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Quand Breguet s’éprend de la Reine de Naples
Economie

Quand Breguet s’éprend de la Reine de Naples

vendredi, 12 octobre 2012
Par Danièle Chambas
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Danièle Chambas

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5 min de lecture

Breguet célèbre les 200 ans de la première montre-bracelet créée pour Caroline Murat, reine de Naples. Reportage.

Pour fêter les 200 ans de la première montre- bracelet créée par Abraham-Louis Breguet pour Caroline Murat, reine de Naples, ainsi que les 10 ans du lancement de la collection du même nom, la maison Breguet a choisi Capri, l’« isola azzurra ». L’occasion pour les quelque 200 invités et amis de la marque venus du monde entier de découvrir la plus glamour des destinations italiennes, mais aussi de voyager dans le temps. D’abord à Naples, dans le palais royal de la Reggia di Capodimonte, où se trouvent les appartements de la reine et du roi Joachim Murat. L’historien Emmanuel Breguet raconte.

Invention de la première montre-bracelet

En ce jour du 8 juin 1810, Caroline, la pétillante et ambitieuse jeune sœur de Napoléon Ier, passe une commande surprenante chez Breguet au Quai de l’Horloge à Paris, une Maison qu’elle connaissait bien pour l’avoir découverte en 1805 alors qu’elle n’avait que 23 ans. Les archives de la Maison précisent les termes de la commande : « une montre à répétition de forme oblongue pour bracelet ». Équipée d’un échappement à ancre et d’un thermomètre, sa forme ovale et le fait qu’elle soit conçue pour être portée sur un bracelet représentent pour l’époque deux exigences originales. La fabrication dure deux ans et demi ; 34 opérations différentes sont effectuées par 17 professionnels. Payée 4’800 francs en 1811, cette pièce très plate en or jaune No. 2639 sera livrée le 21 décembre 1812 dans un étui de maroquin rouge. Son cadran est en argent guilloché avec chiffres arabes et son bracelet en cheveux garnis de fils d’or. La première montre-bracelet au monde venait d’être inventée !

Caroline Murat et Abraham-Louis Breguet ont-ils imaginé l’impact historique de cette commande pour les solutions techniques qu’elle propose, liées à la réalisation d’une montre à complication de forme ovale, qui plus est conçue pour être portée au poignet ? Personne ne peut le dire. En tout état de cause, la reine de Naples a dû particulièrement apprécier son « bijou », même s’il ne figure sur aucun tableau la représentant, puisqu’elle passera 34 commandes de montres et pendules auprès de l’atelier Breguet jusqu’en 1815, date à laquelle elle est forcée de quitter le royaume de Naples. Devenue la meilleure cliente de la marque, elle est aussi la plus importante acheteuse du clan Bonaparte, qui en possédait une bonne centaine.

Respect de la tradition

Qu’est devenue cette pièce unique à l’architecture révolutionnaire ? Louise Murat, comtesse Rasponi et fille de Caroline et Joachim, en a hérité puisqu’elle la fit réparer à Paris en 1849. Elle revient même chez Breguet pour un nouveau service en 1855. Depuis, plus aucune trace. La reine de Naples originale reste introuvable. En 2002, soit trois ans après le rachat de la marque Breguet par le groupe Swatch, Nicolas Hayek, très admiratif des chefs-d’œuvre du grand horloger et de son histoire, lance un modèle pour femme exclusivement. Bien qu’aucun croquis n’ait été retrouvé mais grâce aux seuls descriptifs à disposition, l’esprit et la ligne de cette première montre-bracelet ont été respectés à la lettre pour une réalisation qui renoue avec ces codes emblématiques du passé : raffinement, glamour et complications mécaniques. La collection « Reine de Naples » est née.

Dix ans plus tard, c’est au tour de Marc A. Hayek, petit-fils du fondateur du groupe Swatch, président et CEO de Montres Breguet, de présenter à Naples la « montre spéciale anniversaire », la plus précieuse de toute la lignée. Toujours de forme ovale, elle intègre un mouvement à grande complication et se pare de diamants et de saphirs bleus. La parure complète « Reine de Naples » est composée de boucles d’oreilles, d’une bague, d’un collier et d’une tiare.

Collier « Reine de Naples » © Breguet
« Reine de Naples » spéciale anniversaire

Elle compte parmi les montres Breguet à grande complication. Sa « sonnerie au passage » fait retentir chaque heure pleine par deux coups répétés trois fois, fonction qui peut être suspendue. Le fond saphir permet d’admirer les ponts, la masse oscillante et les décors. Les marteaux de sonnerie sont apparents sur le dessus du cadran à 11 heures et 1 heure.

Boîtier : de forme ovoïde, en or blanc 18 carats à carrure finement cannelée. Lunette, carrure et attache sont serties de 28 diamants, env. 0,89 ct, et de 27 saphirs bleus, env. 2,77 cts. Couronne : sertie d’un diamant briolette d’env. 0,267 ct. Poussoir de la sonnerie à 2 heures. Dimensions : 38,45 x 30,40 mm.
Cadran : en or argenté pavé de 156 diamants, env. 0,42 ct, et de 303 saphirs bleus, env. 0,84 ct. Rehaut pavé de 77 diamants, env. 0,1586 ct. Tour d’heures excentré à 6 heures.
Mouvement : mécanique à remontage automatique gravé à la main, numéroté individuellement et signé « Breguet ». Réserve de marche : 65 heures sans sonnerie ou environ 50 heures avec sonnerie enclenchée. Masse oscillante en or 18 carats, échappement à ancre suisse en ligne. Spiral en silicium.
Bracelet : en alligator avec boucle déployante sertie de 26 diamants, env. 0,1285 ct.

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