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Moser & Cie : une complexité parfaitement épurée
Economie

Moser & Cie : une complexité parfaitement épurée

vendredi, 18 décembre 2009
Par Meehna Goldsmith
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Meehna Goldsmith

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7 min de lecture

Même si la marque est encore très jeune, Moser a réussi à devenir entièrement autonome et peut prétendre en toute légitimité au statut de manufacture. En 2008, toutes ses sociétés affiliées ont été intégrées au sein de Moser Group AG.

Il y a presque cinq ans de cela, en 2005, H. Moser & Cie refaisait son entrée sur la scène horlogère internationale : avec l’aide d’un petit groupe d’investisseurs privés, le Dr. Jürgen Lange, directeur technique chez IWC, et Roger Nicholas Balsiger, arrière petit-fils de Heinrich Moser, ont réussi à redonner vie à la marque. La plupart des compagnies horlogères annoncent en fanfare leur arrivée sur le marché et leur moindre prouesse technique. Ce n’est pas le cas chez H. Moser & Cie. Son entrée a été aussi digne que discrète si bien qu’elle a très bien pu passer inaperçue. Pour reprendre les termes du Dr. Lange : « Nous avons sorti des montres très élégantes, sobres et techniquement intransigeantes, pourtant proposées à des tarifs raisonnables alors que toutes les autres marques misaient sur la complication, la démesure, la couleur et des prix totalement extravagants. »

Les problèmes les plus épineux interprétés avec une grande ingéniosité

Par comparaison avec les autres montres, les cadrans Moser affichent un profil modeste compte tenu du niveau de complication qu’ils renferment. En règle générale, les avancées les plus simples et les plus évidentes sont celles qui passent inaperçues. Dans cet esprit, Moser possède l’art d’interpréter les problèmes les plus épineux de manière simple et ingénieuse. Prenons par exemple sa conception de l’échappement. Organe régulateur du mouvement, c’est l’échappement qui détermine la précision d’une montre. Ce mécanisme capricieux peut se transformer en véritable fléau lors des opérations de révision, puisqu’il doit être un nouvelle fois réglé à l’issue du démontage et du nettoyage. Ce processus peut s’avérer interminable et ainsi priver le propriétaire de sa montre pendant une longue période.

En montant l’ensemble du mécanisme sur une platine distincte, Moser a réussi à supprimer ce problème. Fixée par deux vis au niveau de la base, la pièce est reliée au reste du mouvement par la roue d’ancre. Lorsqu’il procède à la révision d’une montre, l’horloger peut ainsi remplacer l’ensemble de l’échappement par une nouvelle pièce entièrement montée et réglée dans l’usine Moser de Schaffhouse.
On pourrait croire que ce type de module interchangeable est plus adapté aux montres grand public dont les pièces sont jetables. C’est loin d’être le cas. Chez Moser, la roue d’échappement et l’ancre sont fabriquées en or massif et la raquette, qui entretient les oscillations, est remplacée par des vis de balancier. Plus qu’une simple question d’esthétique, l’or est un matériau supérieur en termes de réduction de la friction ; il offre donc une précision supérieure et réduit l’usure des différentes pièces. En outre, dans un effort de lutte contre la surconsommation, l’usine reprend la pièce afin de la réutiliser dans une autre montre.

Le calendrier perpétuel de Moser

Le calendrier perpétuel de Moser a également contribué au succès de la marque puisqu’il lui a notamment permis de remporter le Grand Prix d’Horlogerie de Genève en 2006, dans la catégorie des montres à complication. Le concept de calendrier perpétuel est toujours associé à des montres au cadran chargé d’indicateurs du jour, de la date et d’années bissextiles. Dans son ingénieuse Perpetual 1, Moser interprète cette complication dans une esthétique très sobre. L’attention est retenue par la grande fenêtre de la date, traditionnellement positionnée à 3 heures, tandis que le mois est indiqué par une petite aiguille concentrique avec les aiguilles des heures et des minutes. L’équilibre de l’ensemble est assuré par un sous-cadran indiquant les secondes, positionné à 6 heures, et l’indicateur de réserve de marche (7 jours) à l’opposé de la date. L’indicateur des années bissextiles, situé sur une roue en forme d’étoile à l’arrière du mouvement, se règle simplement à l’aide d’un bouton poussoir.

La date, qui peut être ajustée en avant ou en arrière, possède un affichage « Flash Calendar » unique à la marque. Beaucoup de mécanismes à calendrier perpétuel passent par une position intermédiaire lorsque l’ordre des jours n’est pas séquentiel, notamment lors du passage de février à mars, mais aucune date non conforme n’est affichée sur le cadran de la Perpetual 1.

La Moser Perpetual 1 est dotée du mouvement Moser Cal. HMC 341.501 © H. Moser & Cie
La Moser Perpetual 1 est dotée du mouvement Moser Cal. HMC 341.501 © H. Moser & Cie
L’échappement Straumann à double spiral

En 2007, Moser a introduit l’échappement Straumann à double spiral, conçu sur la base de la formule développée en 1931 par Dr. h.c. Reinhard Straumann, appelée Nivarox. Moser a pu en exploiter les droits lorsque le Dr. Thomas Straumann, arrière petit-fils de l’inventeur, est entré dans son comité de direction. Surtout, Moser a pu développer cette technologie pour aboutir à l’échappement Straumann double spiral dont la production a débuté la même année.

L’utilisation d’un spiral Nivarox, associée à un certain niveau de pliage de la courbe terminale de Breguet, permet de maintenir le centre de gravité au centre de l’axe. Un tel mécanisme ne gomme toutefois pas complètement les erreurs de marche les plus infimes. Un tourbillon aurait certes pu assurer ce type de compensation, mais il est très cher et complexe.

Comme toujours, les horlogers de Moser ont présenté une solution tout à la fois efficace, simple et élégante : l’échappement Straumann à double spiral, qui incorpore deux spiraux sur le balancier, agencés de manière à se déplacer selon des trajectoires symétriques mais opposées, en annulant toutes les inexactitudes dues à la distorsion des spiraux.

Echappement Straumann à double spiral © H. Moser & Cie
Une manufacture autonome

Même si elle est encore très jeune, Moser a réussi à devenir entièrement autonome et peut prétendre en toute légitimité au statut de manufacture. En 2008, toutes ses sociétés affiliées ont été intégrées au sein de Moser Group AG. « Nous faisons partie des rares marques horlogères à réellement concevoir et produire en interne leurs propres mouvements », souligne fièrement le Dr. Lange.

Dans le monde de l’horlogerie, les avancées techniques sont généralement mises en valeur par un affichage sur le cadran. Même si Moser entend continuer le développement de complications traditionnelles grâce à des méthodes d’ingénierie haut de gamme, ses montres garderont une allure classique sans souffrir de fioritures. « Pour nous, le client idéal, c’est celui qui achète l’une de nos montres sans se soucier d’une quelconque appartenance à une catégorie sociodémographique », poursuit le Dr. Lange ». Et d’ajouter : « mais dans la pratique, elles plaisent surtout aux individus âgés de 40 à 70 ans disposant de revenus confortables, davantage meneurs que suiveurs, recherchant un garde-temps Swiss Made authentique voué à prendre de la valeur au fil du temps. »

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