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Evénements

Les montres virtuelles, nouveau segment des enchères horlogères

mercredi, 19 mai 2021
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

La saison des enchères genevoises de printemps vient de s’achever sur une série de records impressionnants. Un avant-goût des encans portant sur des œuvres horlogères numériques représentées par leur jeton non fongible, nouvelle marotte des collectionneurs ?

Alors que les affres de la pandémie mondiale du Covid-19 semblent s’atténuer dans les pays qui ont le privilège d’organiser des campagnes de vaccination, les consommateurs ont faim. Faim de tout, notamment de produits de luxe, surtout en Chine. Le Jing Daily KraneShares China Global Luxury Index, qui scrute les performances de marché du secteur du luxe dans l’Empire du Milieu, affichait 333 points à fin avril, un record jamais atteint, même avant la pandémie, où l’indice avait culminé à 250 points. Commentaire des instigateurs de cette statistique : « Les consommateurs chinois de produits de luxe sont de retour et avec encore plus d’enthousiasme, dépensant comme jamais auparavant, animés d’une passion pour la mode sans précédent dans le pays. » Autre indice, plus spécifique celui-là mais non moins révélateur : les enchères horlogères de printemps viennent de se terminer à Genève pour les trois ténors de la branche que sont Antiquorum, Christie’s et Phillips sur un résultat cumulé de CHF 74 millions !

Réf. 2523 vendue pour CHF 7 millions chez Phillips © Patek Philippe
Réf. 2523 vendue pour CHF 7 millions chez Phillips © Patek Philippe

On vole littéralement de record en record avec des collectionneurs toujours aussi sensibles aux pièces exceptionnelles signées Patek Philippe et Rolex, voire A. Lange & Söhne, F.P.Journe, Omega ou Roger Smith, entre autres. C’est précisément cet « entre autres » qui commence à titiller les Maisons horlogères qui courent après de nouvelles idées susceptibles d’intéresser les jeunes générations, indispensables relais de croissance pour ces entreprises qui élèvent la tradition en culte avec l’authenticité en encensoir. Et dans ce domaine, impossible de court-circuiter la vague de fond numérique qui est en train de tout laminer sur son passage. Alors plutôt que de se faire aplatir sans réagir, mieux vaut anticiper. Un registre dans lequel l’incontournable Jean-Claude Biver, redresseur de marques par excellence, s’est déjà largement illustré, lui qui passe pour avoir toujours un coup d’avance sur l’échiquier horloger. Or c’est bel et bien à la croisée des enchères et de la numérisation galopante que Jean-Claude Biver a réalisé son dernier coup.

Bigger Bang All Black Tourbillon Chronographe vendue aux enchères comme NFT © Hublot
Bigger Bang All Black Tourbillon Chronographe vendue aux enchères comme NFT © Hublot

Le 30 mars dernier, il proposait ainsi à l’encan la première montre sous forme de jeton non fongible (non fongible token – NFT), un « jumeau numérique » en quelque sorte de la Hublot Bigger Bang All Black Tourbillon Chronographe, montre mythique faisant partie de sa collection privée dont il dit ne jamais vouloir se séparer. Cette opération était menée sur la plateforme OpenSea, en collaboration avec WISeKey, compagnie de cybersécurité basée à Genève en charge de la signature cryptographique reliée à une blockchain indispensable pour garantir l’authenticité et la provenance de cette montre-jeton. « Ce que nous faisons aujourd’hui est une première mondiale qui aura des ailes, expliquait Jean-Claude Biver lors du lancement de l’opération. Nous sommes au début de quelque chose de grand. » Pour être sûr d’être encore une fois le premier, Jean-Claude Biver a d’ailleurs activé la manœuvre, car Jacob & Co. se tenait déjà en embuscade. La Maison, emmenée par Benjamin Arabov depuis mars dernier, avait en effet déjà annoncé son intention de vendre aux enchères sa première montre NFT, une pièce unique sous forme d’animation 3D d’un garde-temps inspiré de son modèle de voyage Epic SF24, auquel la marque a ajouté un tourbillon et l’indication de 10 cryptomonnaies sur les « volets » de son GMT en lieu et place des villes du monde.

Image du NFT Jacob & Co. SF24 Tourbillon Pièce Unique
Image du NFT Jacob & Co. SF24 Tourbillon Pièce Unique

Si l’on en croit l’engouement pour l’art numérique certifié par la blockchain, qui a culminé en début d’année avec la vente d’un collage numérique de Beeple pour $ 69,3 millions chez Christie’s, les augures pouvaient facilement interpréter favorablement le vol des oiseaux à l’aube de ces premières tentatives horlogères. Las, les résultats n’ont pas été au rendez-vous. Malgré le tam-tam « biverien », le NFT Hublot Bigger Bang a péniblement atteint les $ 63’000 dollars sans que l’on sache son prix de réserve non dévoilé. Quant au NFT de Jacob & Co. proposé sur la plateforme ArtGrails, il est parti pour $ 100’000, en comparaison des $ 210’000 que vaut une Epic SF24 au prix de détail. La messe est-elle dite ? Certainement pas, Jacob & Co. récidivait quelques semaines plus tard, épaulé par WISeKey, avec une montre NFT Astronomia Sky couplée au garde-temps physique, tout comme Ressence, qui vient de proposer aux enchères la première montre de sa série limitée Spymaster accompagnée de son NFT. Prochaine étape pour Jacob & Co., une vraie collection de montres NFT beaucoup plus créatives que les montres physiques et cette fois entièrement réservée à l’univers numérique. Comme les amateurs sont en passe de se recruter également au sein des « gamers » de la génération smartphone, l’émotion numérique est une notion à prendre autant au sérieux que l’envie de mettre sa montre de collection… dans un coffre.

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