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Le vintage horloger jusqu’à plus soif
Baselworld

Le vintage horloger jusqu’à plus soif

lundi, 26 mars 2018
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

Initialement, il s’agissait de tester le marché quant à ses envies de montres d’un autre âge. Les Maisons n’auront toutefois pas eu à insister longtemps. Le test s’est mué en accoutumance pour devenir une véritable addiction. Baselworld en est l’exact reflet.

Le vintage a d’abord été une envie. Envie de prendre ses distances par rapport à un monde d’hyperconsommation où l’on jette ce que l’on acquiert. Puis c’est devenu une mode qui charge de sens des objets du quotidien. Avant de se muer en une véritable tendance cherchant à ressusciter un âge d’or épris de liberté. Faut-il rappeler que l’on « célèbre » cette année les 50 ans de Mai 68 ? Inutile de dire que l’horlogerie ne pouvait raisonnablement échapper à cette vague de fond. Via ses produits d’abord, dont bon nombre ont fait leurs premières armes dans le foisonnement des années d’après-guerre. Via son ancrage dans une tradition ensuite, laissant à penser qu’un garde-temps à l’ancienne est le compagnon d’une vie, voire plus. Maisons horlogères et amateurs de vintage étaient ainsi faits pour s’entendre. À tel point que le timide rendez-vous initial s’est très vite transformé en une passion forcenée. De celles qui emportent tout sur leur passage, Baselworld compris.

Les Maisons ancestrales expertes du vintage se voient rattrapées par une meute d’horlogers prêts à en découdre.

Ce n’est certes pas la première édition du Salon qui est témoin de ce fol engouement. Mais aujourd’hui, le voilà installé du haut en bas de la pyramide horlogère. À tel point que les Maisons ancestrales qui font valoir leur expertise dans ce domaine avec une incontestable légitimité se voient rattrapées par une meute d’horlogers prêts à en découdre, trop heureux de démontrer que la nostalgie est aussi un concept qui se travaille. Anonimo, par exemple, qui revient sur le devant de la scène depuis quelques années, a clairement misé sur une esthétique militaire patinée par le temps, à l’image de ses boîtiers en bronze, matériau fétiche de la marque que l’on retrouve comme support de la ligne Epurato lancée à Baselworld dans un registre « dolce vita » très années 1950. Oris joue dans la même ligue mais du côté des airs. La marque cultive en effet la tradition des montres pilote, celles des pionniers de l’aviation. À l’époque, leurs garde-temps n’étaient certes pas en bronze, alliage plutôt utilisé pour les scaphandres. Mais qu’importe ! Comme les horlogers n’en sont pas à un anachronisme près, Oris pare sa Big Crown Pointer Date d’un bronze étincelant. Nettement plus en ligne avec les us et coutumes de l’époque pour célébrer « son premier centenaire de chronométrage aérien », Hamilton fait revivre les grands moments de l’aviation avec une Khaki Pilot DD 42 mm, complétée par une Field Mechanical 38 mm, un modèle directement inspiré de la montre du soldat des années 1940, une des spécialités historiques de la marque.

Le vintage, nouvelle pierre philosophale

Hamilton n’est d’ailleurs pas seule sur le champ de bataille, comme le rappelle Omega, qui, entre 1940 et 1945, a fourni plus de 110’000 montres au ministère de la Défense britannique pour équiper les soldats de la Royal Air Force et des autres corps d’armée. À la fin de la guerre, en 1948 précisément, la Maison sort ainsi une Seamaster à usage civil, tout aussi robuste mais encore plus étanche. Un garde-temps qui fête son 70e anniversaire cette année avec deux éditions limitées qui en reprennent fidèlement les codes esthétiques. Mais si Omega dispose d’une assiste historique suffisamment large pour sortir des modèles vintage comme autant de lapins de son chapeau, toutes les Maisons ne sont pas logées à la même enseigne. Les collections qui portent haut les couleurs sépia des temps passés prennent dès lors une importance croissante dans l’offre de ces Maisons qui voient dans le vintage une véritable pierre philosophale. Le cas de Zenith est patent. Après des années d’atermoiements consistant à trouver un relais de croissance à son fameux El Primero, la Maison s’est rappelé avoir été au poignet du célèbre aviateur Louis Blériot et avoir déposé l’appellation « Pilot » au début du siècle dernier. Dans la foulée, elle lançait une collection Pilot Type 20 aux doux accents rétro, également déclinée en… bronze, qui a fait un véritable tabac. Dans la même veine, la Maison ressuscite cette année son Cronometro Tipo Cp-2 dit « Cairelli » livré dans les années 1960 à l’armée de l’air italienne à raison de 2’500 exemplaires.

Pilot Cronometro Tipo CP-2 Flyback © Zenith
Pilot Cronometro Tipo CP-2 Flyback © Zenith

Chez Tudor, c’est désormais la ligne Heritage Black Bay d’inspiration années 1950 qui tient la vedette, quand Breitling se déploie par des trésors d’inventivité pour relancer son incontournable Navitimer de 1952. Blancpain n’en finit pas de décliner ses Fifty Fathoms et Bathyscaphe, montres de plongée qui remontent également aux années 1950, alors que TAG Heuer lance une nouvelle édition de sa Monaco Gulf, une montre née en 1969 qui a déjà pris plusieurs fois les couleurs de la Gulf Oil, en son temps sponsor de Steve McQueen. Pour Glashütte Original, ce sont aussi les Sixties qui sont à l’honneur, comme chez Longines, qui réinterprète sa montre de plongée de cette même décennie. Quant à Tissot, sa gamme Heritage incarne l’essence même de ces montres de poignet rappelant qu’une belle montre est une montre qui a vécu. Les amateurs sont de plus en plus nombreux à le penser.

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