Ce véritable sésame horloger qui ouvre la voie vers l’appellation tant convoitée de manufacture. Dans ce registre, plusieurs Maison n’ont pas ménagé leurs efforts pour y parvenir. Hublot présentait ainsi à Baselworld son premier mouvement baptisé Unico, un calibre chronographe flyback à roue à colonnes. « Une des particularités de ce mouvement est le positionnement de son mécanisme et de la fameuse roue à colonnes du côté cadran, explique la Maison. Une des innovations majeures réside toutefois dans le porte-échappement amovible sur lequel le propriétaire de la montre pourra, sur demande, faire graver ses initiales. »
Un « tracteur » maison
Même souci de verticalisation chez Bulgari qui a déjà procédé l’an dernier à l’intégration de ses deux marques, Daniel Roth et Gérald Genta, dont le nom apparaît désormais sous celui du joailler italien. Cette année, ce dernier est arrivé à Bâle avec, dans sa besace, son premier mouvement maison, le calibre 168, un mouvement automatique de base à trois aiguilles et date centrale instantanée qui vient équiper les modèles de sa collection Sortirio.
Cette démarche consistant à disposer d’un « tracteur » maison destiné aux grandes séries se retrouve chez Chopard qui, avec la L.U.C 1937, présentait sa première montre équipée du calibre L.U.C 1.010 tout droit sorti de sa nouvelle unité de production Fleurier Ebauches. « Ce mouvement pose un jalon important dans l’histoire des mouvements L.U.C, commente la Maison. Précis, fiable, performant et pensé pour être assemblé aisément, il a été développé pour sa propension à être industrialisé. »
Peter Speake-Marin travaille désormais pour lui
Mouvement simple mais construction sophistiquée avec ses 211 composants, telle est la voie qu’à choisie Peter Speake-Marin pour la réalisation de son premier calibre entièrement conçu et réalisé par ses soins. Avec le SM2 qui anime la Marine-1, l’horloger a voulu disposer d’un mouvement de grande taille, précis et élégant, capable d’entraîner son lot de complications horlogères. La présérie de vingt pièces était d’ailleurs dotée d’un quantième perpétuel. Sur la base du SM2, Peter Speake-Marin a déjà planifié les quatre Marine suivantes qui vont l’occuper sur les dix prochaines années.
Pequignet n’a pas davantage choisi la solution de facilité pour son premier mouvement de manufacture. Cette Maison, sise à Morteau (France) mais qui se fournit quasi exclusivement en composants produits sur le territoire helvétique, présente son Calibre Royal, conçu, prototypé, contrôlé et assemblé dans ses ateliers. « Toutes les complications, grande date et jour, indicateur de réserve de marche, phase de lune et complications à venir sont et seront intégrées dans la platine initial », détaille Pequignet à propos du mouvement. Celui-ci se distingue par une diffusion de l’énergie via un axe central au grand barillet indépendant et inséré entre deux rubis et par une esthétique soignée grâce à l’alignement, sur l’axe central, du mouvement, du grand barillet, de la masse oscillante et du grand balancier.
Deux calibres De Witt
Pour son premier calibre maison, De Witt a voulu rester fidèle à sa démarche consistant à explorer l’univers des grandes complications. Dans sa nouvelle collection Twenty-8-Eight, la Maison arrive ainsi avec le mouvement DW 8028, soit un mécanisme à remontage manuel intégrant un tourbillon « robuste et fiable, expose l’horloger. Sa construction plutôt classique reprend des paramètres techniques ayant fait leurs preuves : 18’000 alternances/heure et 72 heures de réserve de marche. Le mouvement est équipé d’un échappement à ancre suisse avec balancier à inertie variable et un spiral à courbe Breguet séquencé à 2.5 Hz. » Egalement présenté au Salon bâlois, le calibre DW 8014 Régulateur à système de remontage automatique séquentiel, un deuxième développement entièrement réalisé à l’interne, doté d’un échappement et spiral Straumann qui sera intégré dans les modèles de la Maison après la batterie de tests qu’il doit encore subir. Le sésame horloger est clairement en train de s’étendre.