En d’autres termes, pour qu’une montre puisse mériter ce label, 60 % de sa valeur devrait avoir une origine helvétique. Lors d’une récente conférence de presse, Jean-Daniel Pasche, Président de la Fédération de l’industrie horlogère suisse (FH), rappelait que la législation en vigueur, qui remonte à 1971, ne prévoit pas de seuil minimal en ce qui concerne la plus-value des garde-temps estampillés du Swiss made. Une carence qui profite à des fabricants étrangers, chinois essentiellement, leur permettant de vendre des montres « suisses » pour lesquelles la part de la valeur helvétique atteint tout juste 20 %.
À noter que cette prise de position est tout à fait conforme aux travaux en cours au sein des instances politiques suisses. La commission préparatoire du Conseil national, tout comme le Conseil fédéral, propose en effet que, pour obtenir le précieux label, au moins 60 % du prix de revient des produits industriels soit réalisé en Suisse. La grande majorité des membres de la FH, soit 85 % d’entre eux, soutient le projet de loi que combat toutefois l’Union suisse des arts et métiers, association faîtière des PME helvétiques réunissant quelque 300’000 entreprises, estimant le projet trop complexe et peu favorable à l’intérêt des petites et moyennes sociétés.
Conclusion de Philippe Merk, directeur général d’Audemars Piguet : « Il s’agit de protéger et faire fructifier les connaissances uniques, l’ingéniosité et le savoir-faire artisanal développés au fil des années dans le pays. » Tout en cessant de gruger le client.