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L’émerveillement horloger d’un David Duchovny enfant
Histoires de montres

L’émerveillement horloger d’un David Duchovny enfant

vendredi, 9 février 2018
Par Frank Rousseau
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Frank Rousseau

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6 min de lecture

Pour la onzième saison de X-Files, diffusée prochainement, nous avons pu interpeller David Duchovny – alias l’agent du FBI Fox Mulder – entre deux enquêtes. Sur fond de conspiration, la star revient sur son enfance, sur une époque où sa famille ne roulait pas sur l’or et sur sa toute première montre qui brillait dans la nuit. Tout un programme !

Est-ce que vous vous souvenez de votre toute première montre ?

Oui ! Parce que c’était un objet qui ne s’était pas encore banalisé comme aujourd’hui. Je ne parle pas des montres de luxe, car ces montres-là traversent le temps et prennent de la valeur. Ce sont des œuvres d’art qui, pour certaines, ont une cote incroyable. Il suffit de se rendre dans une vente aux enchères pour comprendre que les plus belles, les plus rares d’entre elles peuvent atteindre le prix d’un appartement ! Moi, la montre dont je vous parle affichait un prix raisonnable. Pour autant, ce n’était pas non plus quelque chose d’accessible à toutes les bourses. Pour mes parents, j’imagine qu’elle représentait un petit sacrifice financier. À la fin des années 1960, offrir une montre, c’était vraiment pour marquer le coup, immortaliser un moment important. On ne rentrait pas dans une boutique en se disant : « Tiens, si j’achetais une montre ? » Généralement, c’était un achat réfléchi et non spontané.

Vous vous souvenez de la marque ?

Non ! En revanche, je me souviens de l’occasion. Mes parents me l’avaient offerte pour mes 10 ans. La montre se trouvait dans une boîte en simili cuir avec du velours noir à l’intérieur. Vous aviez différents types de bracelet afin de varier les options. Ce qui me fascinait le plus avec cette montre, c’est que dans l’obscurité les aiguilles étaient fluorescentes. Je me réveillais la nuit pour les voir avancer sur le cadran. C’était en quelque sorte de la science-fiction avant l’heure. Et mois, je me prenais pour James Bond.

C’était donc à vos yeux un cadeau exceptionnel !

Exactement ! À 10 ans, en tout cas à mon époque, on n’avait pas encore la notion de la valeur et du prix des choses. J’ai grandi dans une famille qui tirait la langue financièrement. L’argent, on en parlait constamment à table, car nous n’en avions pas assez ! Ma mère est née durant la dépression en Écosse. À ses yeux, le plus important était d’avoir un toit et de quoi manger.

Mais vous avez déclaré un jour être souvent en retard. Or une montre, c’est pour éviter cela !

Objectivement, je ne me voyais pas aller au bureau tous les jours. Ce n’est pas le genre de vie qui me branchait. Je ne voulais pas non plus porter un costume et une cravate au quotidien. C’est d’ailleurs ce qui me gène vraiment quand j’incarne Fox Mulder dans X-Files. Lorsqu’il met sa cravate noire et sa chemise blanche, mon Dieu que cela peut m’agacer ! Je ne supporte pas non plus les gens qui regardent constamment leur montre. Surtout quand ils sont en face de quelqu’un. Cela sous-entend que vous êtes ennuyeux aux yeux de votre interlocuteur et qu’il faut abréger la conversation.

Quand X-Files a connu le succès, j’imagine que votre compte en banque a explosé. Vous souvenez-vous de vos premières dépenses ?

Yep ! J’ai acheté des tas de baskets. Je me suis toujours habillé « casual ». Il n’y avait pas de raisons que cela change. J’aime la plage. J’aime courir ou marcher dans le sable. Je vais vous faire un aveu : je n’ai jamais su vraiment claquer mon argent. Je ne suis pas bon à cela, car ça me rend nerveux. Surtout si le prix est élevé. Il y a des exceptions, bien sûr. Un jour, je me suis acheté une belle montre de plongée avec un mouvement suisse. Je ne me la suis pas offerte pour faire comprendre aux gens que j’avais réussi socialement. Non, le but était d’avoir une montre fiable qui ne me lâche pas après avoir fait deux ou trois trempettes dans la mer.

Si vous n’aviez pas été acteur, quel type de job auriez-vous exercé ?

J’aurais été prof. À l’université de Princeton, j’ai passé un diplôme de littérature anglaise, non pas pour vivre de ma plume mais pour devenir enseignant. Certains de mes élèves ont réussi, et j’en suis fier. Mais dans le lot, vous aviez aussi des imbéciles qui suivaient mes cours en écoutant leur Walkman. Comment voulez-vous qu’ils soient concentrés sur l’analyse de l’œuvre de Saint-John Perse ? Je n’aurais pas davantage toléré qu’ils regardent leur montre constamment. Autant dire que mes cours sont soporifiques !

Si vous deviez figer dans le temps une scène particulièrement éprouvante de X-Files, de laquelle s’agirait-il ?

J’hésite entre celle où l’on montrait à l’écran un crapaud jaillissant de la plaie purulente d’un macchabée, celle où les téléspectateurs découvraient un type dévorant le foie d’une autre personne et celle d’un autre type qui survivait en aspirant la graisse d’une femme obèse !

Vous avez également incarné un auteur dans Californication. Dans cet ordre d’idées, quel est l’écrivain disparu avec lequel vous aimeriez passer quelques heures ?

Richard Yates ! C’est l’auteur de Fenêtre panoramique, l’un des livres qui m’a le plus ému ces dernières années. Ce qui est fascinant dans l’œuvre de Yates, c’est l’intelligence avec laquelle il développe ses personnages. Yates était un hédoniste maniaco-dépressif capable de nous faire entrer dans la tête de ses héros. Sa vie avait aussi quelque chose de romanesque. Ce génie dérangeant a terminé ses jours comme professeur à l’université d’Alabama. Il est mort en clochard. Depuis longtemps, il annonçait à ses adeptes un ultime bouquin. Après son décès, on a cherché le manuscrit pendant des jours dans sa pauvre demeure, manuscrit finalement découvert par un de ses étudiants. C’est clair qu’avec un cerveau de ce calibre-là vous n’êtes pas tenté de regarder votre montre !

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