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La quête sans fin de la précision horlogère
Actualités

La quête sans fin de la précision horlogère

vendredi, 20 juin 2008
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

La précision est assurément la quête de l’infini en matière horlogère. Avec l’avènement du quartz, on aurait pu penser que la messe était dite. Depuis qu’un groupe de chercheurs en Suisse a conçu puis développé le premier mouvement de montre électronique dans les années 60, le Saint Graal paraissait à portée de main.

Cette technologie utilisant l’énergie d’une pile électrique a en effet permis d’atteindre une précision extrême grâce aux hautes fréquences utilisées pour faire vibrer un cristal de quartz, soit 32 kHz contre à peine 4 Hz pour le commun des montres mécaniques. Non contents de ces premiers résultats, certains horlogers comme Breitling par exemple sont encore allés plus loin dans cette recherche de l’absolu. Avec son SuperQuartz, la Maison fondée à Saint-Imier en 1884 a imaginé un système sophistiqué permettant de corriger la marche de la montre en fonction des températures effectives.

Quartz electronic thermocompensated SuperQuartz movement © Breitling
Quartz electronic thermocompensated SuperQuartz movement © Breitling
Les mérites du classicisme

Chaque mouvement est ainsi doté d’un minuscule thermomètre servant à ralentir la vitesse d’oscillation du quartz, choisie délibérément trop élevée, en supprimant un certain nombre d’impulsion via le circuit intégré selon la température ambiante. Résultat : l’écart de marche d’un tel mouvement est d’au maximum 15 secondes par année, contre deux minutes et demie pour une montre à quartz standard, soit une mesure du temps dix fois plus précise. En comparaison des exigences du Contrôle Officiel Suisse des Chronomètres (COSC) en matière de garde-temps mécanique, l’étalon en matière de précision, force est de constater que la performance a de quoi impressionner. Le seuil de tolérance admis par le COSC pour les montres dotées de mouvements mécaniques est en effet de -4 à +6 secondes par jour…

Les dignes représentants de l’horlogerie traditionnelle n’ont toutefois pas dit leur dernier mot. Tant s’en faut. Mais en matière de précision, deux écoles s’affrontent. Les partisans du classicisme dénoncent en effet les dérives actuelles de la complication extrême qui se traduisent, par exemple, par des doubles, voire des triples tourbillons dans un même calibre. Et ce, alors même que l’utilité d’un tourbillon dans une montre-bracelet est aujourd’hui fortement contestée en matière de précision. Pour François-Paul Journe, les grands principes horlogers sur lesquels il se base remontent à la grande quête de la précision lancée dès le XVIIIe siècle. « Sur les chronomètres de marine de l’époque et sur les régulateurs, il s’agissait d’avoir un minimum de frottements et donc de réduire au minimum le nombre des rouages intermédiaires, expliquait-il récemment sur le site Worldtempus. Il fallait donc faire « sortir » les aiguilles à l’endroit précis du mobile qui les animait : sur les régulateurs de précision, on trouve ainsi l’aiguille des heures, plus lente, au-dessus du barillet, l’aiguille des minutes au centre et l’aiguille des secondes au-dessus de l’échappement. Sur les chronomètres de marine de Berthoud, les aiguilles sont de la même manière posées sur les mobiles. C’est ce qu’on a trouvé de mieux pour limiter les frictions. » Loin des « concept watch » éphémères, l’horloger milite pour les raffinements de la simplicité liés à la philosophie des montres d’observatoire et des chronomètres de marine, la base de la précision horlogère : « Les pièces d’horlogerie étaient alors des instruments scientifiques dont la précision conditionnait l’avancement des connaissances. Cette quête de précision était un absolu qui doit encore nous inspirer. »

La quête de précision n’a plus de limite.
Les atouts du silicium

Si François-Paul Journe s’intéresse malgré tout au silicium, très fragile et impossible à nettoyer au niveau du spiral, c’est essentiellement en tant que domaine de recherche expérimental. Patek Philippe ne le comprend pas différemment mais a poussé la réflexion un pas plus loin. Son atelier spécialisé dans les nouvelles technologies a ainsi produit cette année la troisième génération des montres Patek Philippe Advanced Research, à savoir un Calendrier Annuel, Réf. 5450, équipé du nouvel échappement Pulsomax® (lire encadré).

« Premier échappement entièrement conçu par la manufacture, le Pulsomax® allie « les qualités reconnues de fiabilité et de robustesse de l’échappement à ancre suisse, qu’il surpasse néanmoins dans le rendement grâce à sa géométrie inédite, assure Patek Philippe. Chacune des fonctions de l’échappement à ancre suisse a été optimisée en mettant à profit la liberté de forme et la précision d’usinage offerte par le procédé de gravure DRIE (Deep Reactive Ion Etching ou gravure ionique réactive profonde). Avec cette dernière innovation issue de la technologie à base de silicium, les performances du mouvement mécanique s’en trouvent notablement améliorées, faisant entrer l’horlogerie dans une nouvelle dimension. » La quête de précision n’a plus de limite.

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