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Les Oscars latino-américains de l’horlogerie
Economie

Les Oscars latino-américains de l’horlogerie

vendredi, 25 octobre 2013
Par Manuel Palos
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Manuel Palos

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7 min de lecture

Le travail ne suffit pas à faire vivre les gens : il faut également se donner l’occasion de célébrer l’art de l’horlogerie en organisant une grande fête. Et pourquoi pas d’élire dans le même temps les plus beaux modèles de 2013. C’est là tout l’objet de la cérémonie de remise des Premios Tiempo de Relojes qui s’est déroulée dans le cadre du Salón Internacional Alta Relojería (SIAR) de Mexico. La montre Sistem 51 de Swatch, mais aussi Cartier et Girard-Perregaux ont été les grands vainqueurs de la soirée.

L’impatience est à son paroxysme. Pendant trois journées intenses, les plus grandes marques d’horlogerie suisse se sont réunies au même endroit : 1’500 mètres carrés d’exposition pour 40 Maisons au sein de l’hôtel Four Seasons de Mexico. Le salon latino-américain par excellence, dans l’un des pays les plus stratégiques de la région. Ce n’est pas étonnant que la majorité des participants ait hâte d’exprimer son euphorie après trois jours passés à expliquer, informer les médias et signer des contrats avec distributeurs et clients.

« C’est le moment de participer au SIAR »

La cérémonie de remise des Premios Tiempo de Relojes se déroule dans un cadre exceptionnel : l’Estación Indianilla, une ancienne gare de tramway située au centre de la région de Mexico, reconvertie en centre culturel et musée consacré à la mémoire du peintre Frida Kahlo. Près de 200 personnes sont réunies. Après les rendez-vous de Baselworld et du Salon International de la Haute Horlogerie de Genève, le Salón Internacional Alta Relojería (SIAR) mexicain clôt la saison et rassemble plus de maisons que les événements de Hong Kong, Londres ou Paris. C’est un phénomène intéressant : la proche périphérie du Mexique attire. « Nous venons d’ouvrir une boutique à Los Angeles et l’an dernier nous en avons inauguré une autre à Miami. C’est le moment de participer au SIAR », explique François-Paul Journe. L’incomparable horloger français participe pour la première fois cette année au rendez-vous latino-américain et assiste, comme tout le monde, à la remise des prix qui clôture le salon. « Tout a été parfaitement organisé, se réjouit François-Paul Journe. C’est le lieu idéal pour attirer les clients d’Amérique latine. »

Cérémonie de remise des "Premios Tiempo de Relojes"

Janek Deleskiewicz, directeur créatif de Jaeger-LeCoultre, reçoit le prix 2013 de la montre pour femme, décerné à la Rendez-Vous Perpetual Calendar. Julien Kozlowskyj, directeur de Cartier au Mexique, savoure le succès de sa marque dans les catégories Prix du public et Valeur horlogère avec son énigmatique Double Tourbillon Mystérieux. Zosia Drotkowski, directrice de A. Lange & Söhne en Amérique latine, sourit lorsqu’elle reçoit le prix de la grande complication de l’année pour sa montre Grande Complication. De même, Laurence Verriez, présidente de Girard-Perregaux et JeanRichard dans la région, manifeste sa joie en découvrant que son Échappement Constant a remporté le prix du meilleur concept horloger et celui décerné par les journalistes des principaux médias spécialisés d’Amérique latine. Mais la plus grande surprise de la soirée a été sans aucun doute la remise du prix de la montre de l’année à la Sistem 51 de Swatch, une pièce à première vue très éloignée des canons de l’horlogerie de luxe mais d’une importance tellement significative qu’elle a mis d’accord tous les membres du jury des Premios Tiempo de Relojes.

Une lutte pour la crédibilité

« Nous avons créé ces récompenses pour faire du SIAR un événement incontournable où se réunit une grande partie des décisionnaires du monde de l’horlogerie haut de gamme en Amérique latine, explique Carlos Alonso, fondateur du SIAR et de la revue partenaire des prix, Tiempo de Relojes. Peu à peu, elles se voient accorder une certaine valeur. Les marques communiquent dans le monde entier sur le fait qu’elles ont reçu un de nos prix et elles savent qu’il s’agit de distinctions objectives. » La mécanique est simple. Il y a 11 catégories. Un jury choisit un nombre global de modèles qui sont ensuite limités à trois par catégorie. Un dernier vote détermine enfin le lauréat du prix dans chacune des catégories. Le jury est composé de journalistes reconnus, comme Jean-Philippe Arm, Simon de Burton, Paolo de Vecchi, Élisabeth Doerr ou encore Ricardo Balbontin, et d’experts, comme Michael Tay. « Ces récompenses continueront à exister tant que la majorité des acteurs du secteur leur accordera une crédibilité, estime Carlos Alonso. Que des montres comme la Sistem 51 remportent un prix signifie assurément quelque chose. » Par rapport aux autres grands « concours » comme le Grand Prix de la Haute Horlogerie de Genève, Carlos Alonso insiste sur le fait que les récompenses décernées lors du SIAR incluent toutes les marques. « Nous nous devons de prendre en compte tous les plus grands modèles de l’année, comme les montres Patek Philippe ou Rolex, Audemars Piguet, Cartier… »

 

Vive le Mexique et vive l’Amérique latine !
Pierre Jacques

Cette soirée animée a été accompagnée de champagne, de ceviches mexicains, de quesadillas et de tequila jusqu’au petit matin. C’est la troisième année que Pierre Jacques, CEO de De Bethune, assiste au SIAR. Cette fois, sa Maison a remporté le prix Révélation de l’année. « Vive le Mexique et vive l’Amérique latine ! » s’est-il exclamé. Même si elle est loin du dynamisme asiatique des plus étonnants, la région se développe face à des marchés plus mûrs comme l’Europe. La popularité grandissante d’un rendez-vous comme le SIAR s’explique par une passion croissante pour l’horlogerie dans les pays latino-américains. Cette année, cette septième édition du salon a réuni 40 marques, de Jaeger-LeCoultre à Vacheron Constantin (qui a mis aux enchères une pièce unique), en passant par Montblanc et Audemars Piguet, F.P.Journe et Perrelet, ainsi qu’une multitude de projets indépendants ou corporatifs, récents ou plus anciens. Une exposition de la Fondation de la Haute Horlogerie sur les liens entre astronomie et horlogerie a également attiré initiés et curieux au Four Seasons de Mexico pendant toute la durée du SIAR, du 1er au 3 octobre.

Plus de 400 journalistes ont couvert l’événement. « Curieusement, Montblanc accorde la même importance stratégique à la Chine et à l’Amérique latine », précise Jérôme Lambert, CEO de Montblanc. Et c’est à cela que se consacre une grande partie de la trentaine de directeurs et de présidents qui ont assisté au salon : chercher une alternative latino-américaine. Et faire la fête, peut-être la principale contribution typiquement locale de l’Amérique latine à la Haute Horlogerie. Quoi de mieux qu’une grande fête, de la musique, de la danse et du champagne pour célébrer l’art du temps ?

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