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Les diamants : une mine d’or
Economie

Les diamants : une mine d’or

mardi, 20 mai 2008
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Carol Besler
Journaliste

“Les montres sont un art fonctionnel.”

Carol Besler assure une couverture mondiale de l’horlogerie et la joaillerie.

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6 min de lecture

Pourquoi l’industrie des montres incruste-t-elle soudain des diamants à chaque poignet ?

Les montres parées de diamants sont devenues un standard du secteur, avec des pièces faites sur mesure et des montres joaillières en édition limitée. La complexité du sertissage des diamants a presque autant d’importance que les versions standard des pièces de collections déjà connues. Le design est de plus en plus original, les diamants de plus en plus gros et mieux taillés, et tandis que certains mouvements deviennent plus difficiles à obtenir, les diamants prennent leur place en tant que composants qui « ajoutent de la valeur » aux montres haut de gamme.

Ainsi, leur valeur intrinsèque doit être considérable, et c’est l’une des raisons pour lesquelles l’industrie horlogère de luxe utilise principalement des VVS, des diamants de couleur G ou bien des Top Wesselton, comme on les appelle conventionnellement dans le secteur. Les exigences relatives aux tailles ovales sont encore plus rigoureuses. « Pour qu’une entreprise de diamants approvisionne l’industrie horlogère, elle doit être très efficace dans son travail de tri et de préparation. Toutes les exigences sont très spécifiques et elle doit être extrêmement précise », affirme Vartkess Knadjian, président de Backes & Strauss, une entreprise spécialisée dans les diamants qui a lancé une marque de montres, il y a trois ans, en partenariat avec Franck Muller Group. « En Suisse, seule une poignée de sociétés spécialisées taillent et préparent les diamants pour l’industrie horlogère, déclare-t-il. Nous disposons de nos propres spécialistes sur place, ce qui est un atout pour nous ». Backes & Strauss va même plus loin en sertissant des pierres parfaitement taillées dans ses montres, d’une taille aussi infime que 0,005 carat. « Nous sommes complètement fous, admet Knadjian. Mais puisque nous nous faisons appeler les maîtres ès diamants depuis 1789, j’ai pensé qu’il nous fallait nous distinguer de nos concurrents. Cela signifie également que nous n’avons pas besoin de l’œil humain pour associer les pierres. Lorsqu’une pierre est parfaitement taillée, toutes les précisions de la table et tous les angles sont par définition identiques. »

Nous jouissons d’un taux de précision de 98 %.
Alex Gil
Les diamants en tant que nouvelle valeur ajoutée

Miguel Gil, basé à La Chaux-de-Fonds, fait partie de la poignée d’ateliers de préparation de gemmes personnalisées qui fournissent le secteur élitiste de l’horlogerie. Roger Dubuis, Rolex et Audemars Piguet comptent parmi les clients de l’entreprise. Alex Gil, le fils du fondateur de l’entreprise, Miguel Gil, déclare que le fait de trouver des diamants de la qualité exigée par l’industrie du diamant n’est habituellement pas un problème. En réalité, l’entreprise gère également une entreprise de diamants à Alhambra, en Belgique. « C’est dans la taille des diamants en respectant les tolérances précises demandées que réside l’art, notamment avec des tailles baguettes qui exigent une précision tridimensionnelle ». Il constate que des clients tels que Rolex visitent régulièrement l’atelier pour inspecter les diamants et les sertissages. « Nous jouissons d’un taux de précision de 98 % », affirme-t-il.

L’entreprise a eu une année particulièrement chargée, et Gil attribue cette demande de montres serties de diamants au manque de mouvements qui fut amorcé par la décision de Swatch de réduire graduellement l’approvisionnement d’ensembles de mouvements au reste de l’industrie. Ceci a débuté en 2006. « Dans certains cas, trouver le mouvement mécanique souhaité s’avère très difficile. Un quartz est alors utilisé, ou si un tourbillon est demandé mais n’est pas disponible, on a recours à un mécanisme automatique basique. Afin d’ajouter de la valeur, vous incrustez alors 200 diamants au lieu de 20 sur la montre », déclare Gil.

Bunter et la technique de sertissage invisible

Claude Sanz, le propriétaire de Bunter, un atelier de taille et de préparation de gemmes près de Genève, acquiesce. « S’il n’y a pas de mouvement, il n’y a pas de montre. Donc si vous voulez que votre entreprise se développe, vous ne pouvez pas le faire tout de suite en termes de quantité. Vous devez ajouter de la valeur et vous pouvez gagner autant d’argent grâce aux diamants que grâce aux mouvements ».

M. Sanz est spécialisé dans une technique de sertissage invisible qu’il a développée pendant dix ans et qu’il a mise en application il y a quatre ans dans une Jacob Rainbow Tourbillon, suivie du Hublot Big Bang l’an dernier, une montre entièrement parée de 463 diamants baguettes pour un total de 32 carats. « Le sertissage invisible constitue un défi, car les tolérances se situent dans tous les sens, affirme-t-il. C’est différent du lapido-serti ou du sertissage à griffes, méthodes grâce auxquelles vous pouvez compenser par l’or. Chaque diamant doit correspondre parfaitement aux autres, dans tous les sens. Non seulement cela, mais les entailles doivent être précisément mesurées à partir de la table de la pierre pour que les diamants soient bien ancrés. Il ne s’agit donc pas uniquement des axes X et Y, mais également de l’axe Z, l’axe vertical ». Claude Sanz affirme que le sertissage joaillier est plus aisé : « C’est plus flexible, et il ne subit pas le type de chocs qu’une montre subit ».

La demande semble sans aucun doute s’accentuer.
Le sertissage sur des montres complexes est une pratique usuelle

Plusieurs marques embrassent énergiquement l’essor des montres joaillières, et il est difficile de dire si c’est la pénurie de mouvements ou une bonne technique marketing qui en est à l’origine. La demande semble sans aucun doute s’accentuer. Tandis que la plupart des acteurs ont des bases de bijouterie, ils se sont également forgé une réputation dans le royaume de l’horlogerie haut de gamme ces dernières années. Harry Winston, Backes & Strauss, Bulgari, Dior et Chanel ont tous commencé soit comme joailliers, négociateurs de diamants ou maisons de couture. La plupart ont rejoint les rangs de l’élite horlogère suisse en produisant des pièces complexes haut de gamme, et, dans le cas de Bulgari, des mouvements dans sa propre entreprise dans des ateliers entièrement intégrés.

Le sertissage de montres complexes est désormais une pratique commune qui combine le meilleur de deux mondes. Girard-Perregaux, a par exemple merveilleusement adapté son mouvement de minuterie à sa montre incrustée de diamants, la 24-hour Shopping Watch, à l’intention des femmes qui souhaitent se laisser tenter par une séance de shopping frénétique et réconfortante sur plusieurs continents. Elle est la montre parfaite pour la femme disposant d’un fort pouvoir d’achat.

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