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Les ventes aux enchères meilleures que la Bourse
Economie

Les ventes aux enchères meilleures que la Bourse

mercredi, 16 décembre 2009
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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6 min de lecture

La saison d’automne des ventes aux enchères horlogères s’est terminée à Genève sur une note des plus positives. Un résultat qui augure le meilleur pour l’année à venir. Tour d’horizon avec les magiciens du marteau.

Si la plupart des investisseurs ont eu les yeux rivés sur la Bourse en cette année 2009 de tous les dangers, ils auraient tout aussi bien pu s’intéresser aux marchés des enchères horlogères. La saison d’automne qui vient de s’achever à Genève s’en en effet conclue sur des résultats jugés des plus enthousiasmants par les trois Maisons qui ont organisé leurs ventes au mois de novembre dans les hôtels de la place. Antiquorum, Christie’s et Sotheby’s ont ainsi glané pas moins de 36,3 millions de francs (24 millions d’euros) au fil des coups de marteau de leur commissaires priseurs. « Les ventes du mois de mai s’étaient déjà déroulées dans un climat plus propice qu’espéré, commente Aurel Bacs, responsable du département montres chez Christie’s. Mais dès le mois de juillet, lors que j’ai reçu le feu vert d’un des plus grands collectionneurs au monde, d’accord pour céder dix Patek Philippe rassemblées entre les années 70 et 80 d’une valeur globale estimée entre 3 et 5 millions de francs (2 et 3,5 millions d’euros), j’ai su que la vente de novembre serait un grand événement. »

Investissements sûrs

De fait, sur les 381 garde-temps proposés par Christie’s, seule une douzaine n’a pas trouvé preneur. Quant à la valeur des pièces, d’une estimation globale de l’ordre de 10 millions, les lots proposés ont totalisée 19 millions de francs (12,5 millions d’euros) au terme de la soirée. « C’est bien la preuve que la passion pour ce type de montres est toujours là, crise ou pas crise, explique Aurel Bacs. De notre côté, il est de la plus grande importance d’offrir aux enchères des garde-temps exceptionnels, 100% propres, c’est-à-dire qui n’ont pas subi d’interventions malheureuses car les connaisseurs sont très exigeants. Mais force est de reconnaître qu’il s’agit là d’une population en nombre croissant, notamment en Asie. Deux exemples pour l’illustrer. Lors de cette vente de novembre, nous avons enregistré près de 900 enchérisseurs actifs pour un total d’un peu moins de 400 lots. Quant à nos catalogues horlogers proposés en ligne, si nous comptions entre 50’00 et 100’000 visiteurs il y a cinq ans, aujourd’hui ce sont entre 250’000 et 300’000 personnes qui viennent les consulter sur notre site. »

Et Aurel Bacs de citer le Rapport sur la richesse mondial de Merrill Lynch et Capgemini qui recense 364’000 « High Net Worth Individuals » (HNWIs) en Chine à fin 2008, soit autant de personnes disposant d’une fortune de plus d’un million de dollars hors résidence principale qui nourrissent un penchant de plus en plus marqué pour l’horlogerie en général et pour les montres anciennes en particulier. « La joaillerie et l’horlogerie se positionnent globalement en troisième position (22%) des achats coups de cœur des HNWIs, détaille le rapport. Mais elles occupent le premier rang en Asie et au Moyen-Orient. Proportionnellement, les HNWIs ont ainsi davantage alloué d’argent à cette catégorie de produits qu’en 2006 (18%), année précédant la crise. Cela laisse entendre qu’ils perçoivent d’autant plus la joaillerie et l’horlogerie comme des investissements sûrs, susceptibles de prendre de la valeur. Les montres représentent d’ailleurs la seule catégorie de produits en forte croissance l’an dernier (+9%), essentiellement en raison de la demande dans les marchés émergents. » Et le rapport de citer les ventes record de Sotheby’s Genève réalisées l’an dernier.

Les montres surperforment

Conclusion d’Aurel Bacs : « c’est comme si plusieurs cars de touristes débarquaient une centaine de voyageurs devant une restaurant de vingt places. Qui plus est des voyageurs qui n’ont pas l’habitude de manger du pain sec ! C’est pourquoi les parallèles que l’on fait souvent avec la Bourse sont en partie erronés. Si l’on compare les niveaux actuels du Dow Jones, indice du marché new-yorkais, avec ceux de la même période en 2007, on se retrouve avec une perte de 3’000 points ou plus de 20%. En va-t-il de même pour la montre de collection. Certainement pas. Nous avons vécu une crise certes mais l’intérêt et la communauté des amateurs sont tout deux en augmentation. Ce qui donne clairement une surperformance des garde-temps d’époque face aux marchés financiers. »

Un avis largement partagé par Geoffroy Ader, directeur du département de Haute Horlogerie chez Sotheby’s. « Il suffit de se pencher sur nos ventes réalisées en mai et novembre de cette année, notamment en ce qui concerne Rolex, véritable baromètre financier pour des Maisons comme la nôtre. Une Daytona est ainsi parti pour 18’000 francs (12’000 euros) au début de l’année contre 31’000 francs (20’500 euros) il y a quelques semaines alors qu’il s’agissait rigoureusement du même modèle. Idem en ce qui concerne deux Paul Newman identiques vendues respectivement 50’000 et 90’000 francs (33’000 et 59’500 euros). Une pièce mythique de Patek Philippe, référence 2499 en or, qui n’avait pas trouvé preneur en mai, s’est vendu 310’000 francs (205’000 euros) en novembre. Alors quand on parle d’une confirmation de tendance, le mot est faible. L’enthousiasme et la confiance sont clairement de retour. »

Patek Philippe, référence 2499, en or© Sotheby’s
Patek Philippe, référence 2499, en or© Sotheby’s

Pour Geoffroy Ader, le parallèle avec les Bourses se justifie donc au niveau de l’orientation mais les progressions sont loin d’être similaires. Si les mêmes modèles Rolex ont connu une croissance de 72% et 80% entre mai et novembre, le marché suisse des actions a quant à lui enregistré une hausse de 20% sur la même période, tout comme le Dow Jones. En termes financiers, comme le laissait clairement entendre une connaissance de Geoffroy Ader, celui qui s’est mis sur le marché de la montre de collection en mai de cette année aura certainement fait le bon choix.

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