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Plus verts, les horlogers !
Economie

Plus verts, les horlogers !

lundi, 22 octobre 2018
Par Flavia Giovannelli
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Flavia Giovannelli

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5 min de lecture

Éthique, mobilité douce et économies d’énergie… Par ce biais, les marques prennent de plus en plus en compte la protection de l’environnement et des ressources naturelles. Une évolution logique pour une industrie qui vise le long terme.

Il y a une dizaine d’années, une marque de Haute Horlogerie de la vallée de Joux avait fait bien attention à ne pas perturber les truites du ruisseau voisin lors de ses travaux d’agrandissement. À l’époque, cette « délicate » attention avait un peu fait sourire. Mais aujourd’hui, personne n’est surpris à l’annonce de pareilles initiatives. Au contraire, le public est demandeur. On pourrait même parler d’une vague de moralité qui augmente les attentes des consommateurs, surtout lorsqu’ils se recrutent au sein des jeunes générations, et encore plus lorsqu’il s’agit de marques de luxe. Pressées par l’air du temps et l’opinion des millenials, presque toutes les marques de Haute Horlogerie se préoccupent désormais de développement durable. Encore faut-il voir comment chacune des Maisons considère cette approche, en sachant que les possibilités sont vastes, des économies d’énergie aux concepts de mobilité douce, de la préservation des ressources aux initiatives sociales. Petit tour d’horizon non exhaustif.

Des immeubles écologiques

Les bâtiments des marques sont évidemment leur première carte de visite et, à chaque nouvelle inauguration, la liste des performances énergétiques complète les prouesses technologiques ou de production. Dernier « bijou » en date tout juste inauguré, la manufacture d’IWC, en périphérie de Schaffhouse, répond bien sûr à de telles préoccupations. « Nous avons pris en compte l’aspect de la durabilité, commence Andreas Voll, COO de la marque. Par exemple, nous avons installé un système photovoltaïque sur le toit et nous obtenons l’eau pour le refroidissement et le chauffage à partir de deux points de captage. Nous limitons la consommation énergétique en contrôlant automatiquement l’éclairage et en utilisant des sources lumineuses à LED. Un système voilant la lumière, commandé par capteur, évite l’apport de chaleur inutile. Enfin, comme c’est le cas au siège, dans la vieille ville de Schaffhouse, nous récupérons la chaleur de nos installations et nous utilisons uniquement de l’énergie hydraulique suisse sans CO2. »

Le volume total de bois utilisé pour la nouvelle manufacture Omega équivaut à la quantité qui pousse en Suisse en 2,6 heures !

Le ton est donné, et l’on retrouve presque partout la même approche, déclinée selon les particularités du lieu et du bâtiment. Chez Omega, le nouveau site inauguré en 2017 est signé Shigeru Ban, un architecte renommé, connu également pour sa participation à des projets humanitaires. Pour la nouvelle entité de la marque biennoise, il a choisi un mélange d’épicéa suisse et de béton respectueux de l’environnement, suivant les souhaits de la direction. Pour l’anecdote, le volume total de bois utilisé pour la construction de ce bâtiment équivaut à la quantité qui pousse en Suisse en seulement 2,6 heures ! En outre, l’ambition d’être neutre en carbone est atteinte. Même démarche aboutie chez Panerai avec une manufacture qui se veut un exemple d’écocompatibilité. De la gestion des espaces à l’utilisation des ressources, chaque action est soumise à une attention méticuleuse concernant le respect de l’environnement et la réduction des déchets. L’eau de pluie est récupérée dans un réservoir de 50’000 litres et réutilisée pour arroser les espaces verts. L’eau chaude, issue des systèmes de refroidissement des machines, sert à produire l’énergie nécessaire au chauffage du bâtiment. Quant aux eaux usées, elles sont traitées sur place pour éliminer les détergents, savons et poussières fines.

Le bois chez Omega
Le bois chez Omega

De son côté, Audemars Piguet, qui avait construit en 2008 l’une des premières usines certifiées Minergie de Suisse, persévère dans cette voie. Il y a deux ans, la marque réalisait la première mesure de son bilan carbone, aujourd’hui intégrée dans sa prime Qualité & Environnement.

La mobilité en pointe

Si l’horlogerie est une branche en mouvement, il convient de se préoccuper d’autant plus des questions de mobilité. Autant que possible, on rationalise les déplacements. Il peut déjà s’agir de ceux du personnel, comme chez Jaeger-LeCoultre, où chaque jour trois navettes font le tour des villages environnants pour amener les collaborateurs à la manufacture et les ramener à leur domicile et ce, depuis plusieurs années. Chez Piaget, on encourage la mobilité douce, en finançant des abonnements aux transports publics genevois, ou les modes alternatifs comme le covoiturage ou le vélo. Piaget entend aussi limiter les déplacements professionnels superflus. Dans une industrie mondiale, qui privilégie le contact humain, une telle ambition n’est pas toujours évidente. Mais les solutions existent comme les téléconférences ou le regroupement des voyages.

Le respect de l’environnement fait aujourd’hui partie de l’ADN des Maisons de Haute Horlogerie.

Inutile de vouloir donner une liste exhaustive des initiatives vertes tant celles-ci se sont multipliées ces dernières années. À tel point d’ailleurs que le respect de l’environnement fait aujourd’hui partie de l’ADN des Maisons de Haute Horlogerie. À relever toutefois que de tels processus sont longs à mettre en place et que tout acteur de la branche ne souhaite pas forcément communiquer sur la question. Le message pourrait passer pour trivial ! Quitte à laisser le soin aux collaborateurs ou aux clients de véhiculer l’idée selon laquelle développement durable et horlogerie font désormais bon ménage.

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