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Le bon vieux « chrono » se dope au tourbillon
SIHH

Le bon vieux « chrono » se dope au tourbillon

mercredi, 28 janvier 2015
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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4 min de lecture

Si l’exercice est connu, il n’en reste pas moins rare. En dotant un chronographe d’un régulateur tourbillon, les horlogers allient la quête de précision à la mesure des temps courts, soit les deux complications chronométriques les plus importantes. Si Audemars Piguet est passé maître dans cette combinaison, Vacheron Constantin et Montblanc l’ont tous deux privilégiée au sein de leurs nouvelles collections 2015.

Contrairement à de nombreuses présentations antérieures de la part des exposants du Salon International de la Haute Horlogerie (SIHH), celles de cette année 2015 n’ont pas vibré au rythme du chronographe. Sauf peut-être chez Piaget. Avec son Altiplano Chronographe, première complication de cette collection, la Maison signait un nouveau double record de finesse dans cette catégorie, au niveau tant du mouvement (4,65 mm) que du boîtier (8,24 mm). Mais si le bon vieux « chrono » n’avait pas trop la cote dans sa version solitaire, force est de constater que son pouvoir de séduction n’a pas totalement disparu. Notamment en y adjoignant un régulateur tourbillon.

De Bethune DB29 Maxichrono Tourbillon
Quelques précédents notoires

Cette combinaison n’est bien évidemment pas anodine. Un chronographe dans sa version haut de gamme se doit d’être doté de la fameuse roue à colonnes, pièce qui coordonne ses différentes fonctions, et d’un embrayage vertical, solution moins gourmande en énergie et plus efficace en termes de chronométrie pure. Si l’on y adjoint un tourbillon, complication certes contestée mais censée compenser les effets de l’attraction terrestre, donc diminuer les écarts de marche, on obtient un calibre taillé pour la compétition, qui plus est d’une précision redoutable. En d’autres termes, un chronographe de course à l’esthétisme rehaussé par le bal fascinant né de la rotation de la cage de tourbillon. Un must dans les sphères de la Haute Horlogerie.

Par le passé, plusieurs Maisons ont offert cette combinaison des deux complications chronométriques les plus importantes. Quelques noms : Breguet (Marine Tourbillon Chronographe), Bulgari (Daniel Roth Tourbillon Chronographe Rattrapante), Cartier (Rotonde Tourbillon Chronographe Monopoussoir), Jaeger-LeCoultre (Master Grande Tradition Gyrotourbillon 3), Richard Mille (Tourbillon Chronographe de compétition à rattrapante RM 056) ou encore Zenith (El Primero Tourbillon Chronographe). Fort remarquée également, la De Bethune DB29 Maxichrono Tourbillon avec ses 5 aiguilles au centre qui remportait le prix du meilleur chronographe de l’année au Grand Prix d’horlogerie de Genève 2014.

Vacheron Constantin Harmony Chronographe Tourbillon
Coïncidence exceptionnelle

Pour pratiqué, l’exercice n’en reste pas moins relativement rare. Sauf qu’au SIHH 2015 Audemars Piguet, Maison rompue à cette approche de la mesure du temps, présentait un tel modèle. Avec son calibre automatique 2897, une évolution de la version de 2010 à remontage manuel, cette Royal Oak Offshore Tourbillon Chronographe, déjà aperçue l’an dernier, vient confirmer la présence de la marque dans les territoires de l’ultra-précision. Une démarche que l’on retrouve également auprès de deux autres exposants du Salon : Vacheron Constantin et Montblanc. À noter que les deux Maisons présentaient une nouvelle collection lors de la manifestation, Harmony pour la première et Heritage Chronométrie pour la seconde. À noter également − coïncidence exceptionnelle − que toutes deux ont choisi le Chronographe Tourbillon pour les sublimer. De forme coussin et inspirée de l’un des premiers chronographes montres-bracelets de la marque datant de 1928, la ligne Harmony de Vacheron Constantin venant célébrer son 260e anniversaire s’enrichit ainsi d’un modèle Chronographe Tourbillon doté du nouveau calibre maison 32000. « Afin d’offrir une vue des plus dégagées sur le fascinant ballet du tourbillon placé à 12 h, les concepteurs de la Manufacture ont imaginé un mouvement inédit de sa cage, explique la Maison. Au lieu d’être entraînée par le pignon de la roue des secondes, la cage du tourbillon est mise en mouvement par une roue intermédiaire de l’affichage continu des secondes. Cette configuration permet une ouverture très large sur la platine supérieure, offrant ainsi une vision encore plus spectaculaire du tourbillon. »

Même souci d’esthétisme chez Montblanc, qui, en 2010, avait lancé son mécanisme breveté ExoTourbillon avec balancier extérieur à la cage, entièrement conçu et fabriqué dans sa Manufacture à Villeret. Cinq ans plus tard, Montblanc revient à cette complication et l’intègre à la collection Heritage Chronométrie dans un calibre chronographe monopoussoir automatique de sa fabrication. « Un chronographe pour la mesure des temps courts et un tourbillon à la construction brevetée pour la précision absolue », résume sobrement la Maison. Au seuil des grandes complications, ces modèles imposent une certaine « vision » du temps.

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