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Nature – climat : même combat
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Nature – climat : même combat

jeudi, 6 octobre 2022
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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Les activités de l’homme ont un impact aussi dévastateur sur la nature que sur le climat, même si l’on parle davantage du second, plus quantifiable, que de la première. Les experts de différentes ONG sont venus le rappeler lors du Watch Forum organisé par Watches and Culture sur le développement durable.

En matière de biodiversité, le constat est tout aussi alarmant que pour le climat. Deux représentants d’ONG ont ainsi été invités par Watches and Culture, le pôle culturel de la Fondation de la Haute Horlogerie, pour en faire état lors du récent Watch Forum organisé sur le thème du développement durable. C’est Damian Oettli, Responsable des marchés auprès du WWF Suisse, qui a ouvert le débat : « Pour les 10 millions d’espèces connues, on parle aujourd’hui d’une question de survie au sein d’écosystèmes où les interactions sont fortement perturbées. Et nous, en tant qu’êtres humains, nous en subissons aussi les conséquences au niveau de l’air que nous respirons, de l’eau, des ressources… »

Depuis 1970, 68 % des populations de vertébrés ont disparu.

Et Damian Oettli de poursuivre : « Il existe suffisamment d’indicateurs pour mesurer ces atteintes à notre environnement naturel comme le Living Planet Index, le Red List Index, le Species Habitat Index ou encore le Biodiversity Intactness Index, qui vont tous dans le même sens. À l’heure actuelle, un million d’espèces sont en voie d’extinction. On parle donc aujourd’hui de la sixième extinction de masse après la diminution, depuis 1970, de 68 % des populations de vertébrés comprenant les mammifères, oiseaux, poissons, reptiles et amphibiens. Alors que faire, en sachant que le poids économique de la nature est évalué à 44 trillions de dollars ($ 44’000 milliards, ndlr) ou 50 % du PIB de la planète, comme le relève le Forum économique mondial ? La réponse commence par un comportement éthique et responsable des individus comme des entreprises. »

Les valeurs que vous, horlogers, défendez avec vigueur, devraient indiquer la voie à suivre en matière de durabilité,
Gérard Bos

Sur cette base, Gérard Bos, ancien Directeur du Global Business and Biodiversity Programme de l’Union internationale pour la conservation de la nature, a voulu faire passer trois messages. « Premièrement, la biodiversité n’est pas une question seulement d’espèces en danger, exposait-il, mais de la nature en général. Or la nature est en train de nous faire payer la facture de notre incurie. Pour ne pas avoir pris soin d’elle, tout le système menace de s’effondrer. Tel est mon deuxième message. Dès lors, comment se reconnecter à la nature ? Les valeurs que vous, horlogers, défendez avec vigueur devraient indiquer la voie à suivre en matière de durabilité. Ce qui est rare, comme une belle montre, ne mérite-t-il pas d’être préservé et conservé ? Cette tradition que vous revendiquez avec un fort ancrage local ne peut-elle aussi intégrer cet environnement qui vous inspire ? En d’autres termes, et c’est là mon troisième point, ces valeurs propres à l’horlogerie doivent être mises au service de la nature au moment même où la planète se meurt. En ce sens, les solutions basées sur la nature reposent sur un concept simple. Il s’agit de résoudre les problèmes d’aujourd’hui sans en créer de nouveaux pour demain et sans perdre de vue que ce qui est bon pour l’homme l’est également pour la nature. »

Climat et biodiversité sont indissociables.
Damian Oettli

Il n’en reste pas moins que, dans l’incontournable équation des principes ESG concernant les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, ce sont surtout les émissions carbone qui concentrent toutes les attentions. « Mais climat et biodiversité sont indissociables, tonnait Damian Oettli. On ne peut plus penser en silos comme avant, même si les données sont mieux quantifiables en ce qui concerne le climat. Les indicateurs de biodiversité sur lesquels se baser existent. Il s’agit donc aujourd’hui de s’accorder sur ce que l’on veut mesurer et comment. » « Les connexions climat-nature sont une évidence, poursuivait Gérard Bos, si bien qu’il n’est plus possible d’agir sur l’un sans prendre l’autre en considération. Les impacts sont forcément liés. Pour l’extraction minière par exemple, l’impact environnemental est primordial, au même titre que les questions d’émissions et les aspects sociaux. »

Damian Oettli, Chef de l'équipe Marchés, WWF Suisse / Crédit photo © Loïc Herin

Pour l’industrie horlogère, une activité à faible impact, comme s’accordent à le reconnaître les spécialistes, il n’est toutefois pas question d’éluder le problème. D’autant que les initiatives en matière de durabilité prennent forme. « Encore une fois, on ne peut plus raisonner en termes de fort ou faible impact, expliquait Damian Oettli. Tout le monde doit s’engager, car toutes les industries sont concernées. Et cela commence par la transparence. » Dans ce contexte, les conseils ne manquent pas, à commencer par l’implication des collaborateurs et la recherche de sources d’inspiration extérieures à la branche pour inclure également les alliances ou l’implication des célébrités et autres ambassadeurs du luxe comme moteur du changement. De tels incitatifs, relèvent les experts, ont en effet de quoi conforter la position des Maisons horlogères comme autant de relais de croissance.

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