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Modes & Tendances

Même pas peur !

mercredi, 18 décembre 2019
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Mathilde Binetruy
Journaliste indépendante

“Et pourtant, elle tourne.”

Galilée

Le premier événement auquel elle a assisté, c’était la Coupe du Monde de football en 1998. Depuis, c’est le SIHH et Baselworld qu’elle vit de l’intérieur. Là aussi, on y joue la montre.

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6 min de lecture

À moins d’être gothique, il n’y a pas de raison de porter une montre à tête de mort. Enfin si, il y en a une dizaine : c’est un acte artistique, rebelle, viril, stylé, statutaire… L’heure macabre, plus chic tu meurs !

Nom : Dalí. Prénom : Salvador. Profession : peintre. Dans plusieurs de ses tableaux, le grand artiste du surréalisme met en scène un crâne. Une tête de mort apparaît également dans les créations de Pablo Picasso. Chez Andy Warhol, son usage renvoie à la notion de memento mori. On peut difficilement se l’imaginer, mais il fut une période artistique où la tête de mort avait une valeur symbolique à prendre au premier degré : la guerre, l’obsession de la mort… Dans des temps encore plus lointains, un crâne surmontant une paire de tibias sur un drapeau indiquait l’arrivée imminente de flibustiers, donc d’ennuis (cf. Pirates des Caraïbes). La tête de mort est aujourd’hui plutôt gage de mystère, de provocation ou alors un symbole statutaire pour les bandes de motards et autres clubs d’armes à feu redoutés des quartiers malfamés. Après un hold-up de la part des courants gothique (1970) et rock (1980) – merci Madonna –, la tête de mort fait vraiment son entrée dans le monde du luxe au début des années 1990, d’abord dans la mode, avant de gagner les accessoires, dont les montres.

BR01 Laughing Skull Full Diam © Bell & Ross
BR01 Laughing Skull Full Diam © Bell & Ross
Elle tue, ta montre !

En horlogerie, une marque disruptive en a fait sa spécialité : HYT. Sur ses montres où le liquide sert à indiquer l’heure, HYT a imaginé un crâne qui donne l’heure. Dans la nouvelle Soonow, un circuit hydraulique fait le tour du cadran actionné par deux soufflets semblables à des pistons. Le temps écoulé correspond à un fluide transparent, l’instant à venir est indiqué par un liquide vert fluorescent ou bleu vif. Particularité étonnante : sur le crâne, une pupille indique la réserve de marche à travers un disque se trouvant derrière une des orbites. L’autre œil est consacré à la plus petite unité de mesure de la montre : il effectue une rotation complète en 60 secondes. Enfin, sur le cadran en titane, 313 picots en or 18 carats dessinent le contour d’un crâne. Un millier de minuscules trous donnent l’heure par le biais du perçage, l’indication du moment étant assurée par le positionnement du curseur rotatif au centre de chaque chiffre écrit en toutes lettres sur la tranche du cadran. Tout droit sortie du futur, défiant les lois de la physique, la pièce est limitée à 25 exemplaires. Visuellement, on ne se lasse pas de ce spectacle délicieusement macabre.

Dans les mains du graveur Johnny Dowell, l’Urwerk UR-T8 “Skull” devient une œuvre d’art.

Autre interprétation artistique de la mort : l’UR-T8 « Skull » signée Urwerk. En voilà un moyen élégant d’accepter l’idée que toute chose a une fin, la vie incluse ! Dans les mains du graveur Johnny Dowell – connu pour « broder » les crosses et les fûts des fusils de chasse et des pistolets de collection, objets de mort… –, la pièce devient une œuvre d’art. « Une fois le dessin prêt, je ramène tout à la taille exacte de l’UR-T8, explique l’artiste. La première chose que je fais toujours, c’est de découper tous les contours de la pièce, y compris les volutes et le crâne. L’étape suivante est l’arrière-plan. Je cisèle jusqu’aux profondeurs qui me semblent idéales. C’est la partie du projet qui prend le plus de temps : quand je retire soigneusement la matière au microscope pour m’assurer de ne pas empiéter sur les parties importantes telles que la zone des volutes ou le crâne. Si on fait une erreur, on ne peut pas revenir en arrière. Une fois ce processus terminé, je passe à la partie que je préfère, le dégradé. » Au final, cela donne une édition limitée à quatre exemplaires totalement mortelle !

UR-T8 « Skull » © Urwerk
UR-T8 « Skull » © Urwerk
Drôle de jus de crâne

On le constate, il ne viendrait pas à l’idée des horlogers de considérer la tête de mort comme un simple ornement. Alibi technique ou représentation stylistique, elle est un formidable vecteur des savoir-faire maison et donne même, à la lumière de sa posture rebelle, un look viril. Bell & Ross surfe dès lors avec talent sur la tendance skull et testostérone. Rien d’étonnant pour une marque qui aime briser les codes et qui, dès ses débuts, lançait des montres concepts qui font désormais partie intégrante de son ADN. La dernière Bell & Ross BR01 Laughing Skull existe en trois versions dont une sertie limitée à 99 exemplaires aux boîtier et lunette pavés de 394 diamants (2,891 ct). Elle est dotée d’un calibre 100 % manufacture à remontage manuel dont le contour reprend la forme d’un crâne. Son gimmick ? Animer la mâchoire de la tête de mort qui semble ricaner.

Hublot surfe sur la légende des têtes de mort mexicaines.

Ce symbole morbide, plutôt cool et tendance, ne doit en effet jamais verser dans la sinistrose. Ainsi, une série comme Six Feet Under pose un constat : peu importe ce qu’il y a après la mort, l’important, c’est ceux qui restent. Version Twilight, les vampires sont sexy en diable (et pour certains végétariens, hum !). Dans ce contexte, Hublot surfe sur la légende des têtes de mort mexicaines. D’origine aztèque, le jour des morts, Día de los Muertos, est un rituel extrêmement populaire au Mexique et aux États-Unis. Les célébrations du 1er novembre y sont très festives : on y fait offrande de bonbons et de tequila. Pour conjurer la mort, les Mexicains se déguisent, dansent et chantent dans les cimetières. Joyeuse et excentrique, la Big Bang One Click Calavera Catrina célèbre cette forme d’ode à la vie. Rappelant les traditionnels visages peints des calaveras, son cadran laqué blanc ou noir, gravé de laques de couleur, affiche le maquillage sophistiqué des « Catrinas » (« crânes élégants »). Son bracelet, cousu de têtes de mort multicolores, imprime l’esprit des robes colorées et élégantes. C’est une explosion de violet, fuchsia, turquoise. À donner (presque) envie de rendre l’âme.

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