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La Montres Hermès affiche de nouvelles ambitions
Points de vue

La Montres Hermès affiche de nouvelles ambitions

mercredi, 20 mai 2009
Par Quentin Simonet
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Quentin Simonet

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7 min de lecture

A nouveau patron, ambitions relevées. Depuis le 5 janvier de cette année, Luc Perramond a repris les rênes de La Montre Hermès, entité horlogère de la célébrissime marque de luxe française.

Groupe très résistant en période d’incertitudes conjoncturelles grâce à une offre intemporelle, Hermès veut passer à la vitesse supérieure et asseoir encore davantage sa position de marque active dans la Haute Horlogerie. Entretien avec le nouveau directeur général.

Vous arrivez dans un contexte ardu pour l’horlogerie suisse…

Luc Perramond, directeur général de La Montre Hermès : En effet, l’année risque d’être difficile pour tout le monde. Mais nous avons connu d’autres crises. Cela fait plus de vingt ans que j’œuvre dans la branche, dont treize ans chez Tag Heuer et sept auprès de H. Stern. Je crois donc savoir de quoi il en retourne. Mais il faut admettre que c’est la crise la plus brutale que j’aie connue. Elle débouchera sur de nombreux changements structurels.

C’est-à-dire ?

Les habitudes de consommation vont évoluer. Les comportements vont changer. Le consommateur final, et nous l’avons senti au dernier salon horloger de Bâle, exprime la volonté de se retourner vers les valeurs refuges. Celles qui bénéficient d’un authentique héritage, d’un vrai savoir-faire, qui s’appuient sur un patrimoine avéré et reconnu. Bref, les marques pérennes qui ont marqué l’histoire. En ce sens, Hermès est idéalement placé.

Qu’avez-vous fait depuis votre arrivée?

J’ai mis à profit ces trois mois pour entrer vraiment dans l’esprit de la marque, caractérisé par son univers de savoir-faire et d’exclusivité. Cette maison possède une position tout à fait particulière dans l’environnement du luxe. Sa meilleure définition : l’artisanat créatif. Ce qualificatif illustre parfaitement l’esprit de la Maison, soit une combinaison de savoir-faire, de tradition et d’excellence dans les différents métiers. Nous recherchons perpétuellement la maîtrise parfaite et l’amélioration de notre savoir-faire. Un objet Hermès est une pièce d’art qui accompagne son acheteur sa vie entière.

Quelles sont vos priorités, vos principaux chantiers pour La Montre Hermès?

A court terme, c’est-à-dire pour 2009, de bien piloter la société dans cette période tumultueuse. A nous de nous organiser pour protéger les volumes.

Et plus loin dans le temps?

Nous voulons absolument défendre notre position de marque horlogère de renom et poursuivre, à notre rythme, notre montée en gamme. A l’interne, nos compétences et notre management ont été renforcés. Que ce soit en termes de création, d’industrialisation, de marketing ou encore de finance. Nos compétences techniques à l’interne ont été démultipliées. Notre comité de direction, constitué de sept personnes, cumule 120 ans d’expertise horlogère.

Voilà pour l’opérationnel. Qu’en est-il au niveau positionnement horloger ?

Nous allons poursuivre toutes les démarches possibles qui nous conduiront à l’excellence. Ce qui passera notamment par un accent particulier mis sur les montres mécaniques mais avec un positionnement original ancré dans les valeurs Hermès. Soit un rapport singulier au temps, incarné notamment par le modèle Cape Cod Grandes Heures. En quelques années, la part des montres mécaniques dans notre chiffre d’affaires (94,5 millions d’euros en 2008, ndlr) est passée de 2 à 15%. Notre quête de légitimité passera notamment par ce créneau. Notre premier mouvement mécanique maison, le H1, conçu en collaboration avec Vaucher Manufacture, société dans laquelle nous avons une participation de 25%, s’inscrit dans cette logique. Le H1 arrivera sur le marché cette année encore, notamment dans notre collection Cape Cod.

Est-ce à dire que vous allez privilégier vos consommateurs masculins ?

Oui et non. Non, car le segment féminin restera toujours très fort chez Hermès. Les femmes représentent 70% de notre clientèle. Oui, car nous voulons clairement augmenter le pourcentage de clients masculins. A terme, on pourrait parvenir à un rapport de 60-40%. Nous avons le potentiel et la légitimité de nous adresser davantage aux hommes.

Le H1 ne va pas équiper l’ensemble de la production. Chez qui d’autres vous fournissez-vous ?

En ce qui concerne les mouvements quartz, c’est ETA qui nous livre. Au niveau des montres mécaniques, nous profitons notamment des produits Valjoux (7750).

Combien de montres produisez-vous et quel en est le prix moyen?

Notre production annuelle s’élève à quelque 100’000 montres. Le prix public moyen se situe à 1’780 euros Ce qui reste très raisonnable et permet de rentrer assez facilement dans l’univers enchanteur d’Hermès. Pour les montres mécaniques, les prix sont évidemment plus élevés. Idem pour les produits d’horlogerie-joaillerie.

Combien de personnes employez-vous ?

A notre siège de Brügg, dans le canton de Berne, nos effectifs s’élèvent à 105 personnes.

Comment distribuez-vous vos montres ?

Il existe deux modes. D’abord par notre propre réseau de boutiques. Hermès dispose de 300 magasins en propre à travers le monde. Dans le contexte actuel, c’est un avantage indéniable de pouvoir être directement en contact avec le client final. Dans ces magasins, nos ventes ont d’ailleurs progressé depuis le début de l’année. Ensuite, nous disposons d’un réseau externe constitué de 800 points de vente pour une couverture mondiale. Cela dit, nous avons encore du potentiel de développement aux Etats-Unis, en Europe de l’est, en Russie et au Moyen-Orient comme, également, en Chine et en Asie du sud-est. Ce n’est donc pas le travail qui manque.

HERMÈS INTERNATIONAL

Hermès a vu son résultat opérationnel courant progresser de 8,4% à 449,2 millions d’euros en 2008, alors que le consensus tablait sur 441,6 millions d’euros. Le résultat net n’a progressé que de 0,8%, à 290,2 millions d’euros, «en raison de produits exceptionnels réalisés en 2007», selon le maroquinier de luxe. Le groupe a confirmé que la tendance de ses ventes observée au début de l’année était en ligne avec son objectif de stabilité du chiffre d’affaires pour cette année. Hermès a ajouté que son programme d’investissements resterait important en 2009 avec l’ouverture ou la rénovation de plus d’une vingtaine de magasins, notamment en Asie et aux Etats-Unis.

Maison mythique du Faubourg St-Honoré, Hermès bénéficie d’une notoriété mondiale indiscutable depuis 172 ans et résiste aux effets de mode en raison de son image «classique» et de son caractère intemporel. Le positionnement sur les produits très haut de gamme d’Hermès lui donne un pouvoir de négociation élevé et lui permet d’augmenter ses prix chaque année, ce qui en fait une valeur défensive du luxe. Les sacs phares (Kelly, Birkin) se vendent sur liste d’attente, avec un délai de livraison pouvant atteindre plus d’un an. La marque recèle encore un potentiel de développement important en termes de produits ou d’expansion géographique.

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