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Pour les femmes, l’horlogerie flirte avec la haute couture
Modes & Tendances

Pour les femmes, l’horlogerie flirte avec la haute couture

vendredi, 6 mars 2020
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Marie de Pimodan-Bugnon
Journaliste indépendante

“Il faut absolument être moderne.”

Arthur Rimbaud

De la passion, beaucoup de curiosité et une bonne dose d’émerveillement ! La recette essentielle pour raconter les mille et une facettes de l’horlogerie…

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6 min de lecture

Tissu plissé, imprimé sauvage ou végétal, lurex, plumes, fourrure et broderies s’invitent en horlogerie pour inspirer des montres féminines. Du podium au poignet, la frontière ne tient qu’à un fil.

Du cuir et des dentelles, du tweed et de la fourrure, des plumes, un peu, de la brillance, beaucoup… De quelle étoffe sont faites les montres féminines ? De quelles tendances sont inspirées les pièces qui osent s’affranchir des canons du classicisme horloger ? Des folles exubérances de la haute couture aux boîtiers, cadrans et bracelets des montres, la frontière est ténue et l’influence du vêtement sur l’horlogerie se décline sous diverses formes. On y retrouve tour à tour des textures, des motifs et des techniques propres à la mode.

Pleats please

Pour définir l’esthétique de sa nouvelle collection féminine Egérie, Vacheron Constantin a puisé son inspiration dans l’univers de la haute couture. Ici, il n’est pas question de tendance, ni de mode. La marque explore plutôt le raffinement et la sophistication qui s’exercent dans les ateliers de création des grands couturiers. Ces caractéristiques, on les retrouve tout d’abord sur le cadran dont le centre est apprêté d’un motif plissé comme un tissu. Pour obtenir cet élégant décor, Vacheron Constantin s’est appuyé sur la technique ancienne de la tapisserie. Cette dernière consiste à reproduire sur le cadran un motif de grand format en version miniature à l’aide d’une machine à tapisser du début du siècle dernier. Le cadran révèle également d’autres références au monde de la couture. La date, sur la version automatique, ou l’affichage décentré des phases de la lune, sur le modèle Egérie phase de lune, sont toutes deux auréolées d’un cercle festonné de diamants, pareil à une fine ganse. Enfin, les chiffres arabes tout spécialement calligraphiés pour cette collection évoquent la finesse d’une dentelle.

Pour les ténors de la mode, les codes issus de leurs lignes de haute couture constituent un foisonnant vivier d’inspiration.

Pour les marques venues à l’horlogerie après avoir déployé leur toile dans la mode, les codes issus de leurs lignes de haute couture ou de prêt-à-porter constituent un foisonnant vivier d’inspiration qui se décline sur les cadrans et les bracelets des collections de montres. Chez Chanel, le tweed a la part belle, reproduit graphiquement sur des montres qui rappellent la texture souple de ce lainage écossais tissé manuellement. On le retrouve sur le bracelet de la montre Boy•Friend bracelet Tweedy, sur le cadran en émail Grand Feu de la Boy•Friend Tweed Art proposée en deux versions colorées ou, dans un joli camaïeu gris et noir, sur le cadran du modèle Boy•Friend Néo Tweed. À ces variations horlogères présentées en 2019, Chanel vient d’ajouter une collection de haute joaillerie baptisée Tweed. Parmi les 45 pièces uniques, la collection comprend des montres à secret sur lesquelles le fameux lainage essentiel du vestiaire de Coco Chanel est évoqué à travers de savantes techniques de sertissage.

Boy•Friend bracelet Tweedy © Chanel
Boy•Friend bracelet Tweedy © Chanel

Chez Dior, l’inspiration mode est tout aussi naturelle et prend la forme d’une robe de gala qui semble tournoyer sur les cadrans de la collection Grand Bal. Tour à tour tissé de fils de soie, de nacre ou de diamants sertis en dentelle, son calibre inversé 11 ½ dont la masse oscillante est de manière très originale placée côté cadran donne vie à une multitude de variations sur le thème de la couture. Dernière-née de la collection, la Dior Grand Bal Supernatural N°1 sort le grand jeu en livrée de plumes sauvages pareilles à un froufrou chatoyant sur fond d’opale. Manière élégante de miniaturiser la douceur et la flamboyance du vêtement pour les enlacer au poignet.

Végétal, animal et tie & dye

Au côté de ces maisons qui, légitimement, convoquent des éléments propres à la mode dans la confection de leurs montres, quelques marques sans lien évident avec le monde de la couture s’emparent des tendances et des matériaux vestimentaires. En 2018, Hublot avait drapé sa Classic Fusion Chronograph d’étoffes choisies par le créateur d’Italia Independent, Lapo Elkann, dans les archives du tailleur italien Rubinacci. Habillés de tissu pied-de-poule, d’un élégant motif « pinstripe » ou de carreaux prince-de-galles, les cadrans et bracelets de ces éditions limitées jouaient la carte dandy. La même année, Hermès lançait une montre en total look cuir, la Carré Cuir.

Les horlogers évoquent la sophistication du vêtement à travers des techniques qui leur sont propres.

Chez Chartier, l’imprimé sauvage, un must have de ces dernières années, habille le poignet d’une manchette graphique Panthère de Cartier dont les maillons tressés d’or se parent de laque noire. Chez Breguet, le cadran laqué de nuances de bleu de la Reine de Naples 8967 n’est pas sans rappeler les motifs délavés du « tie and dye ». Prolongée par un bracelet en tissu denim bleu, elle s’accorde à merveille avec la tendance popularisée dans les années 1970 et largement réinterprétée l’année dernière dans les collections des créateurs.

Reine de Naples 8967 © Breguet
Reine de Naples 8967 © Breguet

Si l’influence de la couture s’exprime en horlogerie à travers l’emploi de matériaux identiques – cuir, denim, plumes… –, les horlogers évoquent la sophistication du vêtement à travers des techniques qui leur sont propres. L’extraordinaire travail d’orfèvre dont Piaget a fait une spécialité avec des bracelets en or tressés ou ornés de fines gravures rappelle la texture de la maille ou la brillance du lurex. L’imprimé végétal, tellement tendance ces dernières saisons, fleurit chez Chopard sur le cadran de la montre L.U.C XP Esprit de Fleurier Peony grâce à la réunion de plusieurs métiers d’art, tels la gravure d’or, la peinture miniature ou le découpage de la nacre. Quant à la maison Hermès, elle met en lumière un cadran tissé de fils d’or sur la montre Slim cheval Ikat. Pour réaliser le motif équestre en relief selon l’art du textile Ikat, une technique de teinture et de tissage originaire d’Asie, l’artisan brode sur le cadran une multitude de fils trois fois plus fins qu’un cheveu. Le raffinement est à son comble et rappelle que, du podium au poignet, la frontière ne tient qu’à un fil.

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