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Les faux nouveaux patrons horlogers
Economie

Les faux nouveaux patrons horlogers

lundi, 16 mars 2015
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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4 min de lecture

Sous la pression de marchés moins accommodants, plusieurs Maisons horlogères ont vu leurs instances dirigeantes changer de têtes. Rien d’inédit sous le soleil toutefois, les nouveaux arrivants sont tous issus du sérail. Un jeu de chaises musicales en quelque sorte pour minimiser les risques.

Dans l’attente de Baselworld, qui ouvre ses portes mi-mars, le bal des CEOs se poursuit. Dernière annonce en date : Stéphane Linder vient d’être nommé à la tête de Montres Gucci. Le départ de Michele Sofisti en fin d’année dernière avait en effet laissé un vide béant au sein du pôle Luxe de Kering. Ce gemmologue de formation, italien d’origine, qui a d’abord fait partie des instances dirigeantes du groupe Swatch, avait en effet été chargé de redonner de l’éclat aux marques Girard-Perregaux et JeanRichard depuis leurs acquisitions en 2011 par Kering, non sans garder un œil sur Gucci. En tout début d’année, la multinationale française annonçait ainsi la nomination d’Antonio Calce pour le remplacer à la tête de Sowind, la structure chapeautant Girard-Perregaux et JeanRichard, pour ensuite faire part de l’arrivée de Stéphane Linder.

Les deux hommes sont bien connus des milieux horlogers. Antonio Calce a d’abord fait ses preuves au sein du groupe Richemont, chez Piaget d’abord, puis au sein de Panerai, une Maison où il est nommé directeur général en 2000. Quelque cinq ans plus tard, il reprend les rênes de Corum, une marque acquise début 2014 par le chinois Haidian, déjà propriétaire d’Eterna, qui lui est également confiée. Las, la lune de miel sino-suisse sera de courte durée. Antonio Calce quitte ses fonctions en avril de la même année. Quant à Stéphane Linder, c’est à TAG Heuer qu’il a voué une fidélité à toute épreuve, soit 20 ans de Maison notamment au niveau de la production et du marché américain. Cette fidélité sera récompensée en 2013 par le poste de CEO en remplacement de Jean-Christophe Babin, appelé à s’occuper de Bulgari au sein du groupe LVMH. Là également, la lune de miel sera de courte durée. Au bout de 18 mois, soit en décembre 2014, Stéphane Linder quitte ses fonctions.
 

Les propriétaires des diverses Maisons horlogères cherchent à minimiser les risques en misant sur des valeurs sûres.
Ces « grognards » de toutes les campagnes

C’est que Jean-Claude Biver, promu en janvier 2014 à la tête du pôle horloger de LVMH, incluant Hublot, Zenith et TAG Heuer, a bien l’intention de modeler ses nouvelles recrues à l’aune de ses visées stratégiques inspirées de sa réussite avec Hublot. Pour le seconder, en mai 2014, il fait appel à Aldo Magada pour prendre en charge Zenith, une Maison jusque-là dirigée par Jean-Frédéric Dufour, un ancien de Chopard happé par Rolex, dont il assumera les plus hautes fonctions dans les mois à venir. Aldo Magada et Jean-Claude Biver se connaissent bien pour avoir œuvré de concert chez Omega. Avant de rejoindre Zenith, Aldo Magada était directeur international des ventes chez Breitling. En ce qui concerne le remplacement de Stéphane Linder à la direction de TAG Heuer, c’est Jean-Claude Biver en personne qui va désormais assurer l’impulsion d’une marque proche du milliard de chiffre d’affaires avec, en appui, Guy Sémon, jusque-là directeur de la R&D au sein de la marque.

Le panorama ne serait pas complet sans mentionner l’arrivée de Laurent Dordet à la tête de La Montre Hermès depuis le 1er mars de cette année et ce, en remplacement de Luc Parramond, parti développer l’offre horlogère de Ralph Lauren. Entré chez Hermès au sein de la direction financière en 1995, Laurent Dordet occupait précédemment le poste de directeur général d’Hermès Cuirs Précieux depuis 2011.

Le contexte certes plus difficile pour l’horlogerie helvétique, notamment en raison du ralentissement observé sur des marchés comme la Chine ou la Russie, en raison également de l’envolée soudaine du franc, explique en partie ces restructurations incluant aussi des mesures de chômage partiel introduites récemment chez Ulysse Nardin ou Breitling, par exemple. Pour y faire face, les propriétaires des diverses Maisons horlogères cherchent à minimiser les risques en misant sur des valeurs sûres. En d’autres termes, en nommant des dirigeants qui, s’ils n’ont pas toujours eu le succès escompté, comptent parmi les nouveaux vétérans de la branche. Ces « grognards » qui ont déjà fait toutes les campagnes…

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