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Economie

Les grands noms de l’horlogerie, un filon largement exploité

jeudi, 21 février 2008
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

Il est des plus étonnants que des noms comme Lépine ou Berthoud, qui comptent parmi les grands maîtres horlogers des siècles passés, ne se retrouvent pas aujourd’hui gravés aux cœurs de garde-temps contemporains.

Car depuis quelques années, parmi les nouvelles marques introduites sur le marché, on ne compte plus ces résurrections miraculeuses donnant une seconde vie à ces figures inoubliables du passé. Rien d’étonnant à cela. Avec une horlogerie helvétique qui connaît depuis quatre ans une progression fulgurante à l’international (lire la rubrique « Economie »), les investissements coulent à flot dans un secteur considéré comme une véritable poule aux œufs d’or.

Seulement n’entre pas dans le saint des saints qui veut. Pour réaliser une percée parmi les quelques 300 marques existantes, encore faut-il pouvoir se démarquer, qui avec une innovation majeure, qui avec un design novateur ou un concept inédit, voire une combinaison des trois. Faute de pouvoir occuper l’une de ces niches avec des produits capables de se démarquer de la concurrence, il est totalement illusoire de pouvoir intéresser des détaillants déjà fortement sollicités par les grands groupes et les noms déjà établis. Dans ce contexte, il est évident que le nom des illustres pionniers de l’horlogerie est un atout nom négligeable, en sachant que la branche dans son ensemble regarde vers l’avenir avec un œil rivé sur les réalisations du passé, en sachant également que les développeurs de mouvements font florès. Tous, certes, n’ont pas choisi cette voie. Mais pour ceux qui s’en distancient, hors une maîtrise consommée de l’art horloger susceptible d’être traduite dans des produits d’exception, point de salut. Or rares sont ceux qui peuvent la revendiquer.

JeanRichard Bressel Flying Hands © JeanRichard
JeanRichard Bressel Flying Hands © JeanRichard
Une tendance mécanique

Cette tendance à faire revivre les figures horlogères emblématiques ne date pas d’hier. Née du renouveau de la montre mécanique, elle a déjà quelques formidables réussites à faire valoir. Que l’on songe au premier coup de maître de Jean-Claude Biver, patron de Hublot, qui a redonné à Blancpain toutes ses lettres de noblesse avec comme Slogan « Blancpain ne produira jamais une montre à quartz ». Les grands groupes ne se sont d’ailleurs pas trompés. Avec le rachat de Breguet, qui vit une seconde jeunesse sous la houlette de Swatch, après avoir végété une dizaine d’années au sein d’Investcorp, le groupe a flairé le bon filon, rééditant ce type de résurrection au tournant du siècle avec la reprise de Léon Hatot et Jaquet Droz, deux noms prestigieux tombés dans l’oubli.

Richemont n’est pas davantage en reste pour avoir repris en 2000 la prestigieuse Maison A. Lange & Söhne, une entreprise disparue en 1948 suite à son expropriation par le régime communiste allemand, relancée en 1994 seulement. Idem avec Panerai, une entreprise fondée en 1860, acquise par le groupe en 1997 alors que son nom restait largement confidentiel dans l’univers horloger, depuis promue sur les marchés internationaux avec le succès que l’on sait. Avec la reprise de la marque Daniel JeanRichard en 1988, le groupe Sowind n’a pas fait autre chose, redonnant vie à ce pionnier de l’horlogerie suisse dont le nom représente aujourd’hui le deuxième pilier de la manufacture.

Des émules dans tous les segments de marchés

Ces quelques exemples montrent bien quel public vise ces anciens nouveaux venus, à savoir des aficionados sensibles à la belle horlogerie, à l’histoire et à la tradition, des collectionneurs dans l’âme, généralement aisés. Ces affinités, les marques n’hésitent d’ailleurs pas à les cultiver avec soin, remettant au goût du jour ces sagas horlogères souvent pimentées de quelques percées technologiques pour l’époque, toujours empruntes d’une forte tradition leur conférant une légitimité que leur histoire récente n’aurait jamais pu forger. Mais aujourd’hui, avec l’euphorie qui règne actuellement dans le secteur horloger, les grands groupes ont fait des émules et plus seulement dans le haut de gamme.

Marvin par exemple, fondée en 1850 à Saint-Imier, reprend aujourd’hui du collier dans une gamme de prix accessibles. Avec Louis Erard, Alain Spinedi a redonné vie dès 2003 à une marque déposée au début du siècle et fortement chahutée dans les années 90. Son objectif : occuper une position de choix dans la montre mécanique abordable. Une démarche relativement similaire suivie par Frédéric Constant avec la relance d’Alpina, un label créé en 1903 par la Corporation des Horlogers Suisses à Winterthur, repris par des capitaux allemands en 1972 et transféré à Cologne sans gage de succès. Vulcain, Maison fondée en 1858, peut de son côté se targuer de disposer d’un véritable mouvement de manufacture dans ses coffres, le fameux calibre Cricket à alarme. Un atout que les nouveaux propriétaires de la marque depuis 2001 entendent naturellement exploiter pour orchestrer sa relance.

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