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L’horlogerie mécanique à jamais transformée ?
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L’horlogerie mécanique à jamais transformée ?

vendredi, 12 février 2016
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

Avec son mouvement Senfine, Parmigiani promet une avancée majeure dans l’autonomie des calibres mécaniques. La révolution est en marche…

Lors de la présentation des produits Parmigiani au dernier Salon International de la Haute Horlogerie (SIHH) de Genève, Takahiro Hamaguchi, Responsable Développement Mouvements de la manufacture, arborait une montre à l’allure inversement proportionnelle aux trésors qu’elle contient. En d’autres termes, le modèle aurait presque pu faire pâle figure face aux Tonda, Toric et autres Kalpa présentées cette année au SIHH, si ce n’est qu’elle offrait un design jusqu’ici inconnu. Et pour cause, il s’agit d’un prototype au cœur duquel se loge un mouvement qui suscite d’ores et déjà de folles espérances. Parmigiani sait d’ailleurs très bien en donner un avant – goût prometteur : « Imaginez un garde-temps qui se remonte quelques fois par année au lieu de plusieurs fois par semaine ; dont l’autonomie se compte en mois et non pas en heures. Imaginez, enfin, une révolution qui renverse les conventions horlogères et change de manière permanente un ordre de grandeur qui semblait intouchable. Vous aurez alors une notion du projet que présente Parmigiani Fleurier pour ses 20 ans d’histoire. »

Montre concept Senfine de Parmigiani Fleurier

Ce projet, la manufacture en avait déjà révélé les grandes lignes lors d’un récent symposium de la Société suisse de chronométrie. Rebaptisé « Senfine », « éternellement » en espéranto, il a depuis largement pris corps et pourrait se résumer en un seul chiffre : « 45 », soit 45 jours de réserve de marche, pour un calibre qui est loin de ressembler à un ovni, comme on aurait pu s’y attendre. Cela fait plusieurs années en effet que la gent horlogère est engagée dans une course à la réserve de marche. Et pour remporter la palme tout est bon. Cartier y est allé de sa recherche fondamentale pour présenter sa deuxième montre concept, la ID Two, avec 10 dépôts de brevet à la clé. Résultat : 30 % d’énergie stockée en plus pour une consommation diminuée de moitié sur la base d’un mouvement de 4 Hz disposant d’une réserve de marche de 32 jours ! De son côté, Mattias Buttet, Directeur Recherche et Développement chez Hublot, a opté pour une démultiplication des sources d’énergie afin d’obtenir 50 jours de réserve de marche avec LaFerrari et ses 11 barillets montés en série. Autant dire un vrai « moteur » sous le capot.

Avec 45 jours de réserve de marche, nous n’en sommes qu’au début.
Un autre visage de l’horlogerie mécanique

Qui dit mieux ? Certainement que Parmigiani n’a pas dit son dernier mot. Comme l’expliquait Takahiro Hamaguchi, « avec 45 jours de réserve de marche, nous n’en sommes pour l’instant qu’au début. En d’autres termes, pour ce qui est de l’autonomie, nous savons très bien où nous allons. Les questions qui nous occupent aujourd’hui avec ce calibre 16 Hz (115 200 alternances/heure) concernent essentiellement la compatibilité du système avec les critères du Contrôle officiel suisse des chronomètres et l’antichoc ». Pas de casse-tête chinois donc pour faire entrer un mécanisme aussi ingénieux que volumineux dans une boîte de montre. Qu’on en juge : le prototype au poignet de Takahiro Hamaguchi affichait la finesse d’une Tonda 1950 extra-plate équipée de son mouvement adapté au Senfine moyennant l’ajout de trois mobiles pour le faire fonctionner à une telle fréquence.

Mouvement Senfine de Parmigiani Fleurier

Quel est donc le secret ? « Ce mouvement s’alimente sur une source d’énergie conventionnelle mais présente un organe régulateur qui permet une autonomie sans précédent », explique la Maison. Autrement dit, l’invention à la base du Senfine consiste à supprimer toutes les instances énergivores d’un régulateur classique et instaurer à leur place un système d’articulations flexibles exemptes de tout frottement. C’est à Pierre Genequand, ingénieur genevois spécialisé dans l’ingénierie spatiale et ancien collaborateur du Centre suisse d’électronique et de microtechnique (CSEM), que l’on doit cette invention sur laquelle Parmigiani a commencé à travailler dès 2008. Sans entrer dans les détails, il faut savoir que ce Senfine dispose d’une structure monolithique en silicium qui regroupe balancier, spiral et ancre en un seul tenant, ce qui supprime tous les pivots et axes de rotation d’un régulateur classique. Celui du Senfine se trouve en suspension, oscillant sous l’impulsion de l’ancre sur son axe virtuel, sans point de friction et avec un coefficient de frottement infime. Inutile de rentrer plus avant dans des détails techniques compréhensibles seulement pour un constructeur horloger. L’objectif n’en reste pas moins clairement posé : une fois les derniers obstacles franchis, « Parmigiani définira la réserve de marche du Senfine et son potentiel. Elle se comptera en mois et elle transformera pour toujours le visage de l’horlogerie mécanique ».

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