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Montres d’occasion : l’approche d’Antoine de Macedo à Paris
Culture

Montres d’occasion : l’approche d’Antoine de Macedo à Paris

mardi, 22 octobre 2019
Par Victoria Townsend
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Victoria Townsend

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6 min de lecture

Avec le rachat de Watchfinder.com l’an dernier, le groupe Richemont a fait son entrée sur le marché horloger d’occasion. Plus récemment, le détaillant Bucherer inaugurait à Genève puis Zurich un espace dédié aux montres vintage. Antoine de Macedo officie à Paris sur ce second marché depuis 33 ans !

Le marché des montres d’occasion n’a rien de nouveau pour Antoine de Macedo. C’est le choix qu’il a fait il y a 33 ans, quand il a créé son entreprise. Et c’est, aujourd’hui encore, le cœur de son activité avec 70 % de ses ventes. Pour Antoine de Macedo, « les montres de seconde main constituent une suite logique dans le circuit de vente. Pour certains clients, l’achat d’une montre est un investissement. Les constructeurs automobiles ont depuis longtemps compris que les acheteurs souhaitaient pouvoir vendre une voiture usagée et récupérer de l’argent pour en acheter une nouvelle ». L’horloger répartit ses produits en trois catégories : montres vintage, montres de collection – neuves ou d’occasion sorties des catalogues – et montres neuves, car il est également revendeur agréé de marques prestigieuses comme Breguet, Girard-Perregaux, Laurent Ferrier ou Omega.

Rolex et Patek Philippe sont les marques les plus demandée pour les modèles d’occasion comme pour les montres neuves.
Rolex et Patek Philippe sont les marques les plus demandée pour les modèles d’occasion comme pour les montres neuves.

Antoine de Macedo a intégré le monde de l’horlogerie quand il avait… 9 ans. « Mon père m’a d’abord envoyé en apprentissage chez un ami horloger puis, à 14 ans, à l’école d’horlogerie française de Morteau, à la frontière suisse. L’enseignement théorique m’a permis d’avoir une vision d’ensemble, de donner un sens à mes années de pratique. » Tant de sens qu’il a ouvert sa première boutique à l’âge de 19 ans, en 1990, dans le 6e arrondissement de Paris, où il a maintenant deux boutiques, la première sur le boulevard Saint-Germain et la seconde à proximité, rue Madame, qui compte neuf horlogers spécialisés dans le service et la réparation. Les services les plus courants ? Les tests de protection contre l’humidité, la poussière ou le magnétisme et, « tous les 6 ou 7 ans », un changement d’huile. « Un mécanisme horloger couvre environ 250’000 km en 9 mois. Comme une voiture, il nécessite des révisions régulières afin d’éviter de sérieux problèmes. »

La spéculation pénètre les marchés

Dans la boutique rue Madame, les étagères sont occupées par des dizaines et des dizaines de modèles de toutes les décennies. Bien qu’il dise ne pas être attaché à une marque en particulier mais plutôt à « la pluralité de l’offre », Antoine de Macedo cite les « sublimes modèles Universal, Jaeger-LeCoultre, Movado ou Longines des années 1920 à 1950 » et, pour les femmes, « les pièces exceptionnelles produites par Cartier ou Boucheron dans les années 1950, 1960 et 1970 ». Si, chez lui, les montres d’occasion occupent une place de choix depuis trois décennies, comment explique-t-il le récent engouement pour ce second marché ? « Premièrement, dit-il, il y a eu un regain d’intérêt pour les montres mécaniques traditionnelles, qui n’a cessé de prendre de l’ampleur depuis les années 1990. Deuxièmement, dans les années 1980, Mr Hayek a réussi avec génie à contrer l’intérêt pour les montres asiatiques à quartz avec la Swatch, un produit amusant et accessible, mais pas seulement. Pour moi, la Swatch a été la première montre de l’industrie horlogère devenue un objet de spéculation. Plusieurs artistes ont été sollicités pour en dessiner les cadrans. À titre d’exemple, certains modèles Picasso ont été revendus à l’époque pour l’équivalent de 15’000 euros. Dans certains cas, la montre doublait de prix à peine sortie du magasin. »

Je trouve malsain qu’une Daytona ou une Nautilus puissent être revendues au double du prix catalogue du simple fait que les listes d’attente s’allongent.
Antoine de Macedo

Antoine de Macedo poursuit : « Aujourd’hui, nous constatons le même phénomène avec des modèles Rolex ou Patek édités en séries limitées. Personnellement, je trouve malsain que des Daytona, Submariner, GMT ou Nautilus puissent être revendues au double du prix catalogue du simple fait que les listes d’attente s’allongent. Mais cela arrive. Le marché des montres d’occasion relève donc parfois de la spéculation. » Troisièmement, d’après Antoine de Macedo, l’attrait des montres d’occasion tient à leur prix. Dès son acquisition, une montre neuve courante perd « au moins la valeur des taxes qui lui sont appliquées, comme une voiture. Pour éviter de perdre de l’argent, il faudrait attendre 5 à 10 ans avant de la revendre. Avant ce délai, le prix de la montre est généralement plus intéressant pour l’acheteur ».

Rolex et Patek en tête

La quatrième raison renvoie à notre monde actuel, explique Antoine de Macedo. « Nous sommes en train de passer des produits jetables à une ère du réparable. La conservation des objets prend de la valeur. Valeur qui devient vite importante pour une montre avec laquelle on entretient une relation intime et personnelle, souvent associée à des moments forts de l’existence. » Et finalement, « il y a Internet. Les gens sont mieux informés, ils peuvent se contacter mutuellement et vendre facilement en ligne ». Antoine de Macedo dispose d’un site de présentation mais ne vend pas en ligne. « Nous préférons que les clients viennent et essaient les montres. Pour un bon client étranger, nous pouvons nous mettre d’accord et régler l’affaire par téléphone avant de lui expédier la montre où qu’il soit dans le monde. »

Comme dans l’immobilier, quand la montre désirée est trop chère, on va voir à côté.
Antoine de Maceo

Antoine de Macedo, dont les montres sont garanties deux ans, recommande d’acheter auprès de professionnels à même de garantir la qualité et l’authenticité. « Il y a beaucoup de contrefaçons en dehors des circuits, dit-il, et même des faux papiers, car ils sont faciles à produire. » Quelles sont les montres les plus demandées ? « Les grandes marques en général et, en particulier, Rolex et Patek, pour les modèles d’occasion comme pour les modèles neufs. Rolex pour les boîtiers étanches, Patek pour les calendriers et montres de voyageur. Mais chaque marque a son savoir-faire. On trouve de superbes montres chez Breguet, Jaeger, Vacheron, Omega, Heuer, Breitling et d’autres. Comme dans l’immobilier, quand le produit désiré est trop cher, on va voir à côté. »

Antoine de Macedo porte une Tudor Submariner Snowflake de 1976 l’été et une Laurent Ferrier l’hiver.

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