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Métissage horloger entre H. Moser & Cie et MB&F
Watches and Wonders

Métissage horloger entre H. Moser & Cie et MB&F

vendredi, 5 juin 2020
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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6 min de lecture

Les deux Maisons indépendantes présentent le fruit d’une collaboration inédite lors de laquelle chacune s’est inspirée des codes horlogers de l’autre. Résultat : deux montres métisses, une Endeavour chez H. Moser & Cie et une LM101 chez MB&F qui scellent une formidable rencontre.

Ils sont amis, se connaissent depuis une bonne décennie, se respectent et s’apprécient. Ils représentent aussi la génération montante de ces horlogers indépendants qui, depuis une dizaine d’années, bousculent les codes établis pour offrir une alternative imaginative, technique et créative à la mesure du temps traditionnelle. « Ils », ce sont Edouard Meylan et Maximilian Büsser, respectivement CEO de H. Moser & Cie et fondateur de MB&F. Et à leur bonne « vieille » habitude, ils reviennent sur le devant de la scène pour présenter une nouvelle initiative décoiffante, une de celles qu’ils cultivent avec une certaine délectation. En l’occurrence, deux montres développées en parfaite collaboration par chacune des deux Maisons qui s’inspirent des codes « génétiques » de l’autre. Concrètement, place donc à la Legacy Machine 101 de MB&F, qui a été « moserisée », et à l’Endeavour Cylindrical Tourbillon de H. Moser & Cie, porteuse de l’ADN MB&F. En termes de métissage, impossible de faire mieux.

Endeavour Cylindrical Tourbillon & LM101 © H. Moser & Cie / MB&F
Endeavour Cylindrical Tourbillon & LM101 © H. Moser & Cie / MB&F
Esprit de symbiose

« C’est vrai qu’il est plus facile de mener à bien de tels projets si l’on se connaît bien comme Maximilian et moi et si les intérêts sont alignés, commente Edouard Meylan. Ce qui est également le cas pour nos deux Maisons, toutes deux indépendantes et de taille similaire. En d’autres termes, si la collaboration fonctionne et que le travail est bien fait, on en ressort tous grandis. Ce qui ouvre d’ailleurs la porte à d’autres défis, en sachant que de nos jours il n’est plus question de taire les liens qui unissent déjà les différentes marques au niveau technique. En sachant également qu’en cette période troublée il est plus que nécessaire de se serrer les coudes entre indépendants. » Pour Edouard Meylan, approché dans un premier temps par Maximilian Büsser pour réaliser une pièce Performance Art, il n’était donc pas question d’une relation à sens unique. « Lorsque j’ai appelé Edouard pour lui dire que j’avais envie de collaborer sur une création, précise Maximilian Büsser, je lui ai dit que j’aimais beaucoup le double spiral, les cadrans fumés Moser et les séries de montres Concept. Edouard m’a tout de suite dit qu’il était d’accord pour que j’emprunte ces caractéristiques, mais à la condition qu’il puisse également réinterpréter une de mes machines. »

Maximilian Busser et Edouard Meylan
Maximilian Busser et Edouard Meylan

Passé le premier effet de surprise, cet esprit de symbiose s’impose rapidement comme une bonne idée. D’autant que les deux marques avaient prévu nombre d’initiatives communes pour le salon Watches & Wonders Geneva finalement annulé. Qu’à cela ne tienne, le projet horloger était sur les rails, il devait forcément se poursuivre. De MB&F, H. Moser & Cie a donc retenu le concept des mouvements tridimensionnels sous un dôme de saphir. Plus précisément, c’est le tourbillon volant qui s’élève au-dessus du cadran principal de la FlyingT, cher au cœur de Max Büsser, qui a été retenu. Et pour l’animer, c’est un spiral cylindrique développé par Precision Engineering, société sœur de H. Moser, qui a été choisi. Celui-là même qui avait été développé pour la LM Thunderdome de MB&F. Autre référence identitaire de MB&F transposée dans l’univers Moser, les cadrans inclinés, ici utilisés pour le sous-cadran en saphir des heures et minutes, positionné selon un angle de 40° et monté sur un train d’engrenages conique. Le cadran principal, quant à lui, est décliné dans des teintes qui ont fait la renommée de H. Moser & Cie : Funky Blue, Cosmic Green, Burgundy, Off-white et Ice Blue pour 5 éditions de 15 pièces.

Passer le cap 2020

À l’inverse, c’est le minimalisme de Moser qui a séduit MB&F, d’où le choix de la Legacy Machine, le modèle le plus « simple » de ses collections avec son grand balancier suspendu qui symbolise à lui seul le temps qui passe. Dans ce souci de sobriété, le logo MB&F a été supprimé, tout comme les sous-cadrans flottants en dôme au profit d’aiguilles pour les heures, minutes et la réserve de marche directement posées sur le cadran principal. Cadran bien évidemment porteur des couleurs Moser, à savoir Red fumé, Cosmic Green fumé, Aqua Blue fumé et le célèbre Funky Blue pour 4 éditions de 15 pièces. Dernier élément : entièrement repensé, le grand balancier est porteur du double spiral caractéristique de H. Moser & Cie. L’esthétique du calibre, enfin, se veut plus contemporaine avec un traitement NAC.

LM101 Aqua Blue © H. Moser & Cie / MB&F
LM101 Aqua Blue © H. Moser & Cie / MB&F

« Ces deux pièces sont le résultat d’un vrai travail en commun, au niveau aussi bien technique qu’esthétique, expose Charris Yadigaroglou, responsable de communication auprès de MB&F. Pour nous mais également pour Moser, c’est une première, et elle arrive à point nommé en cette année 2020 plutôt mouvementée. Quand la pandémie est devenue une réalité, nous avons en effet pris la décision d’appuyer très fort sur la pédale des freins pour éviter de trop mauvaises surprises. Par rapport aux 211 pièces de 2019, nous avons ainsi coupé nos budgets et nos prévisions par deux. Ce qui devrait nous éviter les pertes, notamment grâce à ce type de projet. » Même son de cloche du côté d’Edouard Meylan : « Nous avons présenté ces deux montres à Dubai en début d’année sous embargo avec une très bonne réponse des détaillants. De notre côté, nous avons ainsi déjà pu livrer une trentaine de pièces. Si l’on ajoute le succès de la Streamliner, également présentée en début d’année dont les 100 exemplaires de cette édition limitée sont tous partis, j’aurais tort de me plaindre. Nous vendons moins, c’est une évidence, mais mieux, à savoir plus cher. Et le commerce en ligne, inauguré durant la période de confinement, représente à ce jour entre 15 et 25 % des ventes selon les mois. » Pour les indépendants, l’année 2020 ne fait que commencer.

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