées, nous avons conclu des partenariats avec plusieurs écoles, notamment avec la Haute École d’art et de design de Genève, l’École cantonale d’art de Lausanne ou encore l’université de Hong Kong. Nous allons d’ailleurs intensifier cette approche, car comme je l’ai dit nous voulons intéresser les jeunes à l’horlogerie. Plus généralement, nous voulons nous ouvrir à une plus vaste audience. C’est pourquoi je me réjouis du déménagement prochain de la FHH au Pont de la Machine, au centre-ville de Genève. Là également, nous avons prévu des espaces ouverts au public pour des expositions, des ateliers, des conférences… dans le but de faire découvrir toute la richesse et la beauté de la Haute Horlogerie. Pour reprendre le jargon de la profession, je dirais que le Pont de la Machine sera le « flagship » de la Fondation à Genève, cité horlogère par excellence.

Cet esprit d’ouverture touchera-t-il d’autres domaines ?

L’expertise que nous avons développée dans un cadre strictement professionnel va effectivement nous servir pour alimenter plusieurs de nos initiatives destinées aux clients finaux. Nous sommes actuellement en pleine refonte de notre « écosystème » digital afin d’intégrer sur une même plate-forme l’ensemble de nos outils pour les rendre plus visibles, plus ouverts, plus accessibles. Un travail qui va naturellement intégrer le FHH Journal, notre magazine horloger en ligne, mais pas seulement. Cela fait plusieurs années par exemple que nos experts recensent l’ensemble des nouveautés horlogères présentées lors des salons avec une grille de lecture technique et analytique. Un travail que nous sommes les seuls à faire et qui était, dans un premier temps, réservé aux professionnels. Aujourd’hui, nous voulons poursuivre cet exercice pour réaliser un véritable « cahier des tendances horlogères », à mettre en perspective avec les courants esthétiques et socioculturels qui imprègnent les habitudes de consommation. Une sorte de « guide d’achat » pour éclairer et accompagner le client dans sa quête horlogère. Cette année déjà, nous en avons présenté une première ébauche et nous allons poursuivre dans cette voie, conformément à notre volonté de positionner la FHH comme référent dans le monde de la belle horlogerie. Un référent qui doit s’adresser au plus grand nombre.

L’expertise que nous avons développée dans un cadre strictement professionnel va nous servir pour alimenter nos initiatives destinées aux clients finaux.
Fabienne Lupo
Impossible de ne pas évoquer les salons horlogers étant donné que la FHH organise le Salon International de la Haute Horlogerie (SIHH), qui tiendra sa 29e édition du 14 au 17 janvier prochain.

Dans le contexte actuel, où l’on voit certaines marques déserter les « Salons », on ne peut pas faire l’économie d’une analyse en profondeur. Ce qui ne remet aucunement en question le bien-fondé, la raison d’être de ces rendez-vous. À condition, bien sûr, que la formule soit adaptée et, donc, qu’elle évolue. C’est exactement ce que nous sommes en train de faire avec le SIHH, qui, de salon privé et professionnel, devient une plate-forme de communication et de promotion de la belle horlogerie. C’est là que nos deux axes de développement se rejoignent. Il s’agit aujourd’hui de mettre sur pied un « événement culturel » permettant de nourrir et faire grandir la communauté horlogère. Car elle aura toujours besoin de se réunir, de se retrouver, d’échanger et de se nourrir d’informations, d’opinions, de contenus et pas seulement de produits. C’est l’option que nous avons retenue en utilisant les différents canaux de diffusion, qu’il s’agisse des réseaux sociaux, des médias en ligne, des TV ou de notre SIHH Live. Ce studio diffuse en direct sur la toile l’ensemble du programme de conférences et de keynotes des marques.

De salon privé et professionnel, le SIHH devient une plate-forme de communication et de promotion de la belle horlogerie.
Fabienne Lupo

Avec ces nouveaux « outils », les frontières physiques du Salon s’estompent. La manifestation gagne en visibilité, en désirabilité. Ce qui va dans le sens de mes propos. S’il n’est pas question d’abandonner le caractère « exclusif » de la manifestation, il est pourtant essentiel de s’ouvrir et d’aller à la rencontre des publics et des jeunes. En un mot, de regarder vers l’avenir. En parlant d’avenir, nous inaugurons également cette année le SIHH Lab, un espace d’innovation consacré aux nouvelles technologies et à la R&D horlogère. On pourra donc y rencontrer ces start-up qui vont contribuer à modeler l’horlogerie de demain. Voilà un autre exemple de ce vers quoi tend le SIHH, un rendez-vous ouvert sur le monde, évolutif et incontournable. Nous voulons en faire un lieu d’échange, de communication et de diffusion pour professionnels, clients, influenceurs, journalistes, détaillants…, en un mot le momentum annuel de la belle horlogerie. Et dans ce contexte, s’il y a une chose dont je suis intimement convaincue, c’est que nous sommes toujours plus forts ensemble. Certaines marques pensent pouvoir faire cavalier seul. À mon humble avis, elles ont plus à perdre qu’à gagner en ne jouant pas collectif !

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