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Les cœurs horlogers battent la chamade
Actualités

Les cœurs horlogers battent la chamade

vendredi, 6 janvier 2012
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

A l’aube des salons horlogers, les Maisons vont-elles à nouveau céder à la tentation de la haute fréquence ? Tendance marquée de l’année 2011, cette nouvelle division du temps en oscillations de plus en plus rapides offre des avantages qui vont certainement s’inscrire dans la durée.

« Citius, altius, fortius » (plus vite, plus haut, plus fort), la devise olympique semble avoir pris depuis quelques temps des contours extrêmement concrets dans la Haute Horlogerie. Cela se traduit par un nouveau graal qui a pour nom haute fréquence. En quelque deux ans, le nombre de Maison qui propose des calibres à grande vitesse a en effet plus que doublé et le périmètre est forcément destiné à s’agrandir tant les avantages de la démarche semblent répondre aux lancinants problèmes des mouvements mécaniques. La fréquence d’un mouvement qualifie le nombre d’oscillations du balancier, soit deux alternances ou un aller et retour correspondant au fameux tic-tac de la montre, en une heure. Actuellement, la quasi-totalité des garde-temps mécaniques fonctionne sur la base de fréquences de 3 Hz (21’600 alternances/heure) voire 4 Hz (28’800 a/h). Toute « vitesse » supérieure est dès lors considérée comme de la haute fréquence. Et dans ce domaine, force st de constater que l’on verse déjà dans l’univers des superlatifs.

Précision et fiabilité

Mais pour quel avantage ? L’intérêt se porte d’abord sur la précision, enjeu majeur de la profession comme le démontre la remise au goût du jour des concours de chronométrie. En théorie, plus le nombre d’oscillations est élevé, plus le fractionnement du temps est important, donc plus précis. Un calibre battant à 5 Hz (36’000 a/h) donnera ainsi le dixième de seconde et le centième pour un mouvement doté d’une fréquence de 50 Hz (360’000 a/h). Second avantage : en augmentant le battement de la montre, on diminue sa sensibilité aux forces extérieures comme la gravité, les chocs et les mouvements intempestifs du poignet, source d’une meilleure fiabilité. Reste que la haute fréquence n’est pas exempte d’écueils. En faisant battre le cœur d’un garde temps à haut régime, la consommation d’énergie n’en est que plus importante avec des conséquences néfastes sur la réserve de marche. Sans parler de l’usure et de la lubrification, la vitesse d’oscillation étant à la source de projections d’huile incontrolables.

Inutile de dire que les horlogers ont trouvé la parade : recherche sur les matériaux et notamment le silicium, utilisation de lubrifiants solides, double barillet, double module de marche, depuis quelques années les solutions se sont multipliées chez Audemars Piguet, Breguet, TAG Heuer et bientôt chez Chopard et Zenith, sans oublier la formule F.-P. Journe dont le Centigraphe Souverain prend des allures de haute fréquence sans en être. Mais rendons à César…, en l’occurrence à TAG Heuer et son Mikrograph de 1916, un compteur à main capable de mesurer le 1/100e de seconde (360’000 a/h ou 50 Hz), la première percée dans le domaine. La concurrence ne pouvait qu’affûter ses armes, d’autant que le passage à la montre-bracelet allait poser de nouveaux problèmes de précision vu les gesticulations du porteur qui perturbaient fortement des mouvements battant généralement à 18’000 a/h (2,5 Hz).

Jules Audemars avec échappement Audemars Piguet (6 Hz / 43'200 a/h) © Audemars Piguet
Une liste à rallonge

Les horlogers n’ont pas mis long à comprendre qu’en diminuant l’inertie du balancier et en poussant le rendement de l’échappement, ils obtenaient des performances nettement meilleures. Au fil des décennies, les fréquences ont ainsi pris l’accélérateur pour aboutir dans les années 1960 à des calibres de 5 Hz (36’000 a/h) chez Girard-Perregaux et Zenith avec son fameux El Primero. Et dire que ce calibre mythique a failli être relégué aux oubliettes de l’histoire horlogère, le propriétaire américain de la manufacture ayant ordonné la liquidation de l’outil de production face à la déferlante du quartz. C’était sans compter sur Charles Vermot et son action « héroïque » de désobéissance aux dictat en provenance d’outre Atlantique.

Si la course à la multiplication des fréquences s’est entre-temps ralentie, plus rien de tel aujourd’hui. Cela fait deux ans que les manufactures ont relancé la machine. Chez Audemars Piguet d’abord, avec son mouvement 2908 (6 Hz ou 43’200 a/h) doté d’un échappement maison sans lubrification sur les levées, double barillet, pour une réserve de marche de 56 heures, entièrement réalisé avec des matériaux conventionnels. Chez Breguet ensuite, avec sa Type XXII qui bat à 72’000 a/h (10 Hz) avec spiral et échappement en silicium. Chez TAG Heuer enfin, qui présentait la Heuer Carrera Mikrograph à double système de transmission et d’échappement, soit 4 Hz pour donner l’heure et 50 Hz pour le chronographe au centième de seconde, pour récidiver avec la Mikrotimer Flying 1000, montre concept dotée d’une fréquence de 500 Hz (3,6 millions a/h) !

La liste ne s’arrête toutefois pas là. Zénith comme Chopard devrait arriver en 2012 avec leur propre version de la haute fréquence, à 50 Hz pour le premier au cœur du chronographe Georges Favre Jacot, fondateur de la marque, et probablement à 10 Hz pour le second qui travaille sur cet échappement en silicium depuis plusieurs années. Réponse à toute vitesse dans quelques semaines.

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