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L’horlogerie suisse sur la pente descendante ?
Economie

L’horlogerie suisse sur la pente descendante ?

mardi, 20 mai 2008
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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Avec un petit 0,5% de croissance au mois de mars, les exportations horlogères suisses ont marqué le pas. Selon certains analystes, c’est le signe certain du ralentissement à venir. La Haute Horlogerie continue toutefois de sortir son épingle du jeu.

« Tout va très bien Madame la Marquise, tout va très bien… » Tel aurait pu être le message du Groupe Swatch à la communauté financière lors de sa dernière présentation des résultats 2007, assortie des perspectives de la compagnie pour les mois à venir. Un message des plus clairs signifiant que Swatch ne voit aucun nuage s’accumuler sur l’ensemble de ses activités, bien au contraire. Pour l’année en cours, le premier groupe mondial d’horlogerie prévoit en effet une croissance à deux chiffres, contrairement à ce que les analystes financiers prévoyaient il y a peu, des analystes devenus du même coup négatif sur l’ensemble du secteur. Cette dichotomie n’a d’ailleurs guère plu aux dirigeants de Swatch, à tel point qu’ils ont privé la communauté financière de la traditionnelle conférence de presse annuelle, lui reprochant une vision à court terme de l’économie et une approche purement financière et par là même réductrice de cette industrie.

Source : Fédération de l'Industrie Horlogère Suisse (FH)
Source : Fédération de l'Industrie Horlogère Suisse (FH)
Recul des principaux marchés

Si l’on considère les dernières statistiques du secteur publiées par la Fédération de l’industrie horlogère suisse, on constate toutefois un net ralentissement des exportations horlogères. Au mois de mars dernier, celles-ci ont enregistré une maigre croissance de 0,5% en comparaison annuelle. Après les mois de janvier et février, durant lesquels la croissance s’est affichée à respectivement +23,4% et +18,3%, le tassement est significatif. Une analyse plus fine démontre certes que le mois de mars 2008 a connu trois jours ouvrables de moins qu’en 2007 et que l’effet de base a été largement négatif vu l’essor de quelque 20% enregistré lors des mêmes périodes des deux exercices précédents, ils n’expliquent pas à eux seuls ce coup de frein qu’ont connu les ventes de montres suisses à l’étranger. A cet égard, les analystes financiers de Landsbanki Kepler à Zurich n’ont guère fait de mystère quant à leur pronostic pour l’année en cours.

Selon une étude de l’établissement financier publiée juste avant la période des salons horlogers, la croissance du secteur pour les douze mois 2008 devrait se situer à 3% pour atteindre quelque CHF 16 milliards. Avec un tel taux de progression, on est loin des 16,2% enregistré en 2007, voire même des +11,2% ou +12,8 des deux années précédentes. Pour Landsbanki, un tel refroidissement s’explique par la récession américaine, la crise financière mondiale née de la déconfiture du subprime aux Etats-Unis, le tout agrémenté d’effets de change négatifs en raison de la faiblesse persistante du dollar. En regardant les statistiques de mars, on constate en effet que deux des principaux débouchés pour les garde-temps helvétiques sont en fort recul, soit -14,7% aux Etats-Unis et -22,2% au Japon.

Source : Fédération de l'Industrie Horlogère Suisse (FH)
Source : Fédération de l'Industrie Horlogère Suisse (FH)
Le salut vient des pays émergents

Pas de quoi peindre le diable sur la muraille toutefois, toujours selon Landsbanki : « parmi les facteurs à avoir soutenu le super cycle de croissance qu’à connu l’horlogerie ces dernières années, nombreux sont ceux qui demeurent toujours en place et notamment l’engouement pour les garde-temps mécaniques haut de gamme, les habitudes de consommation privilégiant le luxe ostentatoire, le boom des matières premières et l’émergence de nouveaux marchés. Nous ne pensons toutefois pas qu’à elle seule, la zone Asie-Pacifique peut sauver la croissance. Mais cela ne veut pas dire non plus que celle-ci est définitivement à son terme. » La création de richesse dans les pays émergents constitue en effet un coussin de sécurité non négligeable comme le démontre encore une fois les statistiques de mars avec des marchés en plein boom comme la Chine (+39,4%), Singapour (+33%) ou les Emirats Arabes Unis (+37,8%). Quant au segment haut de gamme, il continue de tirer allègrement son épingle du jeu avec une hausse des ventes à l’exportation de 11,4% en valeur et 17% en volume durant le même mois.

Source : Fédération de l'Industrie Horlogère Suisse (FH)
Source : Fédération de l'Industrie Horlogère Suisse (FH)

Si l’on se réfère à la croissance annuelle moyenne pondérée de 6% en franc suisse (9% en dollar) qu’ont connue les exportations horlogères helvétiques depuis 1980, il n’est pas difficile de tabler sur un retour à la normale pour les mois à venir. L’industrie n’aurait finalement pas grand chose à y perdre. Un exercice de consolidation permettrait en effet de digérer l’envolée exceptionnelle des derniers exercices. De quoi remettre les pendules à l’heure tant au niveau de l’emploi que de la production.

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