De toute façon, il faudra attendre la fin du mois pour que les statistiques de la FH portant sur l’année 2015 soient communiquées avec des analyses plus approfondies. Comme seuls les écrits font foi, nous connaîtrons bientôt la réalité statistique. Mais dans l’univers organisé de l’horlogerie suisse – et surtout dans la Haute Horlogerie – il y a déjà bien quelques mois que l’on travaille sur 2016. Et le Salon de Genève qui s’ouvre-ci ces jours fournira un signal de ce que sera cette nouvelle année.
Il importe donc de réfléchir tout de suite aux résultats de 2015, qui, sans doute, ne sont plus de 21 milliards mais bien de 20 milliards, en recul d’environ 4 %. Dans ce contexte, il s’agit de souligner que même les segments de la Haute Horlogerie sont à la baisse, soit un fléchissement attendu de 3,5 % pour les montres dont la valeur se situe entre 3 000 et 6 000 francs (prix ex usine ) et pour celles d’un prix supérieur à 6 000 francs. Une baisse de 4 % pour celles dont la valeur se situe entre 1 500 et 3 000 francs.
Ce début de fléchissement, après trois années d’ascension rapide, signifie que le client final achète moins.
Ce début de fléchissement, après trois années d’ascension rapide, signifie que le client final achète moins. Au-delà du fait qu’il y a peut-être moins d’argent en circulation – une conjecture souvent exprimée mais très difficile à prouver –, les motifs de ce comportement sont, fondamentalement, au nombre de trois : insécurité, inquiétude et peur. Des valeurs négatives qui s’alimentent : l’insécurité génère l’inquiétude et, à partir de là, la peur n’est pas loin.
La propension à l’achat est toujours déterminée par un plaisir paisible. Comment sera donc l’année 2016 ? Difficile.
Dans notre monde bien organisé, les prévisions deviennent semblables à celles de la météo, où les erreurs sont nombreuses, surtout lorsqu’on les pratique à un mois (ou un an) en mettant un doigt mouillé en l’air pour deviner la direction du vent. Ou en se fiant à des instruments certes sophistiqués mais imparfaits. Autrement dit, le problème est que le risque existe de travailler avec des programmes au jour le jour : or, pour nous, c’est impossible.