>SHOP

restez informés

Inscrivez-vous à notre newsletter mensuelle pour recevoir des infos et tendances exclusives

Suivez-nous sur toutes nos plateformes

Pour encore plus d'actualités, de tendances et d'inspiration

Les bracelets Hermès, des pépites de cuir
Visite guidée

Les bracelets Hermès, des pépites de cuir

jeudi, 1 juin 2017
fermer
Editor Image
Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

Lire plus

CLOSE
5 min de lecture

Sellier à l’origine, Hermès perpétue également ce savoir-faire au sein de son département horloger avec des bracelets volontiers cités en référence dans la profession. C’est à Bienne, là où La Montre Hermès a pris ses quartiers en 1978, que se trouve le centre névralgique de cette activité. Visite.

Les Maisons horlogères qui peuvent se targuer d’embellir leurs montres d’un bracelet cuir Hermès sont au nombre de… une. En dehors de Parmigiani, aucune d’entre elles ne peut en effet prétendre à une telle faveur. Et pour cause, le sellier français réserve à sa propre production horlogère ce savoir-faire qui a largement contribué à asseoir sa réputation au niveau international. Seule incartade notoire, certains modèles de deuxième génération de l’Apple Watch arborent également un bracelet cuir Hermès. Pour la Maison parisienne, cette exception acceptable vient du fait que les montres connectées sont assimilées à des assistants personnels. Pas de conflit d’intérêts, donc, entre électronique de loisirs et horlogerie de tradition, une activité qu’Hermès cultive avec tout le sérieux qu’on lui connaît depuis son installation en terre biennoise en 1978. La Maison ne vient-elle pas d’inaugurer au Noirmont sa nouvelle unité de production consacrée aux cadrans et aux boîtiers, à la suite des rachats des entreprises Natéber et Joseph Erard en 2012 ? Avec la participation de 20 % détenue dans Vaucher Manufacture, société sœur de Parmigiani, qui sécurise son approvisionnement en calibres mécaniques de qualité, Hermès compte désormais parmi les horlogers pour lesquels l’intégration verticale est une stratégie gagnante. Intégration qui a bien évidemment débuté par les bracelets et la création d’un atelier dédié à Bienne en 2006, aujourd’hui centre névralgique du Groupe pour la production de cet élément essentiel de l’habillage d’une montre.

Hermès
Couture des passants © Hermès

Sur les trois ateliers que compte Hermès pour la réalisation de ses bracelets cuir, dont deux en France, celui de Bienne n’est de loin pas le plus productif. Les 13 artisans spécialisés créent en effet une quarantaine de bracelets en moyenne par jour, soit environ 10 % du volume total de la Maison. C’est toutefois à Bienne que se trouve le centre de recherche et de développement de cette activité. C’est là également que se situe le stock de peaux. Un local à l’hygrométrie rigoureusement contrôlée où les cuirs Barénia – une exclusivité Hermès – côtoient les peaux d’alligator aux coloris les plus chatoyants, ou encore celles de chèvre et de lézard. C’est là également que s’effectue la découpe des différents composants du bracelet qui alimentent les ateliers extérieurs pour revenir ensuite sous forme de produits finis pour un dernier contrôle qualité. En d’autres termes, pour ce qui est des bracelets Hermès, tout part de Bienne pour revenir à Bienne.

Hermès
Couture de l'arrêt de fil © Hermès
Chorégraphie sur cuir

Avec une moyenne quotidienne d’une quarantaine de bracelets pour 13 artisans, inutile de dire que la productivité de l’atelier biennois est loin d’être la préoccupation majeure des dirigeants de La Montre Hermès. D’autant que l’on parle là de bracelets courants qui ne présentent pas de difficultés majeures, comme la « pochette » en alligator de la Pocket Plein Cuir, soit un écrin de peau qui enserre une montre de poche et nécessite pas moins d’une trentaine d’opérations. Parmi celles-ci, deux spécialités propres à la sellerie que sont la couture traversante et la technique dite « plein cuir » consistant à superposer plusieurs couches de cuir pour créer une enveloppe de 6 millimètres au cœur de laquelle vient se loger la montre. Si l’équivalent d’une journée de travail est nécessaire pour accomplir l’ensemble de ces tâches, il faut compter pas moins d’une à deux heures pour un bracelet « simple ». Étant donné la « chorégraphie » nécessaire à chaque pièce, on pourrait presque dire qu’un bracelet Hermès, cela se mérite !

Hermès
Lissage à chaud © Hermès

Tout commence par la découpe des morceaux de cuir qui formeront les deux parties du bracelet, le sanglon pour la partie longue et le boucleteau pour la courte. Une sélection rigoureuse des cuirs, pour éviter les rides, les veines ou les griffures, est un préalable à la découpe puis à la refente et au parage des peaux, deux opérations destinées à en réduire l’épaisseur. Entre les parties inférieure et supérieure des deux languettes du bracelet vient encore s’insérer une bande de viledon, tissu particulièrement résistant, avant que l’ensemble soit collé. Le véritable « ballet » peut alors commencer : le traçage et griffage, soit le marquage du trait et des points de couture au compas, la couture « piqué sellier » et le martelage de chaque point, le travail sur la tranche dont l’arête pour devenir « abat-carrée » doit être chauffée, poncée, teintée, lissée et cirée autant de fois que nécessaire pour obtenir un aspect uniforme donnant l’impression que le bracelet est fait d’une seule pièce. Vient enfin le filetage, qui consiste à marquer une raie entre la couture et le bord du bracelet pour assouplir le cuir. Restera encore à coudre les passants, l’un fixe, l’autre coulant, dont les arêtes subissent la même attention que le bracelet lui-même avant que ce dernier reçoive un poinçon d’authentification signalant l’année de fabrication et le sceau Hermès. Dans l’atelier cuir d’Hermès, un bracelet a vu le jour.

Hermès
Griffage du Boucleteau © Hermès
Haut de page